Vera Songwe, secrétaire exécutif de la CEA

L’Afrique doit montrer davantage d’ambitions et renforcer ses politiques  pour combler son déficit énergétique, accroître sa compétitivité et renforcer son développement inclusif et durable, déclare Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).  C’était dans un discours prononcé ce mercredi, 19 juin 2019 à Addis Abeba, en Ethiopie, lors de la 17e conférence annuelle de la Fondation RES4Africa sur le thème, «Nous devons relever le défi énergétique de l’Afrique avec un agenda urgent, audacieux et ambitieux».

Vera Songwe, secrétaire exécutif de la CEA

«Les politiques et les ambitions actuelles sur le continent ne suffisent pas. Selon les estimations, à ce rythme, nous aurons toujours le même nombre de personnes sans accès à des solutions de cuisson propres d’ici 2030».

Mme Songwe dit que les grandes tendances sur le continent, notamment la croissance démographique, l’augmentation de la classe moyenne, l’industrialisation, le changement climatique, l’urbanisation rapide et la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) entraîneront une augmentation significative de la demande en énergie.

«Nous avons besoin de beaucoup d’électricité et de chaleur pour produire les biens dont nous avons besoin pour commercer dans le cadre de la zone de libre-échange et pour alimenter les services nécessaires à pouvoir», informe-t-elle.

«Nous ne pouvons pas parler d’une Afrique prospère sans énergie au cœur de celle-ci. Nous avons besoin d’énergie pour l’Accord, l’éducation, la santé et l’emploi pour notre population jeune croissante et de meilleures opportunités pour les femmes. Nous ne jouirons pas tout simplement pas de la ZLECA sans une énergie suffisante et fiable».

Mme Songwe indique qu’il est inacceptable que, dans de nombreux pays africains à faible taux d’accès à l’électricité, l’énergie générée ne soit pas entièrement consommée en raison de l’absence de transmission et d’alimentation, où le besoin s’en fait ressentir ou une situation où les familles vivent dans le noir sous les lignes de transmission parce que  nous ne pouvons pas nous permettre  de laisser tomber pour alimenter leur vie».

Une alimentation peu fiable, mauvaise qualité et coûteuse est la norme dans la plupart des pays africains.

«Cette situation entrave et continuera d’entraver la compétitivité des industries de biens négociable du continent», affirme Mme Songwe, ajoutant qu’une volonté politique et un leadership transformationnel sont nécessaires pour mener à bien le programme énergétique.

Elle propose un schéma directeur pour des politiques novatrices, claires et cohérentes et une stabilité réglementaire, des modèles commerciaux et des incitations pour renforcer la confiance des investisseurs, entre autres approches.

A cet égard, la CEA procède à un examen des cadres de politique et règlementation en Afrique, y compris un soutien spécifique par pays en fonction de la demande.

Mme Songwe affirme que l’Afrique doit investir dans la mise en place d’institutions crédibles et de capacités  humaines et institutionnelles pour la planification  des investissements énergétiques. L’Institut de développement économique et de planification de la CEA (IDEP) aide les Etats membres dans cet effort.

«Il nous faut être plus ambitieux pour dynamiser le développement de l’Afrique si nous construisons des solides partenariats d’action afin de garantir de bons modèles gagnant-gagnant de partenariats public-privé ; et ce dans le but de financer la transformation de l’énergie verte pour l’Afrique que nous voulons d’ici 2063», révèle-t-elle.

Ainsi, nous pouvons accélérer les efforts pour mettre en ligne les quelque 200 gigawatts pour les projets énergétiques annoncés ou en voie de développement en Afrique, ajoute Mme Songwe.

«Alors, renforçons nos partenariats pour un programme visant à conduire la transformation énergétique de l’Afrique afin que, dans années, nous puissions tous regarder en arrière et célébrer l’exploitation des vastes ressources énergétiques de l’Afrique pour sa prospérité, tel est l’agenda pour une Afrique autonome, inclusive et transformée».

Mme Songwe dit que le partenariat entre la CEA et la Fondation RES4Africa, entre autres, «n’est pas simplement un partenariat où nous nous rencontrons et avons des conversations, mais un qui traduit des idées en actions pour une Afrique où personne n’est laissée  pour compte en matière d’accès à l’énergie».

Selon Antonio Cammisecra, Président de la Fondation RES4Africa et PDG de Enel Green Power, «la tenue de la conférence annuelle offre une occasion unique de consolider et d’étendre le dialogue bien établi de RES4Africa aux principaux acteurs des secteurs public et privé, des institutions multilatérales et des Organisations de la société civile œuvrant pour accélérer l’accès à une énergie propre, fondement d’un développement inclusif et durable en Afrique».

L’évènement de cette année est organisé en coopération  avec la Commission de l’Union africaine, l’IRENA et la CEA avec le soutien du Gouvernement éthiopien.

Plus de 200 participants assistent à la conférence où il est question d’identifier les priorités stratégiques pour développer les énergies renouvelables  à travers l’Afrique afin de combler les déficits d’accès à l’énergie.

Le thème de la conférence est «surmonter le déficit de l’accès à l’énergie en Afrique : Priorité stratégiques pour le développement à grande échelle des énergies renouvelables».

La Section des communications  Commissions économique pour l’Afrique

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