Alors que le contentieux électoral n’est pas encore tranché par la Cour suprême, Umaro Sissoko Embalo, proclamé vainqueur du second tour de la présidentielle Bissau-guinéenne, s’est fait investi officiellement président de la République par le vice-président du Parlement, Nuno Gomes Na Biam, au grand dam de ceux qui contestent sa victoire.
Malgré l’absence du président du Parlement de Guinée-Bissau Cipriano Cassama et sans autorisation de la Cour suprême, Umaro Sissoko Embalo, proclamé vainqueur du second tour de la présidentielle Bissau-guinéenne, s’est fait investi président ce jeudi 27 février 2020 à l’hôtel Azalai de Bissau, la capitale. Aussitôt investi, Embalo a promis de s’attaquer aux problèmes que sont la corruption, le trafic de drogue et le népotisme.
«Un coup d’Etat »
Le Premier ministre bissau-guinéen Aristides Gomes a vivement réagi à cette investiture d’Embalo, qualifiée de « coup d’Etat, d’affront à la Cour suprême et au Parlement ». Ce qui laisse planer des risques sur la stabilité politique du pays. Que rôle l’armée va-t-elle jouer dans ce nouvel épisode de la longue crise politique en Guinée Bissau ? Et quelle attitude la communauté internationale, la CEDEAO en tête, va-t-elle adopter dans cette initiative périlleuse d’Umaro Sissoko Embalo ?
Faut-il le rappeler, la Commission nationale des élections (CNE) a déclaré Umaro Sissoko Embalo vainqueur du second tour des élections présidentielles avec 53,55% des voix, contre 46,45% de Domingos Simoes Pereira. Depuis lors, la Cour suprême a exigé « un nouveau dépouillement national des votes du second tour des élections présidentielles » suite à un recours formulé par les adversaires d’Embalo.
Jean Conombo
Burkina Demain