Le Mouvement patriotique pour le salut (MPS) était face à la presse, ce 12 novembre 2019 à Ouagadougou. Sur la table des échanges, c’est la situation nationale du pays qui était au cœur des discussions, vu que « la crise sécuritaire que traverse le pays est très grave et même grave ».
La conférence de presse du MPS était aujourd’hui à son siège au quartier Wayalghin de Ouagadougou. La situation nationale, en particulier sécuritaire que traverse le Burkina est très grave et même très grave depuis la fin de la transition en novembre 2015, a affirmé Augustin Loada, président du MPS.
Ce qui le pousse même à dire que la patrie est en danger. Pour lui, malgré le déni de nos dirigeants, l’autorité de l’Etat est en train de s’effondrer, et l’on assiste à l’extension de l’implantation physique des groupes armés, lesquels se superposent aux groupes criminels préexistants. « Nos ennemis, en s’en prenant aveuglément à la population civile et à nos FDS caressent le dessein inavoué de saper les fondements de notre nation et de nous faire disparaître en tant qu’Etat, a-t-il ajouté.
«Interroger la manière dont la chose publique est gérée»
Selon les analyses du MPS, si l’on en est arrivé là, c’est ne pas parce qu’il y a impérialisme des groupes terroristes étrangers et des facteurs exogènes sur lesquels les Burkinabè ont peu de prise, mais c’est plutôt parce que l’irresponsabilité de certains gouvernants sont mis à nu. Et pour comprendre ça, Augustin Loada trouve qu’il faut interroger la manière dont la chose publique est gérée.
Hélas, au lieu de rassembler toutes les forces disponibles pour planifier et gérer de manière stratégique les questions urgentes et prioritaires, déplore le président du MPS, les nouveaux dignitaires ont choisi de se concentrer sur la jouissance de leur pouvoir, renvoyant aux « calendes grecques » les promesses de changement et éteignant du coup la lampe de l’espérance allumée par l’insurrection. Et pendant ce temps, certains dirigeants font la belle vie ou la ‘’fiesta’’ quelque part. La préoccupation de Monsieur Loada, c’est de savoir si nos gouvernants ont vraiment mesuré la gravité de la situation.
Le MPS ne s’oppose pas au retour de Blaise Compaoré
Pour vaincre donc le mal, il faudra fédérer toutes les énergies du pays, a proposé Augustin Loada espérant que la décision de recruter des volontaires ne vise pas à masquer l’impuissance du pouvoir actuel à faire face à la situation sécuritaire auquel cas, elle risque d’être une grave erreur. Faut-il rappeler que tout ceci est arrivé juste après le départ de l’ancien homme fort du Faso Blaise Compaoré, exilé au pays de ‘’nana Houphouët’’, c’est-à-dire en côte d’Ivoire. Parlant de son retour au bercail, le MPS dit ne pas s’opposer au retour d’un Burkinabè dans son pays.
Pour ce qui est de la réconciliation nationale, il pense que chacun doit faire un pas vis-à-vis de l’autre ou avoir un sens de l’écoute de l’autre puisque selon lui, des gens ont été aussi injustement touchés lors de l’insurrection de 2014. 2020, date des prochaines échéances électorales, le Mouvement patriotique pour le salut a avoué haut et fort qu’il n’est pas un divin mais ne gérera pas le pouvoir comme le fait le régime en place.
Nicolas Bazié
Burkina Demain