Se sentant fortement interpelés par la situation nationale caractérisée comme ils la décrivent par «le quotidien et le vivre-ensemble mis à rude épreuve par les affres de l’insé
curité et des conflits intra et inter communautaires» et prenant leur responsabilité devant l’histoire ; les chefs traditionnels et coutumiers du Burkina Faso ont rompu ce mercredi le silence en faisant une déclaration publique, exhortant les forces vives du pays à leurs responsabilités sociales. Voici l’intégralité de leur message.
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Autorités politiques et administratives, Autorités religieuses,
Forces de Défense et de Sécurité, Acteurs de la société civile,
Acteurs de développement,
Intellectuels de tout rang,
Hommes de médias,
Anciens, femmes et jeunes des villes et des campagnes ; Populations du Burkina Faso ;
Les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso vous parlent :
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Aujourd’hui, notre peuple fait face à une crise multidimensionnelle grave et le désespoir s’empare des populations.
Le quotidien et le vivre-ensemble sont mis à rude épreuve par les affres de l’insécurité et des conflits intra et inter communautaires.
Investis des hautes missions coutumières et traditionnelles tirées de nos sources ancestrales, les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso se sentent fortement interpelés par la situation nationale. Notre responsabilité nous impose de rompre le silence.
́ ́́, aux auxiliaires de défense, aux familles éplorées, à toutes les victimes et personnes affectées par les actes d’insécurité et de violence.
L’insécurité est une réalité qui affecte les familles et la Nation. On enregistre de nombreux déplacés dans plusieurs régions du pays. La situation est préoccupante. Malgré les actions entreprises, les résultats restent en deçà des attentes des populations.
LeschefssupérieurscoutumiersettraditionnelsduBurkinaFasoconstatent des propos haineux et d’incitation à l’intolérance et à la violence véhiculés à travers certains canaux de communication. Cela est contraire à l’esprit de fraternité séculaire qui a toujours prévalu dans notre pays et que nous avons hérité de nos parents.
En tant que dépositaires et garants des pouvoirs coutumiers et traditionnels, incarnation de nos valeurs ancestrales, acteurs de l’histoire de notre pays, nous, chefs supérieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso condamnons :
– toute atteinte à la vie, à l’intégrité physique, morale et psychique de toute personne quelque soit sa race, son ethnie, sa religion, son appartenance politique et idéologique.
– les propos haineux et d’incitation à l’intolérance et à la violence véhiculés à travers certains canaux de communication.
Interpelons :
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– les acteurs politiques, administratifs, religieux et coutumiers, à quelque niveau qu’ils soient, sur le devoir de veiller au respect de l’intégrité de chaque communauté en utilisant leur leadership pour contribuer à apaiser les tensions et à réconcilier les Burkinabè ;
– les filles et fils du Burkina qui, pour des raisons diverses ont des visions ou intérêts divergents avec la nation à déposer les armes, à revenir à la raison et à la « maison » pour qu’ensemble, nous bâtissions notre pays dans la paix et la quiétude ;
– le peuple Burkinabè, à manifester sa compassion et sa solidarité par son soutien actif aux déplacés internes, aux veuves, aux orphelins et à l’ensemble des personnes vulnérables du fait de la crise ;
– les Burkinabé à cultiver et renforcer : l’union, la solidarité, l’amour, le patriotisme, la tolérance, l’acceptation de la différence, la fraternité, l’humilité, le dialogue, le pardon, la cohésion sociale et l’unité nationale.
́ : • – à l’ensemble des Burkinabè, la nécessité de cultiver le sentiment d’appartenance à une même nation, la volonté de vivre ensemble et de bâtir à l’unisson, une nation forte et prospère ;
– qu’au-delà de nos différences ethniques, religieuses idéologiques, philosophiques, politiques, nous avons une même patrie et nous avons le devoir de la protéger et de la céder avec honneur et dignité aux générations futures.
Populations du Burkina Faso,
En ce qui concerne les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels du Burkina
Faso, ils réitèrent leur disponibilité et leur ferme engagement à jouer pleinement et entièrement leur partition, à poursuivre leur contribution à la paix.
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Les chefs supérieurs coutumiers et traditionnels du Burkina Faso
Sa Majesté Naaba DJIGUIMPOLE, Roi de ZOUNGRANTENGA, TENKODOGO
Sa Majesté Naaba KIBA, Roi du YATENGA, OUAHIGOUYA
Sa Majesté Moogho Naaba BAONGO, Roi de l’OUBRITENGA, OUAGADOUGOU
Sa Majesté Naaba SIGRI, Roi du BOUSSOUMA
Sa Majesté l’Emir du Liptako DORI
Sa Majesté l’Emir de DJIBO
Le chef suprême des BOBO Mandarè, chef du canton de BOBO DIOULASSO
Le POPE, chef du canton de PÔ
Le chef du canton de DEDOUGOU
Le chef du canton de GAOUA»