Pr Augustin Loada (au milieu) au cours d'un point de presse

Avec la nouvelle donne politique caractérisée par la réconciliation nationale, le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS) dont le leader, l’ancien Premier ministre est toujours en exil au Canada, déclare qu’il rejoint la majorité présidentielle.

Pr Augustin Loada (au milieu) au cours d’un point de presse

«Déclaration

Camarades militants,

Winston Churchill faisait remarquer que « La démocratie est la pire forme de gouvernement, à l’exception de toutes les autres formes qui ont été régulièrement tentées ». C’est cette conviction qui a toujours sous-tendu notre engagement en faveur d’une gouvernance démocratique dans notre pays. C’est fort également de la conviction que celle-ci ne devrait pas être une simple fin en soi mais un levain pour un avenir plus radieux pour notre peuple que notre engagement politique s’est sublimé dans le Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS).

A un moment où notre classe politique amorce une mutation profonde, le MPS ne pouvait rester en marge de ce mouvement, dont les lignes de fracture opposent, nolens volens, les tenants de la restauration d’un ordre ancien et ceux d’un monde nouveau encore en gestation.

Camarades militants,

Contraint, aux termes de l’article 4 de la loi du 14 avril 2009 relative au statut de l’opposition politique de choisir son camp, le MPS a choisi d’adhérer à la majorité, instruit par l’histoire postcoloniale et récente de notre peuple. A ces leçons de l’histoire s’ajoute un impératif du moment, celui de la réconciliation nationale, celui d’un retour apaisé du président d’honneur du MPS, celui d’une consolidation de notre jeune démocratie. Le Secrétariat exécutif national (SEN) du MPS s’est en effet réuni le mardi 2 mars 2021 en vue d’examiner la situation du parti et la vie politique nationale.

Au nombre des questions qu’il a discutées figure le processus de réconciliation nationale amorcé dans notre pays depuis la fin des élections législatives et présidentielles couplées de novembre 2020. Pour le MPS, le débat sur cette question inscrite à l’agenda gouvernemental avec la nomination d’un ministre d’Etat en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale ne devrait plus se poser en termes de pertinence mais en termes de substance.

Ainsi, les réserves et oppositions exprimées çà et là sur cette question doivent être interprétées comme une invite pressante à examiner et traiter les problèmes qui en découlent avec le plus grand sérieux afin de ne pas décevoir et frustrer une fois de plus le peuple et la nation burkinabè qui, en dernier ressort, devraient rester l’arbitre suprême et le bénéficiaire ultime de toute action publique.

Il appartient dès lors aux filles et fils du Burkina Faso d’apporter leurs contributions plurielles à la définition d’une politique et d’une stratégie de réconciliation nationale et de cohésion sociale qui reflètent les préoccupations et la volonté du plus grand nombre, celles du peuple et de la nation burkinabè.

 

Camarades militants,

Aucune société ne peut se développer sans un minimum de coopération ; aucune société n’aura d’avenir avec des relations foncièrement antagonistes qui empoisonnent notre destin commun. Comme le soutient un penseur, l’enjeu n’est pas de faire en sorte que nous nous aimions les uns les autres, mais bien de créer une base de confiance minimale pour qu’un certain degré de coopération et de confiance mutuelle indispensable puisse exister ; pas seulement entre les hommes politiques, les militants et les sympathisants qui les suivent, mais également au sein de la population, de l’ensemble des communautés.

Le MPS fait le difficile mais nécessaire pari de la réconciliation, convaincu que des relations positives plutôt que négatives peuvent créer une atmosphère plus propice à l’édification d’un Burkina meilleur, qui se trouve au cœur de son projet politique. C’est pourquoi il a souverainement décidé d’adhérer à la majorité, et lancé un appel solennel à son président d’honneur avec qui il partage toutes ces valeurs, pour qu’il adhère au processus de réconciliation nationale enclenché par le Président Roch Marc Christian KABORE et son gouvernement.

Vive le MPS, vive le Burkina Faso !

Pr. Augustin Loada

Président du MPS»

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