Après plus de dix ans de travaux, de tensions avec l’Égypte et le Soudan et jalonnées d’interminables négociations, l’Éthiopie, sous la houlette de son Premier ministre Abiy Ahmed, a procédé ce dimanche 20 février 2022, au lancement officiel de la production d’électricité de son grand barrage de la Renaissance, sur le Nil Bleu.

Les autorités éthiopiennes dont le Premier ministre Abiy Ahmed au lancement, ce dimanche 20 février 2022, de la production d’électricité du grand barrage de la Renaissance

Cette mise en service des premières turbines du grand barrage de la Renaissance par les autorités éthiopiennes intervient après des années de tensions avec l’Égypte et le Soudan qui ne voient pas d’un bon œil le mégaprojet hydroélectrique lancé en 2011 par l’ancien et défunt Premier ministre éthiopien Meles Zenawi Asres pour assurer l’approvisionnement électrique et en eau de son pays.

Construit sur le Nil bleu

A terme, le grand barrage hydroélectrique de la Renaissance aura une puissance installée de 6 000 MW

D’un coût au départ de 4, 7 milliards de dollars, l’ouvrage devrait être achevé en 2017 avec une capacité de production de 6 000 MW. Ce qui fait de l’ouvrage le plus grand barrage hydroélectrique de l’Afrique.

Construit sur le Nil bleu, dans l’état régional de Benishangul-Gumuz, vers la frontière soudanaise, l’ouvrage a une hauteur de 145 m.

Après plus de dix ans de travaux, le lancement de la production d’électricité du giga barrage est donc intervenu ce dimanche 20 février 2022 sans un accord préalable avec les parties soudanaise et égyptienne, comme on l’espérait il y a quelques années.

Du coup, l’on se demande ce que va être la réaction du Caire et de Karthoum. Si l’on observe une certaine accalmie, les tensions des 2 pays avec l’Éthiopie, leurs griefs et inquiétudes n’ont pas pour autant disparu.

Accord entre les dirigeants des pays concernés…

L’on avait espéré un accord entre les dirigeants des pays concernés : ici chaleureuse poignée de main entre le Premier ministre Abiy Ahmed et le président Al-Sissi d’Égypte

L’Egypte dépend du Nil pour environ 97 % de son irrigation et son eau potable et considère le barrage éthiopien comme une menace pour son approvisionnement en eau et son agriculture. De son côté, le Soudan craint pour ses propres barrages qui pourraient être affectés. D’où ces interminables négociations tripartites.

Après plusieurs échecs, le dernier haut dirigeant africain à s’impliquer en vain, sur ce dossier pour tenter d’arracher un   accord sur les modalités du remplissage du barrage, a été le récent ex-président en exercice de l’Union africaine, le président congolais Félix Tshisekedi.

Et, si ce lancement de la production d’électricité du grand barrage de la Renaissance devrait raviver les tensions entre les 3 pays, il faut alors craindre un allongement de la liste des défis du nouveau président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall.

Certainement conscient de risques possibles de tensions, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a assuré aux pays en aval que l’Éthiopie n’avait aucune intention de nuire aux peuples soudanais et égyptien. ‘’ L’intention de l’Éthiopie est de fournir de l’électricité à son peuple’’. 60 % des Éthiopiens n’ont pas accès à l’électricité. Espérons tout simplement que cela suffira à rassurer au Caire et à Karthoum.

Grégoire B. Bazié

Burkina Demain

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