C’est assurément un appui financier qui va faire du bien à l’économie et la société burkinabè en ces temps de crise sécuritaire et humanitaire dans le pays. Il s’agit de l’approbation le 16 décembre dernier par le Conseil d’administration du Fonds africain de développement (FAD) de l’octroi au Burkina Faso d’un financement de près de 25 milliards de francs CFA, soit 40,95 millions de dollars américains.
L’objectif de cet important octroi de financement de près de 25 milliards de francs CFA au Burkina Faso, c’est de permettre la mise en œuvre du Projet de développement intégré des chaînes de valeurs maïs, soja, volaille et poisson et de résilience au changement climatique (PIMSAR).
Le financement se compose d’un don de 24,07 millions de dollars et d’un prêt de 12,88 millions de dollars du Fonds africain de développement, le guichet de prêts concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement. Le Programme de financement des risques de catastrophe en Afrique (ADRiFi, sigle en anglais), un fonds fiduciaire multi donateurs, administré par la Banque complète avec un don de 4 millions de dollars.
«Impact positif escompté sur la réduction de la pauvreté, l’inclusion sociale et la création d’emplois»
Pour Marie-Laure Akin-Olugbade, directrice générale pour l’Afrique de l’Ouest et vice-présidente par intérim du Groupe de la Banque africaine de développement, chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services, le projet «va contribuer à remédier aux causes profondes de la faible productivité agricole et animale, du déficit de transformation, et de l’adaptation des populations face aux changements climatiques dans une perspective d’amélioration de la sécurité alimentaire. En outre, il aura un impact positif important sur la réduction de la pauvreté, l’inclusion sociale et la création d’emplois ».
Les activités du projet sont orientées vers le renforcement de capacités des producteurs sur les bonnes pratiques d’agriculture climato-intelligente. Ainsi, 240 unités de démonstration et 240 champs écoles vont être créés pour préparer l’introduction et la promotion de l’agriculture de conservation et des techniques agricoles. Dans le cadre de l’augmentation de la production et de la productivité, 1 000 tonnes de semences hybrides de maïs, 200 tonnes de semences améliorées de soja, 9 000 tonnes d’engrais minéraux de fertilisants, 2 500 tonnes Burkina phosphates – du phosphate produit localement-, 40 tracteurs, 10 égreneuses vont être distribués aux producteurs. Et le projet va appuyer la mise en place de 40 forages d’eau d’irrigation alimenté par l’énergie solaire.
Améliorer les conditions d’élevage et de productivité avicole et piscicole
Pour améliorer les conditions d’élevage et de productivité avicole et piscicole, le projet prévoit également de mettre en place et de réhabiliter des unités de production d’aliments de volailles et de poissons (trois unités d’une capacité de deux tonnes par heure chacune), la construction de quatre fermes avicoles pilotes dans les établissements scolaires à raison de 1 000 pondeuses par ferme à Bobo-Dioulasso, Dédougou (Ouest), Koudougou (Centre-Ouest) et Saaba (Centre). En outre, le projet va construire 10 magasins de stockage de 100 tonnes chacun, 10 magasins de stockage de 250 tonnes et mettra en place 10 fours de transformation du poisson. Enfin, au profit des acteurs, le projet soutiendra l’acquisition de 25 millions de doses de vaccins contre la maladie de Newcastle, de 24 millions de doses de vaccins contre la variole aviaire, de 260 kits de matériels de gestion des urgences sanitaires de l’aviculture et la construction d’une centrale d’achat des médicaments vétérinaires.
Renforcer la résilience du pays et du secteur agricole face aux impacts négatifs des catastrophes climatiques
Un appui au mécanisme de transfert de risque du projet va permettre de renforcer la résilience du pays et du secteur agricole face aux impacts négatifs des catastrophes climatiques en général et aux sècheresses en particulier. Les activités consisteront notamment en l’appui au transfert de risque climatique, au renforcement des capacités des acteurs en matière de financement des risques de catastrophe et au renforcement du plaidoyer et à l’élaboration d’une stratégie de financement des risques de catastrophes climatiques.
Quelques 7 500 personnes déplacées internes du fait de l’insécurité dans le pays vont profiter de la reconstitution de leur capital productif dans les zones d’origine où d’accueil.
Le projet sera mis en œuvre dans les régions des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun (Ouest), du Centre-ouest et du Centre qui sont le « grenier » historique du Burkina Faso.
Environ 30 000 personnes (dont 15 000 femmes) vont bénéficier directement du projet et 240 000 autres de façon indirecte.
Le 30 octobre 2022, le portefeuille actif de la Banque africaine de développement au Burkina Faso comportait 16 opérations pour un financement total de 772 millions de dollars.
Burkina Demain
Source : communiqué de la BAD