L’Afrique du Sud a repris toute sa place au sein de l’Union africaine au sortir de ce 33e sommet qui s’est achevé ce lundi à Addis Abeba, en Ethiopie. Acte majeur de ce grand retour du pays de Nelson Mandela dans les instances décisionnelles de l’organisation continentale : l’élection de son candidat, Wamkele Mene (40 ans), au très convoité poste de secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Un atout pour le président Cyril Ramaphosa qui vient de prendre lui aussi la présidence tournante de l’UA.
Au départ dans cette course pour occuper ce prestigieux poste de secrétaire général de la ZLECA, il y a quelques 121 candidats. Après la pré-sélection, l’on retrouvait sur la première short list les candidats de l’Afrique du Sud, de la République démocratique du Congo, du Kenya, du Libéria, du Maroc, et du Nigéria.
Le reste de la tâche revenait aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine réunis à Addis Abeba dans le cadre de leur 33e sommet. Le choix à leur niveau n’a pas été aisé à opérer au regard de la qualité des candidats et de la détermination de chaque pays à faire passer son candidat, rendant impossible tout consensus. Sur la dernière short list trois noms de trois grands pays y figuraient : Wamkele Mene de l’Afrique du Sud ; Cecilia Akintomide du Nigéria et Fautin Luanga de la République démocratique du Congo.
Il a fallu finalement recourir aux votes pour désigner le tout premier secrétaire général de la ZLECA, dans l’impossibilité d’un consensus. Le résultat, on le connait. C’est le sud-africain Wamkele Mene qui a été élu secrétaire général.
Wamkele Mene, tout premier SG de la ZLECA
Le tout premier secrétaire général de la ZLECA est diplomate commercial. A 40 ans, Mene se voit propulser à la tête de l’organisation panafricaine. Il aura en charge la lourde mission de veiller à l’application des termes de l’Accord de la ZLECA entré en vigueur le 30 mai 2019.
On peut dire que Wamkele Mene est dans son élément, lui qui a été justement négociateur de l’Afrique du Sud pour la ZLECA. Son profil d’expert de la question-il a aussi représenté l’Afrique du Sud à l’Organisation mondiale du commerce- et le poids diplomatique de son pays ont été décisifs dans le choix des chefs d’Etat et de gouvernement.
Au détriment de la Nigériane Cecilia Akintomide et du Congolais Fautin Luanga. Le nouveau secrétaire général de la ZLECA prendra en principe fonction courant mars 2020 à Accra, au Ghana, siège de l’organisation panafricaine.
Le vide laissé par Nkosazana Dlamini Zuma
Cette élection de Wamkele Mene au secrétariat général de la ZLECA vient s’ajouter à un autre grand succès de la diplomatie sud-africaine au sortir de ce 33e sommet de l’Union africaine à Addis Abeba. Il s’agit de la désignation effective du président Cyril Ramaphosa comme président en exercice de l’Union africaine. D’ailleurs, c’est le président Ramaphosa qui a pris sur lui la responsabilité de défendre jusqu’au bout la candidature de son jeune compatriote à ce poste de secrétaire général de la ZLECA.
L’Afrique du Sud marque ainsi son grand retour au sein des instances de l’organisation continentale. En effet, il y avait comme un vide laissé par le pays de Nelson Mandela depuis la démission le 2 février 2017 de Nkosazana Dlamini Zuma de la présidence de la commission de l’Union africaine.
Au-delà des conflits armés
Il y a ensuite eu en début septembre 2019 en Afrique du Sud ces attaques incompréhensibles perpétrées contre des ressortissants d’autres pays africains.
Maintenant promus à ces deux postes clés, les deux sud-africains, Cyril Ramaphosa et Wamkele Mene, vont devoir œuvrer quelque part pour resserrer les liens avec le reste du continent.
L’on imagine qu’au-delà de la recherche des solutions aux conflits armés sur le continent, pour laquelle Prétoria abritera en mai prochain, un sommet extraordinaire, le président Ramaphosa travaillera aussi pendant sa présidence à faire avancer les questions de gouvernance, de genre et de représentativité des femmes dans les sphères de décisions sur le continent. Car, cela participe aussi du développement et de la paix sociale sur le continent.
Faut-il le rappeler, Ramaphosa est le premier président à avoir formé un gouvernement paritaire en Afrique du Sud. Il donne aussi un exemple palpable en matière de promotion de la femme. A l’image de ce qui a déjà été fait au Rwanda ou en Ethiopie.
Grégoire B. BAZIE
Burkina Demain