Le courtier en assurance est un intermédiaire entre un assureur et un assuré. En tant qu’intermédiaire, il aide l’assuré dans ses choix d’assurance. Ce métier méconnu du public burkinabé présenterait beaucoup d’avantages si seulement on comprenait son importance. Pour apporter plus d’éclairages sur ce métier à découvrir, nous avons rencontré Serge Roméo Yao assureur de formation, directeur général d’OLEA Burkina, société de courtage en assurance. Entretien exclusif.
Burkina Demain : On entend parler du courtage en assurance, qu’est-ce que c’est ?
Serge Romeo Yao : le courtage en assurance est un métier qui consiste à conseiller et à accompagner les clients dans la gestion de leur police d’assurance. Nous trouvons des solutions adéquates pour les assurés, les meilleures solutions d’assurance auprès des compagnies d’assurance. Nous sommes intermédiaires entre les assureurs et les assurés mais juridiquement nous sommes les représentants des assurés auprès des compagnies d’assurance.
Qu’est-ce que vous gagnez en retour lorsqu’un assuré se dirige vers vous pour une quelconque aide en assurance ?
Par les conseils que nous prodiguons à nos clients, ils nous mandatent pour être leurs représentants auprès des compagnies d’assurance vis-à-vis desquelles nous sommes des porteurs d’affaire. En apportant un contrat à un assureur, nous recevrons des commissions sur cette affaire. Nos prestations ne sont pas facturées au client et le fait de passer par nous pour aller chez l’assureur n’influence pas la prime à payer.
Quels sont vos champs d’action ?
Nous sommes sur toutes les questions d’assurance, que ce soit les assurances de maladies et de retraites, les assurances automobiles, bureaux, nous intervenons sur toutes les lignes d’assurance et nous faisons du conseil, de l’audit, du risque management. Aussi, sur tout ce qui est assurance-risque, ou besoin d’assurance.
Qui peut faire recours à vous ?
Tout le monde : un particulier, une entreprise locale ou multinationale.
Est-ce que votre métier est connu au Burkina Faso ?
Je dirai que l’assurance en général n’est pas très bien rependue au Burkina, malheureusement. Alors que c’est quelque chose de très utile et de très fondamental. Le métier du courtier est encore très méconnu du public. Autant l’assurance est connue, autant le métier de courtier en assurance est très peu connu.
Mais pourquoi cette méconnaissance ?
C’est d’abord culturel. Nous n’avons pas la culture d’assurance en Afrique, précisément au Burkina Faso. Des études prouvent qu’en dehors de l’Afrique du sud et du Maroc, l’ensemble du continent a un taux de pénétration d’au moins 3 % en matière d’assurance, c’est-à-dire que nous avons 3% des habitants qui sont assurés. Ensuite, il y a le niveau d’éducation de la population. Nous avons une population qui n’est pas très alphabétisée sur certains sujets, notamment l’assurance ou le courtier qui font appel à des notions juridiques et des compréhensions beaucoup plus poussées. Ce qui fait que ce n’est pas toujours évident et aisé pour le citoyen lambda de comprendre l’assurance, comment cela fonctionne, le rôle du courtier en assurance. On nous mélange avec les assureurs. Ce qui n’est pas fondamentalement vrai. Et enfin, comme dernière à cela, le déficit de communication de la part des acteurs des assurances.
Y-a-t-il une loi qui réglemente votre activité au Burkina Faso ?
L’activité du courtier est fortement règlementée, pas seulement au Burkina. En Afrique, nous avons un marché régional que nous appelons la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA) qui regroupe près de 14 pays dont le Burkina Faso. La CIMA règlemente les opérations d’assurance de façon générale et également l’intervention de courtier et des agents généraux des compagnies d’assurance.
Localement, c’est la direction nationale des assurances du MINEFID qui est le contrôleur. Elle veille à ce que les règles de la CIMA soient appliquées, les courtiers respectent les règles et les conditions d’exercice de leur profession. Par exemple, nous sommes assujettis à produire chaque année une assurance de responsabilité civile, une garantie financière, une caution de garantie financière d’un certain montant en fonction du niveau d’activité des entreprises. Ces deux éléments sont eux-mêmes précédés par un agrément pour exercer le métier de courtier et chaque année, il faut renouveler l’assurance responsabilité civile et la caution, et la garantie financière auprès de la direction générale des assurances pour exercer ce métier au Burkina.
Vos clients sont-ils satisfaits de vos services ?
Je suis mal placé pour répondre à cette question mais je suppose que s’ils sont encore là, c’est qu’ils sont quelque part satisfaits. Tout n’est pas parfait mais nous continuons à nous améliorer en interne.
Un mot sur votre structure …
OLEA est un réseau panafricain de courtier présent dans 23 pays en Afrique. Le réseau a été lancé en janvier 2017. Notre rôle, comme expliqué tantôt, c’est d’accompagner les clients dans leurs besoins d’assurance. Nous avons 2 bureaux au Burkina, 1 à Ouaga et 1 à Bobo.
Entretien réalisé par Hioua Eric Bassolé
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