En 2018, le secteur de l’énergie au Burkina a connu une évolution de l’ordre de 6,7% (2017-2018) contre 8,7% (2016-2017) et une hausse des ventes d’énergie de 8% (2017-2018) contre 10% sur la période 2016-2017. Entre autres, ce sont des données que l’on peut retenir de la conférence de presse animée ce mercredi 8 janvier par la présidente de l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE), Mariam Gui Nikièma, sur le rapport d’activités 2018 de son institution.
Huit jours après avoir remis au Premier ministre Christophe Marie Joseph Dabiré le rapport d’activités 2018 de l’institution qu’elle dirige, la présidente de l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE), Mariam Gui Nikièma était face à la presse ce mercredi 8 janvier à Ouagadougou pour en parler à bâton rompu.
Au terme dudit rapport, des recommandations ont été formulées visant à favoriser une meilleure atteinte des ambitions du gouvernement en matière de développement des infrastructures énergétiques et d’accès des populations au service public de l’électricité, si on en croit la présidente Mariam Nikiema.
9,104 milliards en 2018 pour la SONABEL
Dans son résumé exécutif dudit secteur en 2018, il est ressorti qu’au niveau de la production, la puissance énergétique installée est restée inchangée et qu’au niveau du transport, l’on a mis en service une ligne de 225 KV reliant Ouagadougou à Bolgatanga.
La distribution de l’électricité quant à elle a besoin d’amélioration, pendant que la qualité de service est jugée dégradée. En clair, Madame Nikiema a fait savoir que sur le plan économique et financier, la SONABEL a atteint un résultat net positif de 9,104 milliards en 2018 contre 6,907 milliards en 2017.
Et en contrepartie, a-t-elle poursuivi, l’Etat a subventionné le combustible consommé par la SONABEL, à hauteur de 36 milliards en 2018 contre 34 milliards en 2017.
La subvention rapportée au KWh est de 23,24 FCFA en 2018 contre 23,93 FCFA en 2017.
Si le bilan de l’année 2018 est peu satisfaisant, c’est parce que l’on a identifié quelques insuffisances parmi lesquelles on peut citer l’absence de réserve de production, la forte dépendance à l’égard des énergies fossiles importées, le coût élevé du KWh qui impacte négativement la compétitivité des entreprises et la faible valorisation des ressources énergétiques endogènes.
Recommandations et perspectives
Dans l’optique de mener à bien ses activités pour obtenir de bons résultats, l’ARSE a due faire face à de nombreuses difficultés. Ces difficultés selon la présidente Nikièma sont entre autres l’insuffisance des ressources financières, la gestion financière et comptable et l’adoption des textes d’application de la loi n°014-2017/AN du 20 avril 2017 portant règlementation générale du secteur de l’énergie.
En termes de recommandations et de perspectives, l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie préconise, à l’endroit du gouvernement, le financement des activités de régulation, le pouvoir de fixation des tarifs de l’électricité, le pouvoir d’autorité concédante des titres d’exploitation, etc.
Concernant les opérateurs du secteur de l’énergie, l’ARSE attend d’eux une efficacité de la séparation comptable de la SONABEL et le paiement de la redevance par les opérateurs du secteur de l’énergie.
Nicolas Bazié
Burkina Demain