L’on en sait un peu plus sur l’évolution du marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) au sortir du colloque international marquant le changement officiel de dénomination de Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) devenu l’Union monétaire ouest africaine (AMF-UMOA) depuis octobre 2022. C’était ce jeudi 23 janvier 2023 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
«Le Marché financier régional de l’UMOA, 25 ans après … ». C’est sous ce thème qu’a été organisé ce jeudi 19 janvier 2023 à Abidjan le colloque international marquant le changement officiel de dénomination de Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) devenu l’Union monétaire ouest africaine (AMF-UMOA) depuis octobre 2022.
L’évènement qui a réuni pendant plusieurs heures en présentiel et en ligne autorités politiques et acteurs du monde de la finance de la zone UMOA, a permis aux intervenants et participants de faire l’état des lieux du marché financiers régional et de dresser des perspectives.
16 600 milliards de FCFA de capitalisation boursière, 46 sociétés cotées
Des problématiques majeures comme la résilience des économies de la zone UMOA, la contribution des marchés financiers au financement des économies, la mutation dans le secteur des finances et des innovations, ainsi que le bilan de la régulation financière et les perspectives du marché financier régional de l’UMOA ont été en effet développées pendant le colloque.
«A ce jour, nous pouvons nous réjouir du paysage qu’offre notre marché financier régional marqué par des levées de ressources évaluées à plus de 17 581 milliards de FCFA depuis son lancement en 1998, une capitalisation boursière d’environ 16 600 milliards de FCFA pour 156 lignes dont 46 sociétés cotées, plus de 250 intervenants commerciaux agréés pour 1 018 milliards de FCFA d’actifs sous gestion et plus de 10 000 milliards de FCFA d’actifs en conservation», s’est félicité à l’ouverture du colloque, Adama Coulibaly, ministre ivoirien de l’économie et des finances.
Croissance du taux du PIB de plus de 5,5%
D’autres acquis du processus de développement du marché financier régional ont également été relevés au cours des échanges, il s’agit entre autres, de la mise en place du cadre règlementaire d’exercice de la Bourse en ligne ; de l’adoption d’un dispositif de sanctions ; de l’amélioration de la gouvernance des structures centrales et du renforcement des normes prudentielles des intermédiaires commerciaux, ainsi que de l’adoption des cadres règlementaires dédiés à la finance islamique et finance verte. Par ailleurs, l’on note que les taux d’intérêt ont baissé, passant de 12% en 1996 à moins de 7% aujourd’hui.
Pour leur part, les acteurs du privé de l’UMOA ont mobilisé plus de de 4 000 milliards de FCFA depuis la création du marché financiers régional.
Sur la période 2009-2016, le taux de croissance du taux du PIB des pays de l’UMOA a connu une progression de plus de 5,5% et l’on a enregistré 6 nouvelles introductions en bourse.
Tous ces indicateurs positifs ont été obtenus malgré les nombreux chocs exogènes relatifs notamment à la crise de la Covid-19 en 2020-2021 et à celle de la guerre en Ukraine en 2022.
Défis à relever pour une meilleure contribution du marché financier sous- régional
Tout en se félicitant des résultats du présent colloque qui a permis, dit-il, un «partage instructif d’expérience», toute chose qui favorisera une meilleure orientation des chantiers en cours de son institution et d’en redéfinir les priorités ; le président de l’UMOA Badanam Patoki ne perd pas de vue les défis ou les perspectives en vue d’une meilleure contribution du marché financier régional aux économies des pays membres.
«Nous nous devons pour assurer un développement harmonieux de notre place financière de tenir compte de nos environnements tant international que sous- régional et de la physionomie de notre population. L’éducation financière, la vulgarisation de la culture boursière, la digitalisation des services financiers sont autant de sujets largement débattus ce jour qui doivent être des pratiques courantes dans les années à venir», a- t-il souligné dans mon mot de clôture.
En outre, dans sa vision d’ici à 2030, l’UMOA ambitionne de promouvoir un modèle d’affaires et de nouveaux marchés ; d’améliorer la gouvernance et l’accès à m’information et de contribuer à la réussite de l’intégration des places financières de l’Afrique de l’Ouest.
«Que les prochaines années soient gage de croissance et d’approfondissement pour une meilleure visibilité et pour l’attractivité du marché financier régional de l’UMOA», a conclu le président Patoki.
L’UMOA a, entre autres pour missions, faut-il le rappeler, de réglementer le marché financier de l’UMOA à travers l’élaboration des textes du marché ; d’autoriser toutes les opérations financières de levées de ressources et d’introduction en bourses ; de sanctionner le non-respect des règles du marché sous- régional ; de surveiller les transactions à la Bourse régionale des valeurs mobilières.
Martin Philippe
Burkina Demain