Le Burkina Faso connaît une période tendue depuis ce lundi 23 novembre où l’opposition politique ayant jugé que les résultats étaient «entachés d’irrégularités», a décidé de ne pas les accepter. Depuis lors, des voix s’élèvent sur l’ensemble du territoire pour tenter de trouver une issue favorable à la situation afin d’éviter que le pays ne sombre dans une crise post-électorale. C’est dans ce contexte d’inquiétude que le Mouvement pour l’engagement et le réveil citoyen (MERCI) a tenu ce 24 novembre une conférence de presse dans la capitale politique du pays pour livrer sa lecture.
«A sa sortie au moment de la proclamation des résultats provisoires, l’opposition politique a décidé de ne pas approuver ces résultats parce que ne reflétant pas «la volonté du peuple Burkinabè». Au cours de cette conférence, l’opposition a cité des faits dont l’absence de compilation manuelle qui a, selon elle, contribué à donner une longueur d’avance à la majorité sortante.
Le Mouvement pour l’Engagement et le Réveil Citoyen, par la voix de son président Abdoulaye Yogo, a expliqué que ce procédé ne pourrait influencer des résultats comptés et acceptés de tous. Pour le mouvement MERCI, l’opposition n’a pas à se plaindre des lacunes observées dans l’organisation du scrutin car selon lui, la majorité a elle aussi été victime de ces faits.
Lors de leur intervention, les représentants du mouvement ont affirmé que les membres de l’opposition sont atteints d’une «obsession psychologique» due au fait que ces derniers refusaient dès le départ d’imaginer «un coup KO»du candidat Roch Marc Christian Kaboré. Ainsi pour les conférenciers, l’opposition aurait dû organiser des activités plus stratégiques plutôt que de s’en tenir à des conférences. «Au lieu de s’atteler à occuper le terrain politique, l’opposition s’est contentée d’animer des conférences de presse».
Après son analyse de la situation électorale que connaît le Burkina, le message du mouvement à l’endroit de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) est clair : «poursuivre la publication des résultats provisoires». Il demande à l’opposition de «savoir raison gardée» et de faire recours aux voies offertes par les textes et lois en vigueur.
En ce qui concerne le peuple, Abdoulaye Yogo et ses camarades appellent à la vigilance afin, disent-ils de : «ne pas se laisser manipuler par des hommes et/ou des femmes politiques qui ont la boulimie du pouvoir»; car pour eux la guerre contre le terrorisme n’est pas encore gagnée, et il faut éviter de se laisser fragiliser davantage.
A l’issue de cette conférence, le mouvement MERCI a annoncé sa volonté de ne pas s’arrêter là. «Après cette conférence de presse, nous allons rentrer en contact avec l’opposition, de même que la majorité pour leur demander de jouer balle à terre», a laissé entendre Abdoulaye Yogo.
Aziz Yoda
Burkina Demain