Alors que les activités de la mine ont ralenti du fait du coronavirus avec des équipes mises en quarantaine à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso ; la grève de la faim illimitée enclenchée mercredi dernier par les travailleurs à la suite d’un licenciement d’un agent n’est pas de nature à favoriser la pleine reprise des activités. Si les deux partis ne reviennent pas à de meilleurs sentiments, l’on s’achemine vers une paralysie totale des activités, si ce n’est déjà le cas.
Pour dénoncer un licenciement d’un des leurs par la direction générale, les travailleurs de la mine de Houndé, Houndé Gold Operation, sont en grève de la faim depuis le 15 avril dernier. Jusqu’à hier encore, le mouvement était toujours observé. Les travailleurs justifient le mouvement par le caractère abusif de leur collègue. Au sein de l’administration minière, l’on explique que l’agent licencié a manqué à ses obligations de réserve en allant tenir des propos sur les réseaux sociaux de nature à ternir l’image de la société minière.
L’on assiste ainsi à un front social dans une crise économique pour Hounde Gold Operation dont les activités ont été ralenties du fait du Coronavirus (2 de ses agents avaient été testés positifs), des équipes étant mises en quarantaine à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
D’un côté, il y a les travailleurs qui dénoncent le durcissement des conditions de travail, évoquant des intimidations et des répressions. Et ils en veulent pour preuve ce licenciement qui a entraîné le déclenchement de la présente grève de la faim.
De l’autre côté, la direction générale évoque le contexte du coronavirus qui exige que chacun fasse des efforts dans le sens de la préservation des acquis de l’entreprise. Et cela exclut, selon un responsable de Hounde Gold Operation, le comportement auquel se serait livré l’agent licencié. Il se serait adonné, selon notre interlocuteur, à un activisme sur les réseaux sociaux qui est de nature à ternir la réputation, l’image de Hounde Gold Operation.
C’est connu, en temps de difficultés, les esprits se chauffent et l’on pose souvent des actes que l’on finit par regretter. En ces temps de lutte tous azimuts contre le covid-19, les protagonistes de cette seconde crise à Hounde Gold Operation gagneraient à la juguler au plus vite et à se concentrer sur l’essentiel du moment : la lutte contre le coronavirus. Quand la pluie vous bat, inutile de vous battre encore entre vous. Ce n’est ni visiblement le moment des licenciements, ni des grèves.
C’est plutôt le moment de lutter ensemble pour préserver des vies contre le Covid-19 et de conjuguer les réflexions pour une relance des activités de leur outil commun de production après le Coronavirus. En tout état de cause, si la situation devrait perdurer, voire atteindre la fermeture totale de la mine, les différents protagonistes devraient récolter les conséquences. Chaque parti gagnerait donc à mettre de l’eau dans son vin et à privilégier le dialogue pour une sortie de crise.
Martin Philippe
Burkina Demain