Pour le secrétaire exécutif intérimaire de la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA), Antonio Pedro, ce qui est en cours et en vue sur le continent avec l’ambitieuse Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf) est comparable au Programme américain de 1948 qui a permis de relancer les économies européennes dévastées par la Seconde Guerre mondiale. Antonio Pedro l’a affirmé ce lundi au cours d’un point par visio-conférence relatif à la 55e session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (COM23).
«Favoriser la reprise et la transformation en Afrique pour réduire les inégalités et les vulnérabilités». C’est sous ce thème que se tiendra du 15 au 21 mars 2023, à Addis-Abeba, en Éthiopie, la 55e session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (COM23) de la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA).
Au cours du point de presse sur l’évènement animé ce lundi 13 février par visio-conférence, le secrétaire exécutif intérimaire de la CEA Antonio Pedro a d’abord évoqué le contexte dans lequel se tient cette 55ème Conférence marqué par les impacts du Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne. Et d’aborder tout ce qui est en cours et en vue sur le continent dans l’optique de relancer les économies africaines de façon durable. Il a parlé notamment des efforts destinés à booster le commerce intra-africain et de développement industriel en Afrique.
Rappel sur les engagements du double sommet de Niamey
Occasion pour Pedro de rappeler les engagements du double sommet de Niamey du 25 novembre 2022 qui a examiné les voies et moyens de booster l’industrialisation en Afrique et la mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf) destinée à favoriser le commerce-africain et in fine le développement. «Avec la ZLECAf, on aura un marché africain unique de plus de 1,2 milliard de consommateurs», a laissé entendre le SE de la CEA. Selon les prévisions, la mise en œuvre de la ZLECAf permettra à l’Afrique d’avoir un PIB total supérieur à 2500 milliards de dollars, générant des dépenses combinées de consommation et des entreprises de 6700 billions de dollars en 2030. Et ce n’est pas tout. Il est attendu aussi de la mise en œuvre réussie de l’accord, une augmentation du commerce africain de 17 à 25 pour cent d’ici 2040. Ce qui devrait libérer le potentiel de production et faciliter l’industrialisation, créer des emplois et une croissance durable sur le continent. Antonio Pedro a évoqué les efforts qui sont en cours pour favoriser les investissements sur le continent et permettre la création de chaînes de valeur, des pôles de croissances économiques en Afrique. Autre question cruciale évoquée par Pedro, la question des infrastructures prise en charge par le Programme de développement des infrastructures en Afrique car, sans infrastructures, il n’y a pas d’industrialisation, pas de commerce intra-africain conséquent. Bref, pour résumer ce qui est en cours et en vue dans le cadre de la ZLECAf, il a parlé de «Plan Marshall», en référence au Plan américain d’aides massives aux économies européennes au lendemain de la Seconde Mondiale.
«COM23, une belle opportunité»
La COM23 réunira des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, des représentants des États membres, des entités du système des Nations Unies, des institutions financières panafricaines, des institutions universitaires et de recherche africaines, des partenaires au développement et des organisations intergouvernementales.
Pour l’ambassadrice du Zimbabwe auprès de l’Union africaine et de l’Ethiopie, Sophia Nyamudeza, la conférence est une belle opportunité et tombe à pic en ce sens qu’elle permettra d’aborder les questions économiques et du développement du moment. A ce niveau, le secrétaire exécutif a évoqué également le problème des bons de tirages spéciaux, l’harmonisation des politiques aussi au niveau continental, régional et national pour que tout concourt véritablement à l’émergence du continent africain.
Martin Philippe
Burkina Demain