Le problème de financement qui mine encore les actions en faveur du climat dans les pays en développement préoccupe aussi les organisations de la société civile burkinabè. Dans une Déclaration transmise le 13 octobre 2022 au secrétaire permanent du Conseil national du développement durable et au représentant du gouverneur de la Région du Centre ; les représentants de ces OSC du Burkina engagées sur les questions du climat et de lutte contre le changement climatique y rappellent que l’Afrique a un déficit de financement en matière d’adaptation de 41 milliards de dollars par an.
«Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, les coûts annuels d’adaptation dans les pays en développement, actuellement estimés à 70 milliards de dollars, passeront à 300 milliards de dollars d’ici 2030 et à 500 milliards de dollars d’ici 2050. Dans le même temps, les gouvernements africains consacrent seulement entre 2 et 9 % de leur PIB au financement des programmes d’adaptation», indique Olivier Tuina, représentant des organisations de la société civile du Burkina, citant ainsi un passage de leur déclaration transmise au secrétaire permanent du Conseil national du développement durable et au représentant du gouverneur de la Région du Centre. C’était ce jeudi 13 octobre 2022 à Ouagadougou à l’issue d’une caravane à travers les artères de la capitale et placée sous ce thème : «COP 27 : quelles contributions des communautés africaines pour l’atteinte des engagements climatiques ?».
«Que les engagements financiers soient respectés»
«Vraiment, nos attentes pour cette COP27 à venir, c’est que les engagements pris par rapport au climat, puissent être respectés, notamment la question des pertes et dommages liés au changement climatique. Parce que partant du fait que nous sommes les plus vulnérables, il y a eu des engagements pris les pays développés pour apporter du côté de la finance-climat un appui aux pays les moins avancés. Cela n’a pas été une réalité jusque-là. Cela tourne même à l’endettement de nos Etats. Que ces endettements de nos pays pour l’adaptation au changement climatique, puissent cesser», explique encore le porte-parole des OSC du Burkina Faso.
«L’objectif de la caravane africaine dans 23 pays du continent dont le Burkina organisée par les OSC, c’est de faire justement des plaidoyers pour que les engagements pris sur le climat et en matière de finance climatique et perte de préjudice, puissent être respectés par les gouvernants, notamment les pays les plus développés qui se sont engagés à payer», a soutenu Olivier Tuina.
A l’entendre, c’est vraiment essentiel de plaider pour une justice climatique à travers une augmentation du financement des mesures d’adaptation au changement climatique, de compensations des exploitations des ressources naturelles et minières ; de financer des programmes pro climat genre et de recherche-action paysanne et pour l’accessibilité du fonds vert climat à la hauteur des dégâts et des responsabilités.
Jeunes burkinabè engagés pour la justice climatique
Bref, c’était aussi le leitmotiv de la cinquantaine de jeunes qui ont participé à ses côtés à la caravane du 13 octobre 2022 qui les ont conduits successivement au secrétariat permanent du Conseil national pour le développement durable du ministère de l’Environnement, e l’économie verte et du changement climatique, Somanegré Nana ; et au gouvernorat de la région du Centre. Ces jeunes burkinabè engagés sur le climat au sein des OSC ont été reçus par les secrétaires généraux respectifs des 2 institutions publiques, notamment Somanegré Nana et Ram Joseph Kafando.
Auprès de ces responsables, ils ont eu une oreille attentive. Les deux secrétaires généraux Nana et Kafando ont en effet pris l’engagement de transmettre à qui de droit leurs préoccupations, à la satisfaction des caravaniers de la justice climatique qui espèrent voir des changements positifs lors de la COP27 en Egypte, notamment en matière de financement des actions en faveur du climat dans les pays du sud.
«Le Burkina Faso a plaidé auprès du Directeur exécutif du Fonds Vert pour le Climat pour que les déblocages des financements soient accélérés afin de ne pas impacter négativement sur l’atteinte des objectifs définis dans les projets/programmes en marge de la COP 26 (…) Le coût global de la présente CDN se chiffre à 4 124 231,753 US$ dont 2 527 863,277 US$ soit 61,30% à rechercher», rappelle encore la Déclaration des OSC du Burkina Faso dont copie a été remise séance tenante aux secrétaires généraux Nana et Kafando.
Martin Philippe
Burkina Demain