La salle de conférences des métiers de l’eau (CEMEAU) de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) a abrité ce jeudi 28 juillet 2022 les travaux de la rencontre d’échanges et de réflexions sur les résultats de la capitalisation de l’expérience d’élaboration des plans stratégiques communaux. Prononçant le mot d’ouverture de l’atelier, le directeur général de l’ONEA, Gilbert Bassolé, a réaffirmé l’ambition de la société d’Etat en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement.
«La reconnaissance du droit d’accès à l’eau potable pour tous dans la Constitution burkinabè, en novembre 2015, a augmenté la pression qui est la nôtre. Dorénavant, en tant que débiteur d’obligation, nous sommes appelés à garantir un minimum de 20 litres d’eau potable par personne et par jour à un point de desserte homologué, fonctionnel à moins de 1 km des domiciles. Les exigences sont encore plus élevées pour ce qui concerne les zones urbaines où nous devons disponibiliser le plus possible des points de desserte à domiciles. En matière d’assainissement, la loi nous oblige à garantir un ouvrage homologué de gestion des eaux usées et excrétas pour tous les ménages à raison d’un maximum de 10 personne par ménage, tout en assurant l’évacuation saine et le traitement des boues de vidange».
C’est en ces termes que le directeur général de l’ONEA, Gilbert Bassolé, a posé ce jeudi 28 juillet à Ouagadougou, les défis à relever dans le secteur de l’eau et de l’assainissement au Burkina Faso.
C’était dans son discours d’ouverture de l’atelier de capitalisation des expériences d’élaboration des Plans communaux d’approvisionnement en eau potable, hygiène, assainissement des eaux usées et excréta (PSC-AEPHA).
Une trentaine d’acteurs participants
Un atelier qui a réuni une trentaine d’acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement venus notamment de l’ONEA ; des directions centrales et déconcentrées du ministère de tutelle, le Ministère de l’environnement, de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement (MEEEA) ; des partenaires techniques et financiers dont l’ONG internationale IRC qui a élaboré en collaboration avec la nationale de l’eau les PSC-AEPHA alignés sur les ODD.
A écouter l’expert en gouvernance de l’eau de l’IRC, Firmin Hilaire Dongobada qui a présenté ledit guide, avec les PSC-AEPHA, on est dans une approche qui requiert une planification à long terme (ici l’horizon 2030) une équité dans la réponse aux besoins des populations (quelles soient rurales ou urbaines).
Mieux, en outillant efficacement les acteurs communaux à assumer pleinement leurs responsabilités sur la question, cela donne davantage de résultats. Et de citer le cas de Banfora, l’une des communes pilotes à expérimenter le PSC-AEPHA, qui aura ainsi à mobiliser 18 milliards de francs CFA d’investissement dans le secteur de l’eau entre 2017-2020.
Deux autres communes des Cascades, Bérégadougou et Niangoloko en ont également bénéficié dans la même période.
Réfléchir à la réplication à une plus grande échelle
Fort des succès enregistrés, en 2020, l’expérience a été étendue 5 autres communes du pays : Tenkodogo, Pouytenga, Koudougou, Léo et Pô.
Aujourd’hui, il s’agit de réfléchir à la réplication à une plus grande échelle des expériences PSC-AEPHA. D’où toute l’importance du présent atelier qui a permis de rappeler le contexte d’élaboration des plans communaux sectoriels AEPHA, de partager le contenu du guide d’élaboration des PSC pour l’objectif de développement durable 6 ; d’analyser les possibilités et opportunités de réplication ; de recueillir les contributions des participants pour cette réplication à grande échelle.
«Notre objectif est de doter toutes les communes d’intervention d’outils de planification adéquats. La finalité est d’accompagner les communes à assurer l’accès universel à l’eau potable et l’assainissement à l’horizon 2030, et particulièrement avec un service géré en toute sécurité pour les populations des zones urbaines qui sont notre responsabilité directe», a indiqué à ce propos le DG Gilbert Bassolé.
Mais, ajoute-t-il, «la prise en compte de l’approche fondée sur les droits humains (AFDH), nous contraint à réfléchir à l’intégration du milieu urbain et du milieu rural. Voilà qui devrait rassurer aussi en campagne sur l’engagement de l’ONEA et de ses partenaires à œuvrer à l’accès universel de tous à l’eau potable et à l’assainissement au Burkina Faso à l’horizon 2030.
Martin Philippe
Burkina Demain