Dans les starting-blocks depuis quelques mois avec en face la sud-coréenne Yoo Myung-hee qui bénéficiait du soutien de l’administration Trump ; la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala a dû attendre l’avènement de l’administration Biden pour voir se concrétiser, ce lundi 15 février, son rêve de diriger la direction générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Maintenant que c’est fait, il lui faudra en plus de ses compétences d’économiste chevronnée de classe mondiale, des talents de grande négociatrice et diplomate pour relancer les réformes tant souhaitées pour redynamiser la machine OMC jusque-là grippée par d’énormes difficultés.
Après Akinwumi Adesina reconduit à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), le Nigéria voit une de ses dignes filles, en l’occurrence Ngozi Okonjo-Iweala accéder à la direction générale de l’Organisation mondiale du commerce.
En attendant sa prise de fonction prévue pour le 1er mars, c’est toute l’Afrique, au-delà du Nigéria, qui s’enorgueillit.
« Félicitations à Ngozi qui a marqué l’histoire des femmes du monde entier en tant que Directrice générale de l’OMC ! Bien mérité», s’est félicitée Dr Vera Songwe Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) sur son compte twitter.
D’importants défis à relever
En pleine crise Covid-19 sous fond de rivalité commerciale sino-américaine et dans un contexte de dégradation du multilatéralisme ; la nouvelle direction générale aura naturellement d’importants défis à relever pour rendre équitables et pacifier les échanges commerciaux mondiaux.
Sa grande connaissance des questions économiques ne lui suffira pas pour les relever. Il lui faudra aussi faire preuve de grande négociatrice et diplomate pour des intérêts divergents des différents acteurs du commerce mondial. Pour avoir été ministre des Affaire étrangères du Nigéria, elle pourrait déjà avoir sa stratégie sur la question en vue de réussir les difficiles négociations qui s’annoncent.
La nomination de Ngozi Okonjo-Iweala intervient quelques semaines après le lancement de la zone de libre-échange continentale africaine.
Sa présence à ce niveau de responsabilité peut être considérée comme un atout pour le continent, elle qui était encore récemment envoyée spéciale de l’Union africaine pour la mobilisation des ressources financières pour la lutte contre la Covid-19.
Martin Philippe
Burkina Demain