Si la vingt-septième Conférence des Nations-Unies sur le climat (COP27) est placée sous le signe de l’action, face notamment à l’urgence climatique ; elle est avant tout un rendez-vous du donner et du recevoir. Présent à Charm-El Sheikh, ville hôte de cette 27e COP avec une délégation d’une cinquantaine de personnes ; le Burkina Faso a saisi l’occasion ce mardi 8 novembre pour partager 4 expériences en matière d’adaptation et de lutte contre le réchauffement climatique.
Des émissions CO2 au niveau net zéro en 2045, 140 à 190 000 emplois verts crées par an, une croissance de PIB de 5,62% avec un besoin de financement global de plus de 15 000 milliards de francs CFA. Ce sont, entre autres, ce que l’on peut retenir de la vision 2050 de développent à faible émission de carbone et résilient au climat du Burkina Faso. Cette Stratégie bas carbone à long terme (LT LED) a été présentée ce mardi 8 novembre 2022 à Charm-El Sheikh dans le cadre de la COP27 par Boudassida Rouamba, point focal LT LED au Secrétariat permanent du Conseil national de développement durable.
193 millions de tonnes de carbone séquestrés en 2031
La deuxième expérience du Burkina Faso présentée à la COP27 est l’initiative REDD+ qui vise, faut-il le rappeler, à encourager les pays en développement à contribuer aux efforts d’atténuation du changement climatique par la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et l’élimination croissante des GES de l’atmosphère de la Terre par la conservation, la gestion et l’expansion des forêts.
Dans la présentation de la stratégie REDD+ du Burkina Faso assurée par Pamoussa Ouédraogo, directeur général de l’économie verte et du changement climatique ; l’on attend un accroissement de la capacité de séquestration de carbone des écosystèmes forestiers et humides, devant passer notamment de 5,2 millions de tonnes en 2021 à 20, 193 millions de tonnes en 2031. Ce qui devrait avoir une incidence sur la réduction de la pauvreté en milieu rural, de 44,6% en 2018 à moins de 35% en 2031.
Le secrétaire exécutif Mourima Mai Moussa a fait un exposé sur l’expérience de l’Alliance pour le biodigesteur en Afrique de l’ouest et du centre qui contribue à l’atteinte des objectifs de la Stratégie bas carbone à long terme du Burkina Faso. Il a indiqué que notre pays compte à ce jour plus de 15 000 biodigesteurs.
Processus inclusifs, participatifs
Enfin, la quatrième expérience du Burkina Faso a concerné l’inclusion, la solidarité sur cette question à travers le projet BENKADI qui a permis une prise en compte des personnes vulnérables, notamment les femmes, les jeunes et les personnes handicapées dans les actions de lutte contre les changements climatiques au Burkina Faso. L’experte genre et inclusion Clarisse Tiemtoré/Tougma qui a fait la communication, a parlé d’initiative portée par un consortium d’organisations de la société civile dont SPONG et mise en œuvre dans plusieurs pays dont le Mali et le Burkina.
Dans les 4 expériences du Burkina Faso vantées ce mardi à Charm-el Sheikh, il ressort que l’inclusion, la participation a prévalu à tous les niveaux. Ce qui assure-t-on, est gage de la bonne exécution de ces différentes initiatives.
Initiative saluée à sa juste valeur
L’ambassadeur du Burkina Faso en Egypte Alassane Moné a salué l’initiative de ce partage des expériences du Burkina Faso à cette COP27 et souhaité que cela contribue au succès de cette conférence et que l’on aille résolument vers l’action au regard de la crise climatique.
Pour le secrétaire permanent du CNDD Somanegré Nana, ce qui a été présenté n’est qu’une partie de ce que le Burkina Faso fait déjà en matière d’efforts pour l’adaptation et la lutte contre le réchauffement. «L’expérience du Burkina Faso peut faire cas d’école» en ce sens, dit-il, que d’autres pays viennent s’en inspirer.
«Le Burkina est vraiment engagé sur plusieurs fronts. Aussi bien rapport à REDD+, par rapport aux biodigesteurs en Afrique, que sur la stratégie nationale en matière d’adaptation. Beaucoup de choses se font. On a donc intérêt encore à rendre plus visible la contribution du Burkina Faso. Comme cela a été fait, il faut d’autres évènement pour que cela soit encore plus visible afin de mobiliser les partenaires. C’est le plus important»,s’est félicité pour sa part, Dr Dramane Coulibaly, coordonnateur du Centre d’études et d’expérimentations économiques et sociales de l’Afrique de l’ouest-Association internationale (CESAO-AI).
Grégoire B. Bazié, Charm-el Sheikh
Burkina Demain