S’il y a des gens qui peuvent suivre avec une certaine indifférence, voire un certain amusement même la levée de boucliers que suscite l’augmentation de 10% du prix de la bouteille de 12 kg de gaz butane ; c’est bien les détentrices ou détenteurs de biodigesteurs qui leur permettent de disposer de biogaz, à l’image de Rakièta Sanné, à quelques encablures de Ouagadougou.
En recevant ce 22 mars le ministre des ressources animales et halieutiques Modeste Yerbanga et sa suite dans sa cuisine qu’elle fait fonctionner à sa guise, grâce au biogaz fourni par le biodigesteur ; Rakièta Sanné ne tarissait pas d’éloges sur cette source d’énergie propre.
«J’ai arrêté de payer du gaz butane quand notre biodigesteur a été installé. Avec le biogaz, je fais tout à la cuisine, sans problème», explique-t-elle. Mais, est-ce que cela n’est pas salissant puisqu’il faut parfois charger le biodigesteur quand le feu fourni n’est pas satisfaisant. «C’est un peu seulement. Mieux, on se sert de gangs pour éviter de se salir», a-t-elle encore soutenu.
Biogaz du biodigesteur, une énergie propre de cuisson non négligeable
A en croire les experts du Programme national biodigesteur du Burkina Faso ; l’énergie fournit par cette technologie est importante. Un biodigesteur de quatre mètres cubes (6m3) bien alimenté, peut fournir à lui seul à son détenteur, 29 bouteilles de biogaz de 12 kg par an. Ce qui n’est pas négligeable.
En outre, c’est une énergie propre qui ne pollue pas l’environnement et préserve les femmes et les enfants de la fumée du bois-énergie. En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 45% des décès des enfants de moins de cinq ans, sont dus à la fumée du bois-énergie dans les cuisines.
Philippe Martin
Burkina Demain