La réaction des avocats de François Compaoré ne s’est pas fait attendre après l’annonce de l’arrêt du Conseil d’Etat français de ce vendredi, donnant son feu vert pour une extradition de leur client vers le Burkina Faso, dans le cadre du dossier Norbert Zongo.
Dans un communiqué en date de ce 30 juillet, ses avocats, en l’occurrence, Me Pierre Olivier Sur, bâtonnier, doyen de l’ordre ; et François-Henri Briard, avocat au conseil d’Etat et à la Cour de cassation, ils indiquent avoir «d’ores et déjà saisi la Cour européenne des droits de l’Homme afin qu’elle face échec à l’extradition envisagée et sanctionne les manquements de la France à protéger» M. Compoaré. Ils donnent également dans ce communiqué leur lecture de l’arrêt du Conseil d’Etat. Lisez plutôt :
«A l’issue de quatre années de procédure, le Conseil d’Etat, statuant en premier et dernier ressort, a validé l’extradition vers le Burkina Faso de François Compaoré.
Celui-ci en prend acte ; il est prêt à faire face, dans la dignité, dans l’honneur et responsabilité, à la justice burkinabè.
François Compaoré regrette toutefois que la décision du Conseil d’Etat ne s’inscrive pas dans la ligne des précédents jurisprudentiels qui excluent toute mesure d’extradition à caractère politique ou qui expose la personne concernée à des risques de torture, de traitements inhumains et dégradants et de violations du droit à un procès équitable.
Or, il serait malheureusement et assurément exposé à ses à de tels risques s’il était remis au Burkina Faso, pays actuellement en proie à une grave déstabilisation et qui ne présente aucune garantie suffisante, ni pour lui, ni pour ses avocats appelés à le défendre.
En conséquence, afin que les engagements internationaux de la France soient respectés, François Compaoré a d’ores et déjà saisi la Cour européenne des droits de l’Homme afin qu’elle face échec à l’extradition envisagée et sanctionne les manquements de la France à le protéger».
Christian Tas
Burkina Demain