L’Association des femmes albinos du Burkina (AFAB) et la fondation Slamazone ont organisé en la matinée de ce mardi 11 juin 2O19 à Ouagadougou, une conférence publique. Cette conférence se tient dans le cadre de la 1ère édition de la semaine de l’albinos au Burkina ou Albi Week. L’objectif ici est d’unir leurs forces pour mieux défendre leurs intérêts et surtout œuvrer pour leur inclusion sociale au Burkina Faso.
Placée sous le patronage de la ministre de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, Marie Laurence Ilboudo, du co-parrainage du Larlé Naaba Tigré et de Carim IGO, président de la Chambre de commerce Franco-Burkinabè du sud, la semaine de l’albinos au Burkina a débuté hier 10 juin sous le thème : « Inclusion des Albinos au Burkina Faso : mythe ou réalité ? ».
La semaine de l’albinos, selon la présidente de l’AFAB, Maïmouna Déné, constitue un espace de donner et du recevoir qui permet aux acteurs de se connaitre, de découvrir leurs potentialités et l’esprit d’innovation des uns et des autres. C’est pourquoi, elle souhaite qu’il y ait une sensibilisation pour ce qui est de l’inclusion des personnes albinos dans la société.
Dans ce sens, l’attaché et analyste du ministère de la promotion des droits humains, Souleymane Ouédraogo ne dira pas le contraire. Pour lui, les associations des Albinos doivent accroitre leur coopération et mener des activités continues de sensibilisation.
Dans sa démarche, Souleymane Ouédraogo est formel : les agressions contre les Albinos doivent cesser dans le monde, car, qu’ils soient d’une couleur autre que les autres, ils sont des humains comme tout le monde.
« Les Albinos ont les mêmes aptitudes que nous », dira Hamed Moussa Diallo, président du conseil d’administration de l’Institut africain de management (IAM). Ce qui est difficile à consommer dans cette affaire, c’est qu’il n’y a pas de textes spécifiques qui assurent la protection et le respect des droits de ces personnes marginalisées dans notre pays le Burkina Faso.
75 000 dollars pour un corps d’Albinos tué
Le rejet ou la marginalisation des personnes albinos est tel dans ce monde cruel, dominé par la quête de l’argent et l’avoir, que les ‘’ziim yùudba’’ ou les partisans du diable sont après eux pour des sacrifices occultes. Pourquoi autant de méchanceté ? Certains osent même affirmer que « les Albinos portent chance », « le sang d’un Albinos donne de la longévité », etc. « Être Albinos n’est pas un défaut, c’est un don de Dieu » a déclaré tristement Blaise Yanogo, étudiant en lettre moderne. Les révélations pitoyables de Souleymane Ouédraogo font pleurer. A l’écouter, un corps entier d’un Albinos tué coûte environ 75 000 dollars américain, soit à peu près 37 500 000 FCFA en Tanzanie. Et depuis 2007, poursuit-il, l’on a enregistré 59 Albinos disparus à jamais dans ce pays.
Au Burkina, indique toujours monsieur Ouédraogo, les préjugés rendent la vie très dure à ces personnes-là (marginalisation, moquerie, rejet…) Que faut-il faire alors ? Comment protéger ces pauvres gens ? L’attaché du ministère de la promotion des droits humains a les réponses. Pour mieux appréhender le problème au Burkina, il pense que l’Etat burkinabè doit mettre en place un programme qui prend en charge les enfants albinos, adopter des lois spécifiques qui les protègent et avoir au sein du conseil multisectoriel, une personne travaillant exclusivement sur la question ou pour la cause des personnes albinos.
Toujours dans cette dynamique, Malika Ouattara alias Malika la Slamazone, présidente la fondation slamazone, laissera entendre que sa fondation veut aider les Albinos et toutes personnes qui a un handicap particulier. Doit-on sauter de joie ? En rappel, les activités continuent jusqu’au samedi 15 juin 2019 avec au programme, une projection de film sur l’albinisme suivie d’une conférence publique sur la dermatologie, une grande soirée culturelle, un défilé de mode avec des Albinos et des prestations d’artistes.
Nicolas Bazié
Burkina Demain