Ces dernières années au Burkina Faso, s’il n’y a pas de mésententes entre populations dans le sud du pays, ce sont des Kolglwéogo qui massacrent des peulh à Yirgou, sans oublier les terroristes qui plongent les gens dans de l’inquiétude absolue. Mais, l’intervention des plus hautes autorités est toujours jugée tardive surtout quand on sait qu’il y a eu des moments de tempête et que l’Etat a dû intervenir trois jours après. Pour donc éviter une fois de plus le pire, le Premier ministre Marie Joseph Christophe Dabiré a rencontré les chefs de circonscriptions administratives, ce mardi 13 août 2019 à Ouagadougou, pour échanger sur la prévention et la gestion des conflits et crises communautaires sur l’étendue du territoire.
C’était en présence du ministre d’Etat, de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale, Siméon Sawadogo, des gouverneurs des régions ainsi que les Hauts commissaires des provinces du Burkina, que le Chef du gouvernement a déclaré ouverts les échanges sur la prévention et la gestion des conflits et crises communautaires, ce mardi matin dans la ville de Ouagadougou. Pour le ministre d’Etat Siméon Sawadogo, cette rencontre est une opportunité pour les représentants de l’Etat d’exprimer au Premier ministre, les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions. Les pertes en vie humaine, les vagues de déplacés internes et la destruction d’énormes dégâts matériels sont les véritables ‘’yelpakredsé’’ ou les problèmes majeurs qui mettent en rude épreuve les valeurs ancestrales de la société telles que la cohésion sociale, le vivre-ensemble et la solidarité communautaire.
« Impliquer les chefs de circonscriptions administratives »
Le ministre Sawadogo dans son intervention a informé que son département veut faire une tournée de sensibilisation sur la question de la cohésion sociale avec l’appui des partenaires techniques et financiers (PTF) et des leaders civils. Mais pour qu’il ait un succès, pense le ministre, il va falloir impliquer les chefs de circonscriptions administratives dans l’ensemble du dispositif, au regard de leur proximité avec les populations et des missions qui leur sont dévolues en matière de prévention et de gestion des conflits. C’est pourquoi, il a salué à sa juste valeur, cette rencontre ‘’zié dans zié’’ ou face à face, comme le disent les Ivoiriens, entre Christophe Dabiré et les autorités locales des régions et provinces du pays. Selon le Chef du gouvernement, c’est la situation actuelle de la nation qui commande que les ‘’tenga nibèda’’ ou les ‘’grosses têtes’’ de l’Etat aient un contact avec ceux qui sont les dépositaires de l’autorité de l’Etat sur le terrain.
« Les gouverneurs et Hauts commissaires sont ceux-là qui peuvent assurer la prise en charge immédiate des déplacés en attendant que le gouvernement intervienne. Ils sont ceux-là aussi qui peuvent être au premier rang pour essayer d’apaiser la situation sur le terrain lorsqu’il y a des conflits qui se déclenchent », a laissé entendre le Premier ministre. Mais quelles méthodes ces gouverneurs et Hauts commissaires utilisent pour résorber les problèmes auxquels ils font face ? C’est ce que le Premier ministre veut savoir en instituant la rencontre.
Nicolas Bazié
Burkina Demain