Les participants à l'atelier de validation de l'étude posant pour la postérité

50% des installations solaires photovoltaïques dans les écoles et Centre de santé et de promotion sociale (CSPS)  en milieu rural et dans les zones  péri-urbaines de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ne sont plus fonctionnelles. Cette proportion atteint même 70% pour les installations des établissements scolaires des zones rurales.  De plus, 15% de ces installations présentent des interruptions fréquentes et/ou prolongées de plus de deux heures par jour. Les principales causes des dysfonctionnements sont en grande partie dues à l’absence d’une politique de maintenance après la mise en service de ces installations ; la qualité des batteries et convertisseurs ; l’absence de comité local de gestion  et de formation de base des utilisateurs et ou de formations pour des techniciens au niveau local.

Les participants à l’atelier de validation de l’étude posant pour la postérité

Ce sont là quelques résultats d’une «Etude de cas sur l’état des lieux des installations solaires photovoltaiques dans les services sociaux base (Education et Santé) de l’Etat au Burkina Faso »  commanditée dans le cadre de la mise en œuvre du Programme «Voix pour le changement» (V4CP) et dont la validation desdits résultats ont fait l’objet d’atelier ce mardi 29 septembre 2020 à Ziniaré.

L’étude de cas a été réalisé sur les installations du Projet « 385 infrastructures » portant sur la fourniture et la pose de systèmes solaires photovoltaïques au profit d’infrastructures sanitaires et scolaires en zones rurale, péri-urbaines et urbaines. Le Projet a été mis en œuvre par le Ministère de l’Energie du Burkina Faso à travers la Direction Générale des Energies Renouvelables sur la période 2015 à 2018.

Le présidium à l’ouverture de l’atelier

L’état des lieux desdites installations a été effectué sur les installations situées en zones rurale et péri-urbaine à travers des investigations menées dans  166 infrastructures scolaires et 63 infrastructures sanitaires. Les installations investiguées couvrent 6 communes autour de la ville de Ouagadougou (Tanghin Dassoui, Saaba, Pabré, Komsilga, Komki-Ipala, Koubri) et 7 autour de la ville de Bobo-Dioulasso (arrondissements 1 à 7).

Au terme de l’analyse des données collectées sur le terrain, il ressort que 50% des installations solaires photovoltaïques dans les écoles et Centre de santé et de promotion sociale (CSPS)  en milieu rural et dans les zones  péri-urbaines de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ne sont plus fonctionnelles. Cette proportion atteint même 70% pour les installations des établissements scolaires des zones rurales.

Des interruptions fréquentes et/ou prolongées de plus de deux heures

Des participants à l’atelier sont venus des organisations de la société civile et des structures publiques

 De plus, 15% de ces installations présentent des interruptions fréquentes et/ou prolongées de plus de deux heures par jour. Les principales causes des dysfonctionnements sont en grande partie dues à l’absence d’une politique de maintenance après la mise en service de ces installations ; la qualité des batteries et convertisseurs ; l’absence de comité local de gestion  et de formation de base des utilisateurs et ou de formations pour des techniciens au niveau local.

En termes de satisfaction des utilisateurs et/ou des bénéficiaires, les résultats  restent également mitigés. La satisfaction  est en effet appréciable au moment de la mise en route mais elle se dégrade considérablement lors de la phase d’exploitation.

Elle passe ainsi de près de 70% au lancement  à 10% en phase d’exploitation pour les établissements sanitaires et même en deçà de 5% pour les établissements scolaires.

Capacités inférieures aux besoins des utilisateurs

Gilbert Kazienga, expert en énergies renouvelables à la SNV, représentant du coordonnateur du Programme voix pour le changement a souhaite une pérennité des acquis

D’une manière générale, les capacités installées sont jugées largement inférieures aux besoins des utilisateurs ou  bénéficiaires.

Plus de 80% des bénéficiaires et usagers en font le constat au niveau des établissements sanitaires et près de 100% au niveau des établissements scolaires. Par ailleurs, plusieurs services électriques tels que la ventilation, les équipements bureautiques et informatiques ou l’éclairage public n’ont pas été pris en charge.

Dans certaines établissements, les acteurs locaux à travers les CVD et les COGES sont impliqués de manière satisfaisante avec la mise en place d’initiatives locales (cotisations pour la mise en place d’un fonds de maintenance, actions de formation de base et pour les jeunes).

2 principales recommandations

Les principales difficultés rencontrées par ces acteurs sont le manque de ressources financières et l’absence de compétences techniques au niveau local. Il faut toutefois préciser que ces initiatives salutaires ne concernent que 10% des établissements.

Pour soutenir l’effort du Gouvernement et de ses partenaires à travers les investissements consentis pour l’amélioration de l’accès aux services énergétiques des populations rurales et périurbaines, l’étude a émis  2 principales recommandations :

-la conception et la mise en œuvre d’un Programme national de mise à niveau des installations solaires photovoltaïques des établissements scolaires et sanitaires en zones rurale et péri-urbaine ;

-l’élaboration d’un Manuel ou Guide de mise en œuvre des Projets d’installations solaires photovoltaïques dans les établissements scolaires et sanitaires en zones rurales et péri-urbaine au Burkina Faso.

Admiration du PCR du Plateau Central

La première vice-présidente du Conseil régional du Plateau Central Fatimata Zerbo/Zongo, a présidé l’ouverture de l’atelier

Prononçant le mot d’ouverture de l’atelier la première vice-présidente du Conseil régional du Plateau Central Fatimata Zerbo/Zongo, représentant le Président du conseil régional (PCR) ; a salué l’action des organisations de la société civile dans le cadre du programme V4CP qui se battent chaque jour sur le terrain, dit-elle, pour «offrir un mieux-être aux populations, notamment en termes d’accès aux services et matériels d’énergies renouvelables de qualité.

Pour sa part, Gilbert Kazienga, expert en énergies renouvelables à la SNV, représentant du coordonnateur du Programme voix pour le changement a rendu hommages à tous les acteurs qui ont contribué à la mise en œuvre efficiente du V4CP qui s’achève cette année 2020. Et d’appeler à une poursuite de la dynamique dans le cadre de la Coalition CNPDER BF pour préserver et renforcer ces acquis du V4CP.

Quant à Yaya Ouattata, représentant du secrétaire exécutif de l’Association de gestion des ressources naturelles et de la faune de la Comoé-Léraba (AGEREF/CL), organisatrice du présent atelier de validation des résultats de l’étude ; il a souhaité en début de cérémonie la bienvenue aux différents participants, leur souhaitant également plein succès dans les travaux.

Volonté affichée de faire bouger les lignes

Au sortir du présent atelier, l’espoir est permis sur la question de l’amélioration des installations solaires photovoltaiques dans les services sociaux base (Education et Santé) de l’Etat au Burkina Faso » afin qu’elles participent véritablement à un meilleur accès des populations aux services énergétiques de qualité et partant, à leur mieux-être, au développement.

En tout cas, à écouter des acteurs comme Francis Sempore, modérateur ; Honoré Bonkoungou, chef de mission adjoint d’ECED Mouhoun, très intéressée par la question des installations solaires dans les CSPS ; Fossène Tou de l’AGEREF-Comoé/LC ; Félicité Ilboudo de OCADES Dédougou ou Souleymane Ouédraogo de CEAS Burkina ;  les choses sont en bonnes en voie. Avec notamment la  volonté affichée par  les uns et les autres de faire en sorte que les lignes bougent dans le sens souhaité, c’est-à-dire la satisfaction de besoins des populations.

Martin Philippe

Burkina Demain

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