Après trois jours de travaux, le deuxième dialogue politique du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA), tenu du 24 au 26 septembre 2019 à Malabo, en Guinée Equatoriale, s’est achevé ce jeudi par de grandes résolutions. Les grandes conclusions de ce dialogue politique de Malabo sont contenues dans ce communiqué final.
«COMMUNIQUE FINAL DEUXIEME DIALOGUE POLITIQUE VISANT A FACILITER LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME POUR LE DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES EN AFRIQUE (PIDA)
24-26 SEPTEMBRE 2019
MALABO, GUINEE EQUATORIALE
Nous, les délégués au Dialogue politique sur la facilitation de la mise en œuvre du Programme pour le Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA) des institutions et partenaires organisateurs (Etats membres de l’Union africaine, en particulier le gouvernement de la République de la Guinée Equatoriale, Commission de l’Union africaine (CUA), Agence du NEPAD, Banque Africaine de développement (BAD), Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), ainsi que les distingués invités) :
1.Exprimons notre sincère gratitude au Gouvernement de la Guinée Equatoriale et son peuple pour avoir abrité ce dialogue politique et pour l’hospitalité accordée aux délégués ;
- Prenons note des décisions prises lors du premier politique du PIDA qui s’est tenu à Addis Abeba (Ethiopie) en décembre 2018 et lors de la deuxième session ordinaire du Comité technique spécialisé (CTS) de l’UA sur les transports, les transports, les infrastructures transcontinentales et interrégionales, l’énergie et le tourisme (TIIIET), tenue au Caire, en Egypte, en avril 2019 ;
- Réaffirmons le rôle critique des Etats membres dans la bonne réussite de l’élaboration du PIPA PAP2 ;
- Prenons note des plans d’action du Comité technique spécialisé (CTS) de l’UA sur les transports, les infrastructures transcontinentales et interrégionales, l’énergie et le tourisme (TIIIET) en tant que plan de travail commun pour les Etats membres, les CER et les organisations continentales ;
- Reconnaissons le processus d’élaboration du PIDA PAP2 en soulignant les éléments clés suivants :
-la mise à jour présentée par la CUA sur les études en cours, à savoir l’étude du marché et de la demande, la revue à mi-parcours du PIDA PAP 1 et l’approche du corridor intégré.
-prendre note du cadre de critères de sélection de projets présenté par la CUA et AUDA-NEPAD ;
-le processus sera participatif et consultatif impliquant les principales parties prenantes du PIDA, les acteurs du secteur privé, la société civile, les partenaires et les universitaires.
-les communautés économiques régionales (CER) devraient jouer un rôle critique en assurant le lien avec leurs Etats membres pour élaborer des propositions de projets. Le processus de sélection sera basé sur des critères de sélection de projets clairement définis en fonction desquels les propositions seront présélectionnées. Les projets répondant aux critères seront présentés au Sommet de l’UA en janvier 2021 pour adoption.
- Reconnaissons l’importance du secteur du transport maritime en tant que composante clé de l’approche de corridor intégré du PIDA PAP2 ;
- Prenons note de la nécessité de concevoir des instruments financiers innovants pour impliquer le secteur privé et la diaspora dans la préparation des projets ;
- Félicitons la nouvelle stratégie continentale, qui vise à fournir un accès d’ici 2030 à toutes les communautés rurales situées à moins de 100 km d’un corridor du PIDA à un ensemble complet de services socio-économiques ;
- Apprécions la création du réseau africain pour les femmes en infrastructures (AnWIN) en tant qu’élément clé du processus de PIDA PAP2.
Recommandations :
- Aux Etats membres de l’UA de se réengager dans le PIDA en renforçant la collaboration
- Aux Etats membres à mettre en place des équipes nationales de coordination du PIDA avec un coordonnateur national doté d’un mandat pertinent afin que les parties prenantes et les institutions soient engagées de façon continue dans la mise en œuvre du PIDA et le développement de PIDA PAP2. Le travail des équipes nationales doit être coordonné au niveau régional par le pays membre du bureau du CTS représentant chaque région.
- Aux Etats membres de l’UA de ratifier les instruments existants et de harmoniser les lois, règlements et politiques des infrastructures pour accélérer le processus d’intégration régionale.
- Le CUA de veiller à ce que l’approche de corridor intégré soit une priorité dans les plans directeurs des CER et des Etats membres.
- A la CUA, au AUDA-NEPAD, la BAD et la CEA de mettre en place une stratégie de financement élaborée pour les projets du PIDA, que les Etats membres pourraient utiliser pour mobiliser des fonds, utilisant les cadres de partenariats existants.
- Aux parties prenantes du PIDA d’impliquer le secteur privé, la diaspora et les institutions de financement du développement (IFD) dans la préparation de projets pour apporter une expérience et des compétences considérables pour garantir le développement des projets banquables.
- Aux parties prenantes du PIDA d’élaborer une stratégie africaine commune d’engagement avec les partenaires non africains, comme cadre important du processus du PIDA PAP2.
- A la CUA d’intégrer le secteur maritime dans la prochaine phase du PIDA.
- Aux Etats membres de l’UA de ratifier la Charte révisée des transports maritimes en Afrique.
- A la CUA d’élaborer une stratégie pour l’efficacité et la compétitivité des ports en Afrique afin de développer le secteur maritime sur le continent.
- Aux parties prenantes du PIDA de prendre en compte la complexité du genre et des jeunes dans la planification et la conception des projets du PIDA et dans le secteur maritime.
- Aux parties prenantes du PIDA d’adopter un cadre d’échange de bonnes pratiques et de proposer des instruments et des mécanismes appropriés pour intégrer les zones rurales et les zones reculées lors de la prochaine phase du PIDA PAP, sur la base de la nouvelle stratégie d’accès continental pour les zones rurales et reculées.
- Aux Etats membres de l’UA de ratifier l’accord intergouvernemental sur les autoroutes transafricaines (TAH) et de mettre en œuvre efficacement ses normes harmonisées le long des corridors du PIDA.
- Aux parties prenantes du PIDA d’accorder toute l’attention au secteur des eaux transfrontalières, ce qui n’a pas suffisamment été le cas lors de la première phase du PIDA.
- Aux parties prenantes du PIDA d’inclure les ministères en charge de la planification et des investissements dans le processus de développement du PIDA PAP2.
- Aux parties prenantes du PIDA de veiller à ce que la priorisation des projets soit basée sur une approche ascendante pour assurer la cohérence dans le processus.
Fait à Malabo, Guinée Equatoriale le 26 Septembre 2019,
Délégués du DIALOGUE POLITIQUE PIDA