«Femme battante». Ces mots semblent faibles pour qualifier l’activisme bienfaisant de Mamounata Ki/Ouédraogo, coordonnatrice du Réseau pour la promotion et l’autonomisation de la femme rurale (REPAFER). Actrice du changement et très active dans la vie associative depuis une quinzaine d’années, Mme Ki est membre du vivier d’expertise féminin pour une gouvernance inclusive dans le Sahel mis en place par WANEP Burkina et DDG.

Mamounata Ki/Ouédraogo, coordonnatrice du Réseau pour la promotion et l’autonomisation de la femme rurale (REPAFER), est une actrice du changement

Originaire du Kourwéogo (région du plateau central) et basée à Manga dans la province du Zoundwéogo où elle officie en qualité d’attachée d’administration scolaire et universitaire à la direction provinciale de l’éducation préscolaire et primaire ; Mamounata Ki/Ouédraogo s’est engagée dans un titanesque combat pour faire en sorte que la femme rurale du Zoundwéogo et du Kourwéogo soit l’artisan de son propre développement et bien-être.  En effet, après avoir enduré des épreuves dans sa vie, elle est parvenue à s’en sortir grâce au soutien de l’ONG Plan Burkina. Elle a décidé depuis son premier service dans le village de Samtenga dans la commune de Gogo/Zoundwéogo en 2008-2009 d’apporter sa contribution pour améliorer les conditions de vie d’autres femmes. Pleins feux sur son expérience et celle du REPAFER qu’elle dirige.

Burkina Demain : Faites-nous la genèse de la création de votre organisation ?

Mamounata Ki/Ouédraogo : L’initiative du Réseau remonte donc à 2009 à travers l’accompagnement individuel et l’organisation des femmes et jeunes filles dans plusieurs villages de la province du Zoundwéogo(Samtenga, Kiougou, Safoula, Zoungou, Kondré, Gogo, Manga centre, Kaibo V7,Bindé, Guiba) et du Kourwéogo(Niou et Boussé) en associations et en coopératives suivi des renforcements de capacités afin de contribuer à leur autonomisation et d’amplifier leur voix.

«Agir Ensemble pour Mieux Impacter», le slogan des membres du REPAFER

Au file du temps et au regard du nombre élevé d’organisations mises en place et de l’adhésion d’autres femmes qui ont cru à la vision de la première responsable principale initiatrice. Comme le dit un adage, une main ne peut pas ramasser la farine, c’est donc à partir de ce instant que la nécessité de créer un réseau s’est donc manifestée dans un premier temps  le 21 mars 2017 au niveau régional puis après analyse, sa réorganisation et sa règlementation avec le statut national le 18 juillet 2020 regroupant aujourd’hui une cinquantaine d’organisations de femmes intervenant sur le genre et  la promotion de l’autonomisation et des droits des femmes et des jeunes filles sous l’enregistrement n°000009347 délivré par le Ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale (MATDCS), le 05 octobre 2020 et publié au journal officiel du Faso. Son siège social est basé à Manga secteur n°2, province du Zoundwéogo, chef-lieu de la région du Centre-Sud, situé à une centaine de kilomètres de la capitale politique Ouagadougou avec deux zones prioritaires d’interventions que sont le Zoundwéogo (région du centre Sud) et le Kourwéogo (région du plateau central). Afin de mieux coordonner ses actions, il à été mis officiellement en place deux sections provinciales (Zoundwéogo et Kourwéogo) et un bureau exécutif qui coordonne le niveau national.

L’idée de la création du REPAFER est venue donc d’un constat…

Tout à fait. Nous avons remarqué un engagement franc des femmes en milieu rural pour lutter contre l’indigence en soutenant leurs époux, à supporter les frais APE de l’éducation de leurs enfants, à la santé, à la vie du foyer en un mot les efforts consentis par ces pauvres dames pour le bonheur de leur famille mais malheureusement sont exposées à plusieurs violences qu’il nous serait difficile de détailler. Bien vrai que l’état fait beaucoup d’efforts ainsi que les acteurs de développement mais les femmes du milieu rural sont souvent oubliées et même délaissées. Pour résoudre cette injustice, nous avons décidé de faire bouger les lignes pour un monde inclusif en posant des bases solides, à travers la collaboration et l’interpellation du gouvernement en passant par les autorités locales sur les actions qui doivent être faites dans des zones pour accroitre et contribuer à l’épanouissement de la gente féminine. Depuis notre engagement, des changements sont entraient de se produire, nous arrivons à apporter le sourire à ces femmes qui trouvent du plaisir et se sentent en sécurité car elles savent qu’il y’a des gens qui se soucient d’elles et leur donnent de l’espoir pour un lendemain meilleur

Quelles sont les missions du REPAFER ?

Notre vision étant de faire de la femme rurale son propre artisan de développement et de son bien-être, nous poursuivons les missions suivantes :

-assurer la protection des droits de la jeune fille, de la femme rurale, de l’enfant et des personnes en situation de handicap et ou vulnérables;

-Promouvoir l’autonomisation socio-économique des femmes et des jeunes filles ;

-lutter contre toutes les formes de discrimination et de violences faites à l’égard de la femme et de la jeune fille;

-contribuer à la prise en compte du genre et promouvoir la prise en compte des besoins spécifiques des couches vulnérables;

-sensibiliser les populations pour des changements de comportements ;

-améliorer les conditions de vie et de travail des femmes et des filles à travers la promotion de l’accès des soins de santé des femmes, des jeunes filles et des enfants à l’horizon 2030 ;

-accompagner les femmes rurales pour leurs formations, leurs autonomisations et de leur épanouissement ;

-soutenir et accompagner les femmes victimes ou affectées de VBG pour leur insertion et la restriction de leurs droits ;

-promouvoir l’accès et le maintien des filles à l’école ;

-accompagner les jeunes filles déscolarisées, les filles victimes et affectées aux VBG à l’insertion professionnelles et dans la société ;

-promouvoir les femmes battantes du milieu rural ;

-lutter contre la pauvreté dans toutes ses dimensions pour le Bonheur de la femme rurale ;

-promouvoir le Leadership féminin pour une gouvernance inclusive ;

-promouvoir l’atteinte des ODD1.2.3.4.5.10.12.16 de l’agenda 2030 ;

-créer des actions novatrices pouvant faciliter la participation des femmes à la gouvernance au développement local et endogène ;

Apporter sa contribution pour améliorer les conditions de vie d’autres femmes, faire en sorte qu’elles deviennent les artisans de leur propre développement

Personnellement, comment percevez cette initiative ?

C’est une mission de vie car je l’accomplis avec amour et satisfaction morale malgré les obstacles. C’est un engagement citoyen, c’est le rôle d’une actrice de changement, c’est donc un plaisir pour moi d’apporter ma contribution au développement et à l’amélioration des conditions de vie des plus vulnérable.

Rencontrez-vous des difficultés ?

Pour accomplir ce genre d’actions il n’est pas toujours facile au regard des obstacles et de la mauvaise volonté de certaines personnes qu’il faut travailler à minimiser et avancer pour l’atteinte des objectifs. En effet, nous sommes très engagées à apporter le changement mais nous sommes confrontées à d’énormes difficultés qui entravent notre processus. Les difficultés sont entre autres : le manque de partenaires, la gestion des frais de location du siège, le manque de terrain pouvant abriter le siège, l’insuffisance de moyens pour encourager le personnel, l’insuffisance de moyens de déplacement et d’équipements, insuffisance de moyen pour le fonctionnement.

Voudriez-vous ajouter un mot ?

Nous profitons pour témoigner notre reconnaissance à tous ceux qui croient en nous et qui apportent du soutien de toutes natures que ce soit au regard de la noblesse et de la sensibilité de nos actions. Nous lançons un cri de cœur aux partenaires qui interviennent dans la promotion du genre, des inégalités, de l’autonomisation, de la participation de la femme, du leadership féminin, de la paix et du bien-être de celles-ci à ne pas hésiter un seul instant et de croire en nous, à notre engagement, à notre crédibilité et à s’intéresser à notre organisation afin de nous accompagner dans notre vision au regard de son impact et de sa noblesse. Au gouvernement, nous souhaiterions travailler plus en synergie et être encouragé dans ce que nous faisons qui donne de l’espoir et améliore les conditions de vie de ces couches vulnérables ; et participe activement au développement de la nation. Notre slogan est «Agir Ensemble pour Mieux Impacter».

Entretien réalisé par Martial Gouba

Burkina Demain

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