L’ONG OXFAM a procédé dans la matinée de ce vendredi 12 juillet 2019 à Ouagadougou, au lancement du rapport sur l’indice de l’engagement 0uest africain à réduire les inégalités sociales. L’objectif est d’interpeller les gouvernements concernés à revoir leurs politiques de développement.
Des dizaines de jeunes ont été mobilisés, ce matin par OXFAM et ses partenaires, pour une formation sur la réduction des inégalités. Pour les responsables de l’ONG, le rapport dont on parle mesure, classe et compare l’engagement des gouvernements Ouest-africains sur trois piliers à savoir les dépenses publiques, la fiscalité et le marché du travail. Il se veut donc, un outil de plaidoyer au service de tous, pour une Afrique de l’Ouest plus égalitaire, où les richesses cesseront d’être concentrées seulement dans les mains d’une poignée d’individus ou une Afrique de l’Ouest où tout le monde profitera des fruits de la croissance, d’où la tenue de la formation. C’est pour assoir les acteurs incontournables du domaine (la presse, les jeunes, etc.) pour mieux les impliquer dans la lutte contre les inégalités dans la société. L’objectif ici, c’est d’atteindre un changement durable et positif.
Promotion d’un développement durable
A lire le dossier de presse, cette année marque la quatrième année de la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD), qui visent à relever les défis mondiaux tels que la pauvreté, les inégalités, le changement climatique et la dégradation de l’environnement, et à faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte. Elle marque également le point de mi-parcours du premier plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui vise à promouvoir « une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive et le développement durale et une Afrique où le développement est axé sur les besoins des populations, et s’appuie notamment sur le potentiel des femmes et des jeunes, et sur la prise en charge des enfants. » Cependant, les pays africains, particulièrement ceux de l’Afrique de l’Ouest, ne font pas assez d’efforts pour répondre à ces objectifs régionaux et internationaux.
«La pauvreté n’est pas une fatalité»
Dans la présentation du rapport, il ressort que depuis 20 ans, la région connait un essor économique impressionnant et dans une poignée de pays, celui-ci s’est accompagné avec une réduction considérable du niveau de pauvreté. Néanmoins, dans la plupart des pays, les avantages de cette croissance économique sans précédent n’ont profité qu’à un groupuscule de personnes. Par exemple, les inégalités ont atteint des niveaux extrêmes dans la région, de sorte qu’aujourd’hui les 1% les plus riches des Ouest africains gagnent plus que le reste de la population de la région réunie.
A écouter Omer Kabore, directeur pays de l’ONG OXFAM, la lutte contre la pauvreté ne saurait se faire sans la lutte contre les inégalités, car pour lui, la lutte contre la pauvreté passe par la lutte contre les inégalités. Il pense que si l’on avait la possibilité de faire en sorte que tous les enfants de 15 ans puissent bénéficier d’une éducation de qualité, cela pourrait permettre d’induire une croissance de 4% au niveau économique. Dans sa démarche, Omer Kaboré a conclu que « la pauvreté n’est pas une fatalité».
Nicolas Bazié
Tidiane Sow
Burkina Demain