L’Opposition politique burkinabè, notamment les partis signataires de l’accord politique étaient en conférence de presse dans l’après-midi de ce 21 Novembre 2020, à Ouagadougou.
Face aux hommes de médias, les partis signataires de l’accord politique de l’opposition (APO), représentés par quatre candidats, se sont exprimés sur un certain nombre de préoccupations à propos du scrutin du 22 novembre. Avec à leur tête le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, les conférenciers se sont prononcés sur des cas de fraudes organisées, disent-ils, par le pouvoir en place. En effet, selon eux, «des personnes s’adonnent à la récupération des cartes d’électeurs moyennant le versement de sommes d’argent». Pour les conférenciers, les femmes sont les principales cibles de cette opération qui est d’ailleurs prouvée par le témoignage de certaines d’elles.
L’Opposition a également affirmé avoir reçu le témoignage d’étudiants disant avoir voté à l’avance pour le pouvoir actuel. Ce sont là des faits qui, selon elle, ne doivent demeurés impunis. Pour cela, elle prévoit déposer une plainte auprès du Procureur du Faso. Zéphirin et ses camarades disent ne pas être prêts à accepter des résultats entachés d’irrégularité : «le CFOP interpelle, de vive voix, la communauté nationale et internationale qu’elle n’acceptera jamais des résultats entachés d’irrégularités». Et d’ajouter : «perdre à la loyale est une chose et perdre par la fraude est une autre».
Également, les représentants des membres de l’APO, se sont prononcés à l’endroit de la CENI sur des cas de modification. Il s’agit, ont-ils fait savoir, de modifications intempestives de zones prévues pour les votes, des ajouts de villages qui n’étaient pas concernés par le rapport de la CENI et des soustractions de villages qui figuraient dans le rapport.
Ils exigent à ce propos une présentation et une communication aux acteurs du processus électoral, une cartographie claire et fixe. A cela, l’opposition a ajouté une préoccupation qui est la tenue des élections à bonne date. Elle a affirmé que la CENI serait en difficulté pour ce qui est de l’acheminement du matériel de vote dans les Centres.
En ce qui concerne la proclamation des résultats, le CFOP juge inconcevable que la CENI procède à une quelconque proclamation le 23 novembre. «Il sera risqué et même dangereux pour la CENI de penser pouvoir proclamer les résultats le 23, sauf à donner des résultats erronés», a-t-il affirmé. Pour lui, afin que les résultats soient crédibles, il faut aller au-delà de cette date.
Aziz Yoda
Burkina Demain