40% des nouvelles découvertes mondiales de gaz naturel au cours des dix dernières années se trouvent en Afrique, principalement au Sénégal, en Mauritanie, au Mozambique, en Tanzanie et dans d’autres pays. Cependant, plus de 45% de la production de gaz naturel en Afrique est exportée et la contribution du gaz naturel dans le bilan énergétique continental reste marginal.
Pour contribuer à faire bouger les lignes dans ce secteur gazier, éminemment stratégique dans l’engagement du continent pour l’accès universel à l’électricité et dans sa transition vers les énergies plus propres ; la Commission africaine de l’énergie (AFREC) a lancé le 18 octobre dernier depuis son siège à Alger sa note d’orientation politique.
Lancement opéré au cours d’une réunion de haut niveau tenue par visio-conférence et à laquelle ont participé d’éminentes africaines du secteur de l’énergie dont la commissaire à l’énergie et aux infrastructures de l’Union africaine, Dr Amani Abou-Zeid, et plusieurs ministres de l’énergie de pays producteurs de gaz.
«Le gaz naturel dans le paysage énergétique africain»
«Le gaz naturel dans le paysage énergétique africain». C’est sous ce thème que la Commission africaine de l’énergie (AFREC) a lancé le 18 octobre 2021 à Alger sa note d’orientation politique sur le secteur gazier africain.
C’était au cours d’une réunion de haut niveau tenue par visio-conférence et à laquelle ont participé d’éminentes africaines du secteur de l’énergie dont la commissaire à l’énergie et aux infrastructures de l’Union africaine et plusieurs ministres de l’énergie de pays producteurs de gaz.
Au cours de cette réunion virtuelle, AFREC a présenté les conclusions de son étude et souligné l’importance du gaz naturel dans le mix énergétique africain ainsi que les recommandations destinées aux États membres, aux communautés économiques régionales et aux autres institutions africaines pour examen approfondi.
Cette note d’orientation politique sur le gaz naturel est la première d’une série d’autres notes qui seront élaborées par l’AFREC cette année afin de faire toute la lumière sur la situation énergétique en Afrique et de présenter les résultats et les faits concernant le secteur énergétique africain.
40% des nouvelles découvertes mondiales de gaz en Afrique
Présentant la présente note d’orientation politique aux États membres de l’Union africaine, la commissaire aux infrastructures et à l’énergie, Dr Amani Abou-Zeid, a présenté la note d’orientation politique aux États membres, en indiquant que 17 pays africains étaient producteurs de gaz naturel, 7 pays des exportateurs nets et 7 autres pays des importateurs nets.
En outre, 40% des nouvelles découvertes mondiales de gaz naturel au cours des dix dernières années se trouvent en Afrique, principalement au Sénégal, en Mauritanie, au Mozambique, en Tanzanie et dans d’autres pays. Cependant, plus de 45% de la production de gaz naturel en Afrique est exportée et la contribution du gaz naturel dans le bilan énergétique continental est minime.
L’accès à l’énergie propre, l’un des plus grands défis
Le faible accès à une énergie propre et abordable en Afrique reste l’un des plus grands défis auxquels notre continent est confronté. Aussi, l’Agenda 2063 de l’Afrique souligne la nécessité de renforcer les efforts régionaux et continentaux, pour un développement accéléré et intégré des infrastructures en Afrique, à travers le développement et l’engagement de politiques de haut niveau, la formation de consensus, la promotion de l’intégration régionale pour soutenir le développement des ressources énergétiques en Afrique », a-t-elle souligné.
Le gaz naturel est l’un des combustibles fossiles considérés comme une énergie propre, en particulier pour la production d’électricité à partir de gaz et pour les technologies de cuisson propre, qui jouera un rôle central et significatif dans le processus de transition énergétique en Afrique. C’est également l’un des combustibles énergétiques que l’Afrique peut considérer comme une valeur ajoutée importante permettant d’accélérer le commerce transfrontalier régional et intercontinental à travers la mise en place de gazoducs entre les pays africains.
Les ministres pour une position commune sur la transition énergétique
Dans leurs interventions, les ministres ont souligné la nécessité pour l’Afrique de s’organiser pour développer le marché intérieur africain du gaz naturel, en construisant des infrastructures solides capables d’acheminer le gaz par gazoduc à travers le continent.
Ils ont également indiqué que l’Afrique est riche en ressources et qu’en travaillant ensemble, en partageant ses expériences et en mobilisant ses efforts, elle peut devenir la centrale énergétique du futur.
Ils ont en outre recommandé à l’Afrique d’adopter une position commune dans son programme de transition énergétique en tenant compte de ses réalités et en adoptant une approche de transformation sociale et économique compatible avec le climat afin de garantir une transition juste pour tous les Africains.
Elaborer un schéma directeur pour développer un marché africain du gaz naturel
Ces messages clés ont été délivrés au cours du lancement de la présente note d’orientation politique de l’AFREC :
-le gaz naturel a le potentiel d’accélérer le développement du continent africain, de lutter contre la pauvreté et de combler le fossé de l’accessibilité énergétique.
-le développement et le commerce du gaz naturel en Afrique ont le potentiel de créer des emplois grâce à l’industrialisation, de contribuer à une forte croissance économique, tout en prenant en considération l’émission de CO2, où la contribution de l’Afrique est la plus faible avec environ 3%.
-l’Afrique devrait élaborer une feuille de route/un schéma directeur pour développer un marché africain du gaz naturel.
-le gaz naturel se distingue par un coût de rendement peu élevé par rapport aux autres combustibles fossiles. Par conséquent, le gaz naturel africain peut être exploité pour approvisionner le continent en énergie à une plus grande échelle.
Participation de plusieurs ministres de l’énergie
Plusieurs ministres de l’énergie ou des hydrocarbures ont pris la parole lors de la réunion, témoignant ainsi de l’intérêt de leurs pays pour la note d’orientation politique. Il s’agit notamment de Mohamed Arkab, ministre de l’énergie et des mines de l’Algérie ; de Max Tonela, ministre des ressources minérales et de l’énergie du Mozambique ; de Matthew Opoku Prempeh, ministre de l’énergie du Ghana ; d’Oumar Torbo Djarma, ministre du pétrole et des mines du Tchad ; et de Mohamed Mahemed Oun, ministre du pétrole et du gaz de la Libye. Sophie Gladima, ministre du pétrole et de l’énergie du Sénégal, s’est fait représenter par Issa Dione, son directeur de cabinet.
«Contribution importante au débat sur la transition énergétique»
Pour Wale Shonibare, directeur des solutions financières, de la politique et de la réglementation en matière d’énergie au sein de la Banque africaine de développement, le lancement de la présente note d’orientation politique qui intervient à la veille de la COP26 à Glasgow au Royaume uni ; constitue une contribution importante au débat sur la transition énergétique.
«La note d’orientation politique sur le gaz naturel fournit des données précieuses sur l’utilisation et sur le potentiel de cette ressource en tant que combustible de transition pour la production d’électricité afin de réduire les émissions de CO2 en Afrique», a-t- il relevé.
Philippe Martin
Burkina Demain