La Banque africaine de développement (BAD) et l’Alliance pour l’électrification rurale (ARE) en collaboration avec le ministère de l’énergie et l’Agence burkinabè de l’électrification rurale ont organisé, ce jeudi 20 juin 2019 à Ouagadougou, un atelier sur l’électrification rurale pour l’accès décentralisé à l’énergie propre. C’était une occasion pour les acteurs de se retrouver pour confronter leurs connaissances, expériences et réflexions afin de proposer des alternatives pour l’accès à l’énergie au plus grand nombre de personnes vivant en milieu rural.
Placé sous la présidence du ministre de l’énergie, Ismaël Bachir Ouédraogo, l’atelier sur l’électrification rurale a débuté, ce matin à l’hôtel Sopatel Silmandé de Ouagadougou. A travers le programme Yeleen, déclare Issouf Zoungrana, directeur général de l’Agence nationale de l’électrification rurale et de l’efficacité énergétique (ANEREE), représentant le ministre de l’énergie, le gouvernement burkinabè souhaite fournir l’accès à l’électricité à 650 000 ménages à l’horizon 2020, puis environ 1 000 000 de ménages d’ici 2025.
«L’électricité précède le développement »
Et la composante « électrification rurale » du programme qui est l’objet d’un appui financier de la BAD, des fonds verts et de l’Union européenne permettra selon lui, avec l’implication du secteur privé, de réaliser 100 mini-réseaux verts permettant de raccorder 50 000 nouveaux ménages et la construction de 100 000 systèmes solaires hors réseaux.
Sur le plan social, le projet prévoit aussi d’équiper les centres de santé, des pompes à eau potable solaires pour les communautés et les villages, des écoles ainsi que l’éclairage des rues et l’équipement de petites exploitations agricoles en kits solaires individuels d’irrigation. Tout inspiré dans son intervention, Issouf Zoungrana va conclure que l’énergie précède le développement.
75 millions d’Euros pour garnir le contenu de la gamelle
Selon Ibrahim Sawadogo, représentant du représentant pays de la BAD au Burkina Faso, la question de l’électrification est cruciale au Burkina, tout en indiquant que l’amélioration des conditions de vie des populations, l’avancée vers l’équité sociale et le développement de l’économie nationale dépendent étroitement de l’accès du plus grand nombre, singulièrement du monde rural, à l’énergie électrique. Cependant, le projet Yeleen dans cette dynamique compte faire des investissements portant sur l’électrification, hors réseaux, par des systèmes solaires photovoltaïques de 100 localités réparties sur l’ensemble du territoire national.
Son coût global est estimé à environ 75 millions d’Euros, soit à peu près 48 750 000 000 F CFA. Tout au long de cet atelier, la pertinence et le potentiel de l’électrification rurale en Afrique et la perspective du secteur, le passage des projets d’électrification rurale non commerciaux à des projets commercialement viables, l’augmentation de l’attrait des cadres politiques et réglementaires en Afrique, la pratique de l’électrification en Afrique et les leçons apprises de l’expérience pratique sont entre autres les sujets qui seront sur la table des discussions.
Nicolas Bazié
Burkina Demain