Considéré comme l’un des principaux artisans de la démocratisation du Mali au début des années 1990 pour avoir mis fin au régime dictatorial de Moussa Traoré ; l’ancien président malien, Amadou Toumani Touré est mort à l’âge de 72 ans dans la nuit de lundi à mardi en Turquie, où il avait été évacué pour des soins.
On ne l’a appris que ce mardi matin. L’ancien président malien, Amadou Toumani Touré est mort dans la nuit de lundi à mardi en Turquie, où il avait été évacué pour des soins médicaux. Il avait 72 ans.
Amadou Toumani Touré a été l’un des principaux artisans de la démocratisation du Mali au début des années 1990. Après avoir mis fin au régime dictatorial de l’ancien et défunt président Moussa Traoré en 1991, il va organiser les premières élections démocratiques du Mali qui verront l’arrivée au pouvoir du président Alpha Oumar Konaré en 1992. Toutes ces actions lui vaudront le sobriquet de «soldat de la démocratie».
ATT reviendra prendre la succession de Konaré en juin 2002, à l’issue d’élections démocratiques, jusqu’à ce que lui-même soit victime de putsch le 22 mars 2012 mené par Sanogo, à quelques mois de la fin de son second mandat présidentiel. Il s’exilera au Sénégal pendant cinq ans avant de regagner son Mali après la réélection d’Ibrahim Boubacar Kéita, lui aussi renversé en 2020 par des militaires à quelques années de la fin de son second mandat.
Depuis son retour du Sénégal en décembre 2019, ATT se faisait discret, évitant d’intervenir dans les débats politiques et ne parlant que de paix et de sécurité.
La dernière apparition publique remonte en septembre dernier, lors du décès le 15 septembre de celui qu’il avait renversé en 1991, Moussa Traoré, mort à 84 ans.
Moins de deux mois après, c’est à son tour de trépasser au bord du Bosphore, loin de «la Venise du Mali», Mopti, sa ville natale, où il avait vu le jour un certain 4 novembre 1948.
D’ATT, beaucoup retiennent le militaire patriote, le démocrate, l’homme du dialogue et de la paix.
Philippe Martin
Burkina Demain