Le Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye a tenu sa 8ème réunion au niveau des chefs d’État et de Gouvernement, à Brazzaville, en République du Congo, le 30 Janvier 2020 pour étudier l’évolution de la situation en Libye.
La réunion de 24 heures a été convoquée à l’initiative du Président du haut Comité, Denis Sassou N’Guesso, Président de la République du Congo. Au terme de cette rencontre, un communiqué a été rendu public, lu par Jean Claude Gakosso, ministre congolais des affaires étrangères.
Les membres du Comité ont rappelé la décision de la 32ème session ordinaire de la Conférence de l’Union Africaine tenue à Addis-Abeba, les 10 et 11 février 2019, soulignant le rôle clé des libyens eux-mêmes dans la recherche d’une solution durable au conflit et la nécessité qui leur incombe de s’approprier du processus pour mettre fin à la crise.
Rejet de l’option militaire
En outre, le Comité a rappelé la décision de la 883ème réunion du CPS, tenue le 27 septembre 2019 au niveau ministériel, qui rejette l’option militaire et se prononce clairement en faveur d’une solution politique négociée.
Les membres du Comité ont exprimé leur profonde préoccupation au sujet de la détérioration de la situation sécuritaire, humanitaire et économique en Libye, rendant les conditions de vie des populations de plus en plus difficiles. Cette situation en Libye nourrit les réseaux terroristes, criminels et autres trafiquants d’êtres humains qui déstabilisent plusieurs pays de la sous-région.
Le Comité a salué les conclusions de la réunion de Berlin et s’est félicité des conclusions de la réunion de coordination des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye, tenue à Alger le 23 janvier 2020.
Ferme attachement à l’intégrité territoriale
Le Comité a réaffirmé sa solidarité avec le peuple libyen, son ferme attachement à l’intégrité territoriale du pays, à son unité nationale et à son indépendance. A cet égard, le comité a pris note de l’offre de l’Algérie en vue de rapprocher les différentes vues et de promouvoir le retour aux négociations et ce conformément aux décisions antérieures de l’Union Africaine sur la réconciliation en Libye. Le Comité s’est engagé en faveur du dialogue politique libyen en rappelant l’urgence d’un dialogue inclusif réunissant toutes les parties libyennes pour promouvoir la cessation du conflit et la recherche d’une solution libyenne à la crise, prenant en considération les intérêts supérieurs du peuple libyen.
Le Comité a renouvelé son appel à tous les acteurs extérieurs pour qu’ils cessent immédiatement toute ingérence dans les affaires intérieures de la Libye notamment la livraison d’armes et le recrutement de mercenaires, qui exacerbent la crise avec des conséquences sur la vie des biens et des personnes et qui menacent les intérêts fondamentaux du peuple libyen et ses aspirations légitimes à la liberté, à la paix, à la démocratie et au développement.
Condamnation des activités terroristes
Le Comité a condamné énergiquement les activités terroristes, l’emploi des combattants étrangers et le recours au mercenariat, ainsi que toute facilitation de transit, de transport ou de recrutement illégaux, constituant des violations graves conformément à la Convention de l’OUA sur l’Elimination du Mercenariat en Afrique du 03 juillet 1977.
Le Comité a rappelé que les installations portuaires et aéroportuaire civiles doivent être mises au service des citoyens libyens et placées en dehors de toute activité militaire mettant en péril la vie des civils ou les empêchant de bénéficier des services de ces installations.
Le Comité a décidé de préparer et de tenir la Conférence inter-libyenne de Réconciliation conformément aux décisions pertinentes de l’Union Africaine, en concertation avec les pays voisins et les Nations Unies.
Commission Préparatoire Inclusive
Dans cet ordre d’idées, le Comité a décidé de créer une Commission Préparatoire Inclusive de ladite conférence. Celle-ci doit être ouverte au Gouvernement d’Union Nationale, à l’Armée Nationale Libyenne, aux autres forces politiques et sociales nationales qui ne font pas partie des deux acteurs mentionnés.
En outre, le Comité a adopté une Feuille de Route fixant les principales étapes de ce processus. Cette feuille de route fixe la composition de la Commission préparatoire du forum, le calendrier de ses réunions, et statue sur les ressources humaines et financières requises pour le succès de sa mission.
L’Algérie s’est proposée la tenue du forum de réconciliation inter-libyen.
Wilfrid Lawilla/ Brazzaville
Burkina Demain