La cour du ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales a été prise en otage, ce 6 août 2019 à Ouagadougou, par la promotion du Programme emplois jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN). L’origine de cette manifestation se trouve, selon les manifestants, au niveau de la promesse faite par le gouvernement a l’endroit de ces enseignants recrutés. Ils réclament alors ce qui selon eux leurs revient de droit, c’est-à-dire l’intégration.

C’est avec des coups de sifflets et de bruit des hauts parleurs que les enseignants recrutés ont voulu se faire entendre ce matin par le ministre de l’éducation, Stanislas Ouaro.  L’objectif principal de ce mouvement d’humeur, c’est l’intégration de ces enseignants du PEJEN. Selon le secrétaire général des professeurs PEJEN, leur présence devant le ministère traduit une réponse sur la question de l’intégration qui est aujourd’hui en ‘’stand bye’’. « Nous ne voulons que notre intégration et sa date précise, vu que la rentrée scolaire est pour bientôt », a ajouté le secrétaire général en dénonçant l’exécution tardive voire jamais des choses. Pour les autorités, certains mouvements d’humeur sont les facteurs qui empiètent l’avancée du dossier. Une justification que Tindano  Larba Pierre trouve fausse et hypothétique. « Si les dirigeants ont pu avoir un crédo pour organiser les concours, pourquoi ne pas trouver un crédo pour régler aussi notre cas, s’interroge Larba Pierre.

Des enseignants non payés

En 2016, le Président du Faso avait souligné qu’à l’issu des trois ans passés sur le terrain, tous les intéressés du programme seront pris en compte. Mais depuis lors, cette promesse va à pas de Caméléon. Ce qui est bizarre, c’est que la 1ère promotion est à la fin de la deuxième année et toujours « RAS » comme on le dit dans l’armée. Par conséquent, pour eux, c’est une parole n’ont tenue. Il ressort dans cette affaire qu’il y a des enseignants qui ont quitté le privé pour rejoindre le programme en question croyant que là-bas au moins ils auront un numéro matricule. Doit-on alors appeler ça erreur ou information incomprise ? Ce qui est aussi pire et pathétique ici, c’est qu’il y a deux régions où les professeurs n’ont même pas eu leur payement. Il est difficile de croire mais complètement vrai si on diagnostique avec attention les propos de chaque intervenant.

Sur les banderoles, d’autres revendications comme « le statut », « le salaire », « les indemnités », « la protection sociale » étaient visibles. Mais à les écouter, ces revendications sont secondaires et c’est l’intégration qui est le ‘’pipi kosougo’’ ou le premier point parce que si elle est acquise, le reste s’en suivra. C’est pourquoi elle est le point névralgique de la manifestation. Mais si rien n’est fait quelles actions allez-vous mener ? Inoussa Nonkouni, enseignants PEJEN à Wargaye, répondra qu’ils ne souhaitent pas que cela arrive parce qu’ils en ont assez parlé. Hélas ! pour ces enseignants du fait qu’ils voulaient absolument voir le ministre lui-même mais qui n’était pas présent.

Nicolas Bazié

Burkina Demain

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