«La coalition des syndicats en lutte contre la baisse du pouvoir d’achat a tenu un meeting ce 17 novembre dernier à Ouagadougou. Une rencontre qui a réuni des délégués venus des différentes régions du Burkina.
Le Burkina Faso est en campagne électorale en vue des élections couplées du 22 novembre 2020. La coalition des syndicats de lutte contre la baisse du pouvoir d’achat a saisi cette occasion pour lancer un appel à l’unité des travailleurs burkinabè. En effet, lors de la rencontre, le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) Bassolma Bazié n’a pas mâché ses mots quant aux maux dont souffre le pays.
Il s’agit, pour lui, de la vie chère qui s’aggrave à cause du faible pouvoir d’achat des masses laborieuses, de la corruption qui est «érigée en système de gouvernance par le régime en place», d’une crise du logement des populations, d’une famine latente due aux conditions des populations dans plusieurs localités. A cela, Bassolma Bazié a ajouté la catastrophe humanitaire avec son corollaire de déplacés internes, sans oublier la remise en cause des libertés démocratiques et syndicales.
Face à cette situation qui, à entendre l’analyse, va crescendo, le « général » comme affectueusement appelé par ses camarades, a laissé entendre qu’il n’y a pas de quoi se nourrir d’espoir pour ce qui concerne les conditions d’après les élections. «Les travailleurs doivent se convaincre qu’ils ne peuvent rien attendre de ces élections». A-t-il affirmé. Et d’ajouter : «l’organisation d’élections ne saurait constituer la panacée aux graves problèmes qui se posent dans un pays sous domination néocoloniale comme le nôtre». A en croire le syndicat, les partis politiques en liste, de la majorité comme de l’opposition sont plus préoccupés par leur propre intérêt qui est de «se faire élire coûte que coûte» que par les soucis du peuple.
Afin de mieux faire face aux défis à venir, la coalition a lancé un appel à ses militants et l’ensemble des travailleurs du parapublic, du privé et du public à renforcer la mobilisation et l’unité d’action à la base dans tous les secteurs d’activités, à «une large unité pour une prise en charge conséquente des préoccupations des travailleurs et des populations». Car, dit-il, «les travailleurs doivent se convaincre qu’ils ne peuvent rien attendre de ces élections» en cours dans le pays. Les syndicats ont également été appelés par le secrétaire général à se tenir prêts dans la discipline syndicale, pour les inévitables mots d’ordre que la situation et les circonstances commandent.
Aziz Yoda
Burkina Demain