Au cours des siècles, le patrimoine africain a voyagé dans le monde entier. Une partie des trésors africains a ainsi été volée ou détruite. Les auteurs ont arraché les feuilles et l’écorce de l’arbre mais les racines restent. Car, dans ces objets sacrés l’Europe et nombre de nations n’y voyaient que l’aspect artistique ou folklorique.
Au cours des siècles, le patrimoine africain a voyagé dans le monde entier. Une partie des trésors africains a ainsi été volée ou détruite. Les auteurs ont arraché les feuilles et l’écorce de l’arbre mais les racines restent. Car, dans ces objets sacrés l’Europe et nombre de nations n’y voyaient que l’aspect artistique ou folklorique.
Or, explique l’homme de culture burkinabè vivant en France, Yé Lassina Coulibaly, «la plupart de ces objets, masques, statuettes, objets fétiches, soulignaient l’importance de la représentation de l’univers : la lune, le soleil, les étoiles, l’air, l’eau, le feu, les animaux, les végétaux, les minéraux ou symbolisaient les principaux évènements de la vie, en particulier la naissance et la mort, l’amitié, l’amour, la valeur du serment, ainsi que les caractéristiques physiques et mentales de l’homme». «Je parle au nom d’une civilisation et d’une histoire, en un seul mot un patrimoine culturel, dont des sages ont perpétué la mémoire à chaque génération et dont mes parents Yé et Sékou Coulibaly m’ont transmis les valeurs».
«Le grenier de la conscience du Faso n’est jamais vide. Une partie des trésors africains volée ou détruite : ils ont arraché les feuilles et l’écorce de l’arbre mais les racines restent.
Je parle au nom d’une civilisation et d’une histoire, en un seul mot un patrimoine culturel, dont des sages ont perpétué la mémoire à chaque génération et dont mes parents Yé et Sékou Coulibaly m’ont transmis les valeurs.
Au cours des siècles, ce patrimoine a voyagé dans le monde entier au travers d’objets sacrés dans lesquels l’Europe et nombre de nations ne voyaient que l’aspect artistique ou folklorique…
Or, la plupart de ces objets, masques, statuettes, objets fétiches, soulignaient l’importance de la représentation de l’univers : la lune, le soleil, les étoiles, l’air, l’eau, le feu, les animaux, les végétaux, les minéraux ou symbolisaient les principaux évènements de la vie, en particulier la naissance et la mort, l’amitié, l’amour, la valeur du serment, ainsi que les caractéristiques physiques et mentales de l’homme.
Au-delà de l’aspect esthétique et figuratif, ces objets avaient une fonction précise et jouaient un rôle fondamental dans le développement de l’homme et l’enseignement de la vie au sein du groupe et de la famille. Ils étaient au coeur de la transmission de génération en génération… Dans les moments difficiles de catastrophes naturelles ou d’évènements que l’on ne contrôle pas, ces objets étaient chargés de rassurer, d’apaiser les esprits et d’améliorer la communication.
Car l’homme ne maîtrise pas tout, même s’il possède parfois des dons surnaturels… D’ailleurs, tout le monde savait où trouver les personnalités capables d’accompagner de tels évènements. Porteurs de sagesse et de symboles pour les initiés, ces objets avaient un rôle dans la construction de la connaissance afin d’affronter les vicissitudes de la vie, et donnaient la force de se confronter au monde de la brousse et de la forêt.
Ils accompagnaient les activités rythmées par le cycle des saisons et les cérémonies où chants, danses et musiques tenaient une grande place … Ils avaient également une fonction thérapeutique, par la transmission de la connaissance de ce que la nature nous offre pour nous soigner. Car, chez nous, rien n’est hasard, les objets ont leur utilité conjuguée avec la connaissance de ceux qui ont la capacité de voir la vie autrement, au-delà du visible…
Les masques, tant appréciés mais banalisés par les occidentaux, sont l’âme de l’Afrique. La philosophie des masques était partagée par tous les villages, sur les places publiques et les lieux sacrés. La sagesse veut que cette richesse soit partagée mais pas n’importe comment, ni à n’importe quel prix.
Les masques africains représentent les puissances de l’au-delà, associent le cosmos à la vie terrestre. Ils constituent le support temporaire de tout être ou Force invisibles. Au moment où l’homme porte ce masque, le porteur est investi des attributs d’une force divine et sociale.
Ils sont conçus pour être utilisés lors de cérémonies sociales, religieuses ou initiatiques et pour célébrer les rites liés à la naissance ou à la mort, ou bien à des fins culturelles.
Ils rappellent aussi, par l’expression des danses lors des cérémonies, les sept forces qui constituent l’énergie de l’homme
Hélas, avec l’urbanisation et le développement des techniques modernes, l’enseignement de ces pratiques traditionnelles tend à se perdre… Cependant, nombre d’initiés continuent à titre individuel à rester connectés à ces savoirs et à cette sagesse de leurs ancêtres en revenant au village se ressourcer et rechercher la pureté et l’essentiel.
Ce qui me bouleverse, c’est que ces objets sacrés aient été détournés de leur usage rituel, que l’âme et les fonctions de ce patrimoine aient disparu au fur et à mesure de leur dispersion dans le monde entier.
En effet, alors que ces statuettes, masques et autres objets avaient tous leur signification, leur vertu, ce patrimoine ancestral a été subtilisé aux africains, soit par le vol, soit par un commerce alimenté par la pauvreté et la crédulité des africains eux-mêmes.
Au temps de la pénétration de l’Afrique par les envahisseurs, par la voix des religions importées, y compris sous certains empires, on nous disait que ces objets symbolisaient le mal, étaient sataniques et qu’il fallait d’en débarrasser… Ainsi, seule une infime partie de ce patrimoine a été sauvegardée…
Paradoxalement, on retrouve l’Art africain, censé être satanique, dans le monde entier et dans tous les domaines. Son graphisme est source d’inspiration artistique et est reproduit sur des objets de luxe de grandes marques… Il est reconnu et détenu par des particuliers, ou exposé dans des musées publics ou privés.
Si ces objets rituels représentaient le mal, pourquoi s’en être emparé et les avoir soustraits à l’Afrique, sinon pour alimenter une économie de l’art à des fins mercantiles?
Sortis de leur contexte géographique et culturel ils perdent leur valeur originelle au profit de significations que leur attribuent scientifiques ou ethnologues, en fonction de leurs recherches ou de leur enseignement.
Ce que je dénonce, c’est le trafic de pièces originales ayant été utilisées dans leur fonction rituelle, dans le but de satisfaire la demande des collectionneurs africains ou occidentaux.
L’Afrique n’a jamais été pauvre, on l’a appauvrie, dépouillée de son patrimoine culturel avec l’assentiment de certains Africains dont le jugement a été perverti par l’argent et qui privilégient l’extérieur… Mais elle résiste parce que d’autres Africains travaillent pour l’Afrique dont ils sont fiers!
Il est temps de raisonner autrement et de restaurer la dignité des Africains qui, comme tout être humain, sont en capacité d’apprécier l’art.
Pourquoi ne pas enseigner la diversité culturelle dans les écoles? Or, la civilisation africaine est pratiquement absente des programmes scolaires.Les enfants africains ont le droit d’être reliés à leur patrimoine, comme à la culture de l’autre… Ils doivent pouvoir être heureux et fiers des représentations dans l’art, de la beauté et de la noblesse de la femme et des hommes noirs… Il faut que la jeunesse sache, par exemple, que quelques langues africaines ont été transcrites et enseignées dans des Universités, en Afrique comme à l’étranger.
Il serait essentiel de mettre en valeur le côté positif de chaque civilisation et de ne pas établir de hiérarchie entre elles. Trop de représentations de l’Afrique dévalorisent leurs origines auprès des enfants et adolescents noirs. Les informer et les aider à développer leur sens critique permettrait aux jeunes de mieux comprendre les discours contradictoires qu’ils entendent, selon que ceux-ci émanent de la famille, de l’école ou d’internet…
Il n’y a pas d’homme supérieur à l’autre. Chaque personne possède en elle quelque chose de vital, même les personnes handicapées ont un talent mais on ne prend pas le temps de le faire émerger et de le cultiver. La course au profit passe avant toute autre chose au risque de broyer la singularité de chacun, a fortiori s’il est différent… Je suis émerveillé de découvrir l’intelligence de l’organisation des sociétés anciennes, de l’usage des objets rituels tant au quotidien que lors des cérémonies et des réjouissances, et comme support de transmission du savoir.
Il y a des siècles, l’homme était tellement organisé qu’il savait couler les métaux, ce qui leur permettait de fabriquer sur place des outils dans de nombreux domaines. Là où il y a eu persistance du savoir et du savoir-faire artisanal, les peuples ont perduré.
Les grandes familles, les premiers habitants des territoires, le cosmos, la chasse, l’agriculture, l’élevage, la beauté, les coutumes, les fiançailles, les funérailles, les soins, étaient symbolisés par des totems.
Autrefois, nos ancêtres savaient survivre dans un environnement parfois hostile… Ils disposaient d’une organisation ancestrale qui s’appuyait sur des valeurs de fraternité afin que les plus faibles puissent bénéficier de la connaissance et de l’accès à l’autonomie, comme les plus forts. Ils disaient qu’un peuple désorganisé va s’inventer un dieu à adorer, afin d’être protégé. Dans la culture ancestrale le nom de dieu n’est mentionné nulle part, ça n’était pas nécessaire.
D’ailleurs, si Dieu existe pourquoi autant de conflits entre les humains, pourquoi la violence, pourquoi la pédophilie, pourquoi le terrorisme, pourquoi la couche d’ozone, pourquoi les déchets nucléaires déversés dans des zones où les populations ne sont pas écoutées ?
Imaginez l’humanité et la modernité de la pensée des Chasseurs du Manden dont Youssouf Tata Cissé, ethnologue, s’est fait l’écho dans deux ouvrages qu’il y a consacré : « La confrérie des chasseurs Malinkés et Bambaras », ainsi que dans ses travaux sur la Charte du Manden.
C’est sur la base de ces travaux pertinents de Youssouf Tata Cissé que l’UNESCO a inscrit, en 2009, la Charte du Manden au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette Charte qui remonte au 13ème siècle, prône le respect de la vie, l’altruisme, le libre arbitre de l’homme, l’abolition de l’esclavage et reste une référence majeure pour l’Afrique de l’Ouest.
En effet, dès le 11ème siècle, les différents empires, Soninké au Ghana, Malinké au Mali, Peuls, Gans, Mossis, Bambara, Samous, Gouroussis, etc, ont structuré la société africaine de cette région.
Sans parler de la civilisation du peuple Tellem qui, pour fuir l’islamisation au 11ème siècle, s’est réfugié dans les habitations troglodytes des falaises de Bandiagara au Mali jusqu’à ce qu’il en soit chassé par les Dogons, quatre siècles plus tard…
Dans les pas de Cheikh Anta Diop, des chercheurs, tel Youssouf Tata Cissé, s’attachent à mettre en lumière la richesse de l’histoire des empires et des épopées de l’Afrique de l’Ouest, mais leurs ouvrages ne sont pas accessibles au niveau scolaire car ceux-ci sont édités hors de l’Afrique et leur diffusion en est limitée. Leurs travaux démontrent que l’on peut sortir de la tradition orale dans laquelle on nous cantonne souvent.
Je ferai également référence à d’autres personnalités, écrivains ou artistes, qui ont lutté pour faire reconnaitre la richesse de la civilisation africaine et son humanité : Aimé Césaire, Amadou Hampâté Bâ (« L’étrange destin de Wangrin »), Camara Laye (« L’enfant noir »), Sory Camara (« Gens de la Parole »), etc…
Et pour rappel, je ne peux passer sous silence les écrits de Marcel Griaule (« Dieu d’Eau »), Michel Leiris (« L’Afrique fantôme »), Germaine Diéterlen (« Essai sur la religion bambara »), Maryse Condé (« Ségou »).
Parmi les artistes, je citerai entre autres, Francis Bébé et Miriam Makeba qui avaient les pieds ancrés dans la terre rouge et se sont attachés à saluer notre patrimoine culturel tout en défendant d’autres cultures, de même que Johnny Clegg.
Oui, il est temps que ce patrimoine retourne à l’Afrique, que les Africains le replacent dans son contexte et lui restituent sa signification première. En rendant hommage aux ancêtres, qu’ils fassent de nouveau, vivre et rayonner la puissance de l’esprit capable de susciter l’émotion, la spiritualité et de nourrir le jardin du cœur, afin que le matérialisme n’emporte pas tout sur son passage !
Oui, le retour de ces statues et autres objets sacrés serait une grande joie, une immense fierté pour les Africains, à saluer par une nouvelle écriture de l’histoire…
C’est aux Africains de faire connaître leur culture, on a trop fait confiance à l’extérieur qui ne disposait pas des clés pour comprendre la civilisation africaine, pour témoigner d’une éthique, d’une réflexion et d’une organisation évoluée de nos sociétés ancestrales.
Il faut faire confiance aux Africains, mais force est de constater que leur parole n’a pas la même valeur que celle de ceux qui décident. Si les institutions qui détiennent ces objets les considèrent comme des trésors de l’humanité et pensent que les africains ne sont pas en mesure de garantir leur protection, alors ils doivent envisager de financer l’aménagement de lieux sécurisés dotés de personnels compétents. Cela aurait l’avantage de valoriser de jeunes africains cultivés tout à fait capables d’expliquer leur propre culture chez eux…
On a commencé à concevoir des musées, encore faut-il les rendre pédagogiques et interactifs, qu’ils favorisent l’éveil et la transmission. Cela peut paraître mineur par rapport à des enjeux plus importants tels que la santé, la scolarisation, l’aménagement du territoire, mais promouvoir l’intelligence humaine tout en créant des emplois, constituerait une avancée de progrès…
Les jeunes auraient besoin de ces supports culturels que sont les objets sacrés pour se construire, s’organiser, approfondir leurs connaissances, concilier le passé et le présent afin de se projeter dans l’avenir, de retrouver la dignité en même temps qu’une identité culturelle.
Force est de constater que les nombreuses connaissances acquises par les élites formées à l’extérieur, ne sont pas toujours adaptées aux réalités africaines, ne tiennent pas suffisamment compte des caractéristiques de la terre et du climat ni de l’adaptation nécessaire des outils…
De plus, lorsqu’ils reviennent au pays, les étudiants ne sont pas toujours soutenus dans leurs projets par les gouvernements, même s’il y a des tentatives d’amélioration.
Afin de combler ce vide et redresser la jeunesse, il faudrait des universités et des laboratoires de recherche dont l’enseignement aille dans le sens d’un progrès adapté à l’Afrique.
On a trop fait confiance à l’extérieur, l’Afrique est capable de s’industrialiser. C’est vraiment triste et déplorable que l’Afrique soit méprisée et humiliée sur son propre sol par l’exploitation massive de ses matières premières agricoles et minières : café, cacao, pétrole, cobalt, uranium, or, diamants, etc…
Dans ce constat amer, il faut reconnaître que tout n’est pas imputable à l’extérieur. L’ennemi n’est-il pas aussi à chercher chez nous-mêmes ?
Mais l’Afrique est toujours présente dans la vie de tous les jours, dans le monde entier. L’obélisque de Louqsor, emblématique de la place de la Concorde, à Paris, n’est-il pas le témoignage de la civilisation brillante des pharaons noirs égyptiens? Comment, au regard d’une telle perfection, les pays occidentaux ont-ils pu humilier les sociétés africaines en les exposant, sans aucun respect des droits de l’homme, dans des Zoos et attractions humaines, lors d’Expositions universelles et coloniales courantes entre 1870 et 1940 ?
Il est temps de rompre avec ce passé et de porter un autre regard sur l’Afrique! Ce temps est révolu mais celui de la considération et du respect n’est pas encore venu…
L’Afrique doit se reconstruire aussi au travers de la mémoire qui lui a été volée. On a fragilisé l’organisation ancestrale qui évitait les tensions et soudait les individus entre eux.
Pour ce faire, elle doit se garder de toute forme d’aliénation aveugle, qui détourne les gens de la structure traditionnelle de la société, quelle qu’en soit la source… Féla Kuti chantait que les religions importées détruisaient la jeunesse africaine et nous affaiblissaient.
On peut s’ouvrir au monde moderne sans négliger les fondements de notre société, même si je préfèrerai toujours mon tô au macdo! Le Japon conjugue très bien évolution technologique et tradition…
Pourquoi les rituels devraient-ils disparaître, comme nos forêts qui sont victimes de la déforestation? Pourquoi devraient-ils être sacrifiés comme l’est notre eau?
Les objets glorifiant l’énergie de la connaissance, suscitant l’espérance n’appartiennent pas au folklore, ils ont un sens, une utilité, une fonction. Ils aidaient les populations à vivre, pourquoi n’aideraient-ils pas un pays à se redresser?
L’Afrique peut être sauvée par elle-même, par le travail, le sens critique, la lucidité, la maturité que, sans aucun doute, elle possède. Car des dangers nous guettent, aucune coopération extérieure n’est gratuite…
On a intérêt à être unis pour barrer la route à l’avidité impérialiste, d’où qu’elle vienne… Le dragon à deux têtes est prêt à s’accaparer le sol, et surtout le sous-sol, en achetant des terres comme il a mis la main sur les ports et les infrastructures.
Le libéralisme à l’état sauvage c’est encore pire que le mépris de nos traditions…C’est l’enfer qui se prépare…
Néanmoins, et pour terminer sur une note optimiste, je veux croire au retour des objets rituels de notre civilisation. Restituer ces oeuvres à l’Afrique serait une manière de demander pardon, d’apaiser les rancoeurs et de rendre aux Africains leur dignité et la fierté de leur culture.
J’ai l’espoir en la jeunesse africaine ! Je souhaite sincèrement que ce texte suscite l’espérance, soit lu comme le témoignage d’un enfant du Faso nourri de la bibliothèque vivante de ses ancêtres et des personnes âgées, mais aussi de sa confrontation aux autres cultures…
Et que mon expérience, car cet enfant c’est moi, serve à leur donner le courage d’entreprendre, aiguise leur curiosité et leur envie de communiquer. On devient un homme au bout d’un long parcours de construction personnelle car la vie est un défit…
Quant à moi, je continuerai de croire dans la grandeur et dans les valeurs de respect et de fraternité de notre civilisation, tout en m’ouvrant à celles des autres. Je continuerai à chercher à aider les hommes à vivre ensemble dans une humanité apaisée…
Plus que jamais, je ferai connaitre et valoriserai auprès de mon public les richesses de la culture africaine et de l’art. La musique, la poésie, la danse, les contes m’ont toujours permis d’ouvrir le coeur des gens au-delà des frontières…
Et je salue tous les artistes africains qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour faire vivre notre culture…
Yé Lassina COULIBALY
06 76 03 71 66
Site officiel : www.yelassina.com»