Les autorités mauritaniennes ont tenu ce mardi à Nouakchott le pari d’organiser physiquement un sommet des chefs d’Etat du G5 Sahel, dans un contexte encore dominé par la Covid-19. Au-delà des impacts de la pandémie dans les Etats sahéliens ; la question de la lutte contre le terrorisme et pour le développement a naturellement dominé les discussions du sommet, presque dans le même tempo que le précédent tenu en janvier à Pau, en France.
Gestion de la Covid-19 et de ses conséquences ; lutte contre le terrorisme, initiatives de développement dans les Etats de la région. Ce sont autour de ces préoccupations essentielles que s’est tenu ce mardi 30 juin à Nouakchott, capitale mauritanienne, un sommet des chefs d’Etat du G5 Sahel élargi à plusieurs dirigeants mondiaux engagés à leurs côtés. Il s’agit notamment du président français, Emmanuel Macron dont le pays, la France, a accueilli en mi-janvier dernier à Pau le précédent sommet de l’organisation.
«Le terrain repris aux terroristes ne sera pas cédé»
Et à écouter le président Macron ; les lignes ont bougé sur le terrain de la lutte anti-terroriste au Sahel depuis le sommet de Pau. «Le rapport de force a été renversé, le terrain que nous avons repris, ne sera pas cédé», a-t-il indiqué.
La déclaration finale du sommet est encore plus explicite sur les acquis sur le terrain : «Ce sommet marque une nouvelle étape dans le suivi des engagements communs pris à Pau. (…) Les chefs d’Etat du G5 Sahel ont salué l’engagement des effectifs supplémentaires de la Force Barkhane au cours du dernier semestre et l’opérationnalisation du Mécanisme de commandement conjoint facilitant la coordination entre la Force conjointe du G5 Sahel et la Force Barkhane.
Ils se sont félicités de la reprise d’opérations soutenues dans la zone des trois frontières, des succès enregistrés par les forces nationales, la Force conjointe et les forces internationales. En outre, ils ont salué la neutralisation du chef d’AQMI le 3 juin 2020 dans la région de Tessalit par la Force Barkhane et ses alliés.
Appel à l’annulation de la dette extérieure des pays du G5 Sahel renouvelé
Les chefs d’Etat ont salué, une fois encore, le succès de l’opération éclair «Colère de Boma», dans la région du Lac Tchad au mois d’avril 2020 contre les factions de Boko Haram». «La lutte contre le terrorisme se poursuit avec détermination et une meilleure cohérence d’ensemble», ont-ils assuré.
Sur la question de la pandémie de la Covid-19, les chefs d’Etat ont renouvelé leur appel à l’annulation de la dette extérieure des pays du G5 Sahel, tel que formulé dans la «Déclaration de Nouakchott sur la pandémie de Covid-19» issue de la session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel du 27 avril 2020.
Car, «Au-delà de son lourd bilan humain et sanitaire, la pandémie affecte gravement les économies des pays du G5 Sahel déjà fragile, avec un risque de contraction sérieuse du Produit intérieur brut (PIB) pouvant aller, pour certains Etats, de 7% à 8% en 2020».
«Preuve de résilience face à la crise de la Covid-19».
Sur le front du développement dans la région, les chefs d’Etat se sont félicités du lancement le 28 avril dernier de la «Coalition pour le Sahel», suivi par la tenue le 12 juin de la première réunion ministérielle de ladite Coalition, avec la forte participation de l’ensemble des partenaires du G5 Sahel. Bref, en un ou mille mots, l’esprit de Pau a été consolidé au sortir du présent sommet de Nouakchott.
Faut-il le souligner, comme à Pau, l’ensemble des chefs d’Etat du G5 Sahel ont fait le déplacement de la capitale mauritanienne pour ce sommet de Nouakchott considéré comme une «preuve de résilience face à la crise de la Covid-19». Etaient donc présents aux côtés du président mauritanien, les présidents Roch Marc Christian Kaboré du Burkina, Ibrahim Boubacar Kéita du Mali ; Mahamadou Issoufou du Niger et Idriss Deby Itno du Tchad.
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain