Comme le veut la tradition, le Capitaine Ibrahim Traoré a fait ce 10 décembre, veille de la fête de l’indépendance, une adresse à la Nation. Mais, là s’arrête la tradition car, le Capitaine Traoré s’est inscrit dans une rupture dans cette adresse à l’occasion du 11 décembre 2022 marquant le 62è anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso. Voici l’intégralité de son intervention.
«11 décembre 2022. Cette date marque le 62è anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso. Je n’irai pas vous faire un discours cette année, parce que l’heure n’est pas à la fête. Notre indépendance n’est pas acquise, parce que nos terres sont occupées. Notre économie est balbutiante et nos mains sont liées. Voilà pourquoi, je tenais à m’adresser à vous à travers ce petit message dans ces moments précis.
Il y a quelques semaines de cela, le destin du pays changeait le 30 septembre. Nous disions que nous sommes révoltés, et aujourd’hui date anniversaire de la fête de l’indépendance, nous sommes encore plus révoltés. Le combat pour l’indépendance totale a commencé, il y a quelques semaines de cela. Et ce combat passe nécessairement par les armes, mais aussi par nos valeurs, nos comportements, le redressement de notre économie. La bataille contre l’ennemi qui occupe nos terres est en train de commencer. Cette bataille est à son préambule.
C’est le lieu pour moi donc de féliciter les unités engagées pour les premières actions terrestres et aériennes; les encourager pour le don de soi, le sacrifice, et tout ce qu’ils donnent pour cette nation. Aux unités encore engagées, il y a de cela quelques mois, sinon, plusieurs mois, qui tiennent encore bon sur le terrain, je leur réitère encore mes félicitations. Aux forces vives de la Nation, nous disons merci pour l’appel que nous avons pu faire à l’égard de toute la population. Cet appel a été entendu, et c’est le lieu pour moi de féliciter tout le monde pour l’engagement, notamment pour les VDP et aussi pour l’accompagnement de l’armée.
Les ravitaillements qui ont suivi ces derniers jours, je puis vous rassurer que nous avons été comblés par des Burkinabè qui ont accepté nous donner leurs camions pour aller ravitailler des Burkinabè. Cela témoigne que la solidarité est en train de naître. C’est tout ce que nous demandons.
Pour l’encadrement et la formation des VDP, nous avons reçu des dons de toutes natures allant des vivres aux équipements, aux travaux d’infrastructures. Nous disons merci à ce peuple qui commence à se souder, qui commence à être solidaire pour cette bataille. Nous en avons besoin et merci encore.
Aux Burkinabè de la diaspora, nous disons merci pour toutes les contributions en nature et en espèces. D’ailleurs, nous avons rencontré les partenaires sociaux dans ce sens pour encore demander plus de sacrifice aux Burkinabè afin que cette lutte soit menée par les Burkinabè pour libérer les terres du Burkina Faso. Ce message, nous tenions à le passer, pour encore dire merci à tous les peuples qui se battent, merci à tous ceux qui nous accompagnent, qu’ils soient Burkinabè ou non Burkinabè. A ce jour donc, nous n’allons pas fêter parce que le combat qui est engagé, doit contribuer à ce que notre indépendance soit totale.
Sur ce, j’appelle tous les Burkinabè à un changement de comportement, à revoir nos valeurs, parce que cette bataille pour l’indépendance totale passe par la guerre que nous menons par les armes. Mais je le disais tantôt, par l’économie également. Cette bataille du côté économique passe forcément par la lutte contre la corruption. Cette lutte également est enclenchée. Notre lutte ne s’arrêtera que lorsque tous les enfants du Burkina Faso mangeront à leur faim et dormiront tranquillement dans leur pays. Nous nous sommes engagés pour cela et ce combat, nous allons le mener. Notre espoir est encore plus grand. Nous ne doutons aucunement de ce qui va se passer et de l’avenir de cette bataille.
Restez confiants, restez soudés, restez mobilisés derrière les forces de défense et de sécurité, restez soudés et mobilisés derrière nos vaillants VDP, et l’espoir est permis, parce que nous ne lâcherons pas, nous irons jusqu’au bout de ce combat pour l’indépendance totale de notre patrie.
Merci à vous, chers compatriotes.
Je ne saurai terminer mes propos sans souhaiter prompt rétablissement à toutes les victimes, tous les blessés de cette barbarie et prier encore que les âmes des défunts reposent en paix.
Merci chers compatriotes.
La patrie ou la mort, nous vaincrons !»