Pô, chef-lieu de la province du Nahouri, a abrité comme à l’accoutumée la cérémonie de sortie de la 18ème promotion des élèves officiers d’active de l’Académie militaire Georges Namoano de cette localité, ce samedi 3 août 2019. Une académie militaire qui accueille chaque année, des militaires du Burkina Faso et des pays du monde pour une formation commando intense de deux ans consécutifs.

C’est en présence du Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré ‘’him-self’’ ainsi bien que d’autres officiels que la cérémonie de la 18ème promotion des élèves officiers de l’Académie militaire Georges Namoano de Pô a été célébrée ce samedi 2019. « Combativité », c’est le nom de baptême que Roch Marc Christian Kaboré a donné à la 18ème promotion des officiers de l’armée. Un nom de guerre sous lequel les officiers en question ont juré devant le peuple de défendre le flambeau de la patrie jusqu’au sacrifice suprême. Ce déterminisme a montré déjà que ces hommes sont plus que jamais prêts à servir la nation quoiqu’il en coûte et à tout moment que l’on aura besoin d’eux au front. 62 élèves officiers appelés au départ, ce sont 60 qui ont pu maintenir le cap jusqu’à la fin de la formation.

Parmi eux, en plus des 45 Burkinabè, 12 nationalités différentes d’Afrique ont pris part à la formation. Une promotion dans laquelle figurent 3 filles dont deux Burkinabè et une Malienne. Cette formation a duré 24 mois, soient 2 ans. Deux ans de souffrance, deux ans de sueur parfois même de sang coulé, bref deux ans de dur labeur. A écouter les voix très fortes de ces officiers à même percer les tympans de tous ceux qui étaient présent à la cérémonie, on imagine la tempête de force qui agite leur sang. Pas de doute, ces gens ont vraiment appris à être résilient, c’est-à-dire faire face aux adversités de ce monde. Par exemple, ils ont parcouru 162 KM en 72h à pied.

« S’adapter aux réalités du moment »

A entendre Stéphane Somé, délégué de la promotion, « nous avons traversé des moments difficiles mais cela ne nous pas empêche de continuer la formation ». Pour montrer vraiment qu’ils sont prêts à tout, il a déclaré aux ‘’nifri’’ ou aux yeux de tout le monde, que tant que le devoir les appellera, ils répondront toujours présents et avec force.

Dans ce contexte sécuritaire difficile où les ressources humaines connaissent une tension permanente, ce fut un immense plaisir pour le chef-d’Etat major général des armées, Moïse Minoungou, d’annoncer une bonne moisson puisque, a-t-il dit, afin de s’adapter aux réalités du moment, les Forces armées nationales sont engagées dans des travaux de révision des programmes de formation.

C’est pourquoi il a instruit ses états-majors de travailler pour le déploiement immédiat de ces futurs officiers auprès des stagiaires qui ont déjà rejoint des centres de formation délocalisés.

Des observations dignes d’intérêt

La situation sécuritaire actuelle marquée par le terrorisme et ses corollaires de crimes organisés, de trafics transfrontaliers, ont imposé quelques observations à Moïse Minoungou. Primo, pour lui, le terrorisme enseigne que les terroristes sont toujours dans une stratégie de guerre d’usure de longue durée. Secundo, l’histoire montre que la lutte anti-terroriste est une entreprise qui transcende les capacités militaires, même si celles-ci sont déterminantes. Il continue en indiquant que cette lutte requiert une participation synchronisée et efficace de toutes les composantes de la société. Dans ce sens, la formation des élèves officiers d’active vise deux objectifs primordiaux.

Selon le lieutenant-colonel Didier Yves Bamouni, commandant de l’Académie militaire Georges Namoano (AMGN) de Pô, ces objectifs sont entre autres la formation des officiers aptes, physiquement, moralement au métier des armes et la formation d’officiers aptes au commandement d’une section d’infanterie dans un environnement de paix, de crise ou de guerre. Interrogé, le Chef de l’Etat burkinabè n’a pas eu beaucoup à dire. Seulement, il a prononcé trois mots à savoir remercier, féliciter et encourager les 60 durs à cuire de la 18ème promotion. « Combativité est un nom de combat, d’engagement, et d’abnégation », a défini Roch Kaboré, Président du Faso, Président du conseil des ministres, Chef suprême des armées.

Pour finir, il a conseillé les nouveaux sous-lieutenants d’avoir une attitude républicaine partout où ils seront. En rappel, l’âge moyen de la promotion est 25 ans et le niveau académique général est la Licence. La plus forte moyenne est de 16/20 et est remportée par Yaccouba Sankara, major de la promotion. La plus faible moyenne est de 11/20 et la moyenne générale de la classe est de 14/20. Notons aussi que c’est le camp commando Thomas Sankara de Pô qui abrite l’académie militaire Georges Namoano. Rendez-vous est pris pour  l’année prochaine pour la 19ème promotion.

Nicolas Bazié

Burkina Demain

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