Jamais, en 62 ans d’existence, le Burkina Faso, ex-Haute Volta, n’a connu une République qui a aussi duré que la quatrième République dont l’Acte fondateur, la Constitution du 2 juin 1991, commémore ce jeudi 2 juin son trente-unième anniversaire. Quelle longévité quand on sait qu’aucune des trois précédentes lois fondamentales n’a atteint dix ans ! Pas même la 1ère République (1958-1966) ou la 2ème République (1970-1978), encore moins la 3ème République (1978-1980). Pourtant, ce ne sont pas les soubresauts politiques qui ont manqué depuis 1991…
Malgré les nombreuses crises sociopolitiques de ces trente dernières années dont les plus emblématiques restent sans conteste l’insurrection d’octobre 2014, les putschs de septembre 2015 et du 24 janvier 2022 ; la Constitution du 2 juin 1991, fondateur de la quatrième République burkinabè, reste encore d’actualité et continue de régir bon an mal an la vie publique et privée au Burkina Faso. Brièvement réaménagée sous la Transition de 2015, suspendue puis réaménagée temporairement après l’avènement du MPSR en 2022 ; la Constitution du 2 juin 1991 demeure aujourd’hui encore la référence puisqu’elle a été rétablie par les nouvelles autorités qui l’ont assortie d’une charte de la Transition comme en 2015.
Et cela pourrait durer encore au moins trois ans, durée de la Transition. Le projet de la cinquième République en gestation depuis le premier mandat de l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré n’a pas connu un aboutissement.
Résultat : tous les acteurs de la vie publique invoquent des dispositions de la loi fondamentale du 2 juin 1991 pour justifier leurs agissements ou réclamer des droits à eux conférés.
Pour autant, cette Constitution trentenaire a quand même besoin d’évoluer pour s’adapter aux changements intervenus dans la société burkinabè. En clair, ce trente-unième anniversaire doit être une occasion de réfléchir déjà à la prochaine Constitution, celle de la cinquième République car, demain se prépare aujourd’hui.
Christian Tas
Burkina Demain