«Le changement des mentalités, pierre angulaire de l’émergence des peuples». C’est le thème de la Grande conférence animée ce samedi 27 mai 2023 à Ouagadougou par Docteur Young Sam Kim de la Corée du Sud, expert formateur en éducation au changement ; à l’initiative de Agence Racine Groupe.
S’appuyant sur l’exemple de son pays, la Corée Sud dévastée par trois années de guerre civile (3 millions de morts) au début des années 50 et qui est devenu aujourd’hui la dixième puissance économique mondiale avec un PIB de 32 000 dollars par habitant, grâce à la bonne vision et le travail acharné de sa population ; le conférencier a insisté sur l’importance du patriotisme, l’amour de la patrie dans l’émergence des pays. «Sans patriotisme, on ne peut pas développer son pays». Chacun, chacune doit se considérer comme le propriétaire de son pays, en se disant qu’il existe quand le pays existe, explique-t-il.
Si cela n’existe pas dans un pays qui aspire à l’émergence, il faut absolument un changement de mentalités, de raisonnement face la réalité, à la situation du pays que l’on veut développer. C’est d’abord changer de parole, faire preuve de positivisme face la réalité, envisager les choses sous un meilleur jour par soi-même, au lieu de se plaindre ou de chercher les coupables ailleurs. Cela va entraîner ensuite un changement de cœur et puis la vie, la situation va finir par changer et devenir ce que l’on a voulu, envisagée au départ. A écouter Dr Young Sam Kim, il faut toujours se dire que tout est possible, quelle que soit la situation et travailler à améliorer la situation, insistant sur l’importance de la coopération, la force de l’union pour réussir.
«Très riche et enrichissant», a assuré M. Siri à l’issue de la conférence. «Très propre», a renchéri un autre participant. Mais, pour Monsieur Kindo, visiblement satisfait lui aussi de la démonstration du conférencier sud-coréen, « ce qui manque au Burkina Faso, c’est le patriotisme».
«Pour un pays comme le Burkina Faso qui a connu la période Sankara, l’on ne peut pas dire que tout cela soit nouveau. Avec beaucoup de volonté et peu de moyens, bien de choses ont été réalisées sous le président Sankara. La question, c’est plutôt comment en sommes-nous arrivés à-là où l’on décrit des Burkinabè comme des fainéants », a relevé à juste titre le modérateur de la conférence, Hervé Dapa.
Pour lui, ce genre de conférence va certainement permettre à nous Burkinabè de prendre conscience de nos capacités afin de repartir de bon pied après cette période de crise sécuritaire.
Le Directeur général de l’Agence Racine Groupe, Cheick Oumar Yéyé, pour sa part, a salué la participation à cette conférence sur le changement des mentalités qui ne sera pas la dernière au vu de l’engouement et de son importance pour le développement de notre pays. L’on s’achemine vraisemblablement vers une institutionnalisation de cet exercice du donner et du recevoir en matière d’éducation au changement de mentalités.
Martin Philippe
Burkina Demain