En cette journée commémorative des 35 ans de l’assassinat du président Thomas Sankara ; les organisateurs ne pouvaient trouver mieux que le tout nouveau président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, en qui beaucoup voient déjà un Sankara bis, pour présider la cérémonie. En acceptant de faire le déplacement pour présider la cérémonie commémorative le jeune président était déjà pleinement dans la dynamique souhaitée par les initiateurs en la plaçant sous le thème : «passer le flambeau à la jeunesse».
En faisant personnellement le déplacement du Mémorial Thomas Sankara ce samedi 15 octobre, en y déposant une gerbe de fleurs en mémoire du défunt président et des 12 de ses compagnons d’infortune ; et en acceptant de recevoir le « flambeau de la révolution » de Thomas Sankara ; le capitaine Ibrahim Traoré est désormais le nouveau porte-étendard présidentiel de l’idéal sankariste. Preuve qu’il entend inscrire son action à la tête de l’Etat dans le sillon tracé pour son illustre devancier. Une prédisposition et une disponibilité qui ne pouvaient que réjouir le Colonel Pierre Ouédraogo, ex-secrétaire général des Comités de défense de la révolution (CDR) sankariste et actuel président du Comité international Mémorial Thomas Sankara.
Depuis leur conférence de presse du 13 octobre, le colonel Ouédraogo et ses autres collaborateurs, dont Jean Hubert Bazié en charge de la coordination de la communication de l’évènement, n’ont cessé d’exprimer leur volonté de mettre véritablement les jeunes au centre de l’idéal sankariste pour que ceux-ci, disent-ils, puissent écrire le sankarisme du 21ème siècle. D’où le choix de ce thème «passer le flambeau à la jeunesse» pour la commémoration des 35 ans de la disparition du président Thom Sank.
Manifestement, le capitaine se réclame de l’idéal sankariste, comme l’a fait aussi en son temps l’ancien Roch Marc Christian Kaboré. Il avait lui aussi fait le déplacement du Mémorial Thomas Sankara. Reste maintenant à savoir si le président de la Transition saura mieux l’incarner que son prédécesseur civil passé maître dans le port du Faso Dan Fani.
A priori, Ibrahim Traoré a cet avantage d’être militaire et de surcroît capitaine comme Thomas Sankara, sans oublier le même âge (34 ans) d’accession au pouvoir suprême. Mais, le contexte du Burkina d’aujourd’hui est tel que les similitudes entre les deux hommes pourraient bien s’arrêter là, tant les défis à relever pour marcher dans les pas de Thom Sank sont énormes. A l’époque, le président Sankara n’avait pas eu besoin d’assises nationales pour administrer sa vision des affaires de l’Etat. Aussi, pendant la révolution sankariste, le pays ne connaissait pas le terrorisme, ni la mal gouvernance. Pour autant, l’espoir reste permis car, à cœur vaillant, rien d’impossible. Ou comme le dirait l’autre, «impossible n’est pas Burkinabè».
Christian Tas
Burkina Demain