En Guinée, le ciel politique demeure nuageux en dépit de l’annonce ce vendredi du président Alpha Condé de reporter le double scrutin contesté préalablement prévu pour ce dimanche 1er mars 2020.
Il n’y aura finalement pas d’élections en Guinée ce dimanche 1er mars 2020. Ni les législatives, ni le referendum, toutes les deux violemment contestées par l’opposition et la société civile qui lui est proche. La raison de ce non-lieu, la décision souveraine du chef de l’Etat, Alpha Condé, du report desdites élections. Le président Condé l’a lui-même annoncé à la radio-télévision guinéenne.
Report diversement interprété
Ce report in extremis des législatives et du referendum est diversement interprété. L’opposition et la société civile hostiles au projet présidentiel, y voient ni moins ni plus qu’une reculade du pouvoir et appelle à davantage de mobilisation et de pression pour amener Condé à surseoir définitivement à son initiative de vouloir briguer un troisième à travers ce referendum.
Or, à entendre le président Condé, il n’en est rien. C’est un report de quelques semaines dans un souci de responsabilité à la fois nationale et sous- régionale. «Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade », a-t-il soutenu, ménageant ainsi ses partisans et mettant en garde les opposants et activistes de crier très tôt victoire.
Malgré la contestation de plus en plus en grande contre son projet, le président Condé est décidé à continuer dans la lignée de Sékou Touré, grand panafricaniste et souverainiste. Mais, pour autant, il entend ménager un tant soit peu ses pairs ouest-africains et africains. D’où, donc, à l’en croire, ce report.
Bref, quoi qu’il en soit, la météo socio-politique guinéenne est loin d’être rassurante.
Jean Conombo
Burkina Demain