En plaçant la cinquième édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’ouest (SAMAO) sous le thème «Exploitation minière en Afrique : Quelle stratégie pour impacter les économies locales ?» ; les acteurs à commencer les autorités burkinabè ambitionnent faire du secteur extractif un maillon essentiel du développement de nos Etats. Cela transparaît clairement dans les interventions des officiels à l’ouverture ce jeudi 28 septembre 2023 à la salle de conférences de Ouaga 2000.
A la tribune de la 78ème Assemblée générale de l’ONU le 23 septembre dernier à New York ; Bassolma Bazié indiquait que l’Afrique avait toujours été vachement pillée mais qu’elle restait riche en valeur et en richesses minières ; étant par exemple détentrice à ce jour des 40 % des réserves d’or mondiales.
Cette problématique de la contribution de l’exploitation minière dans le développement des Etats africains figure en bonne place dans le menu de la cinquième édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’ouest (SAMAO) qui a débuté ce jeudi 28 septembre à Ouagadougou avec la participation de plusieurs de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. En témoigne le thème même de l’évènement : «Exploitation minière en Afrique : Quelle stratégie pour impacter les économies locales ?».
De la pertinence du thème et de la SAMAO
‘’Le Burkina Faso, à l’instar de certains de nos pays frères comme le Mali, le Niger, la Côte d’Ivoire, la Guinée, etc., sont considérés comme des pays miniers. Mais l’impact réel de l’exploitation minière sur les conditions de vie des populations n’est pas toujours bien perceptible. De ce fait, s’interroger sur l’impact de l’exploitation minière en Afrique sur les économies locales interpelle tous les acteurs qu’ils soient politiques, techniques, industriels, scientifiques, économiques et financiers, représentants de la société civile, collectivités territoriales, administrations centrales et déconcentrées, pour des réflexions et des échanges approfondis qui ouvrent la voie à des stratégies et pratiques de développement durable qui prennent en compte les particularités des économies locales’’, relève le Président du Faso, patron de la SAMAO 2023 dans son discours d’ouverture livré par le ministre de l’énergie, des mines et des carrières, Pierre Simon Boussim.
«C’est ainsi que, dans l’optique de mener les réflexions sur comment exploiter de façon rationnelle et profitable nos ressources minières, c’est-à-dire, optimiser les recettes minières au profit du budget de l’Etat et des collectivités territoriales, améliorer l’impact de l’exploitation minière sur les autres secteurs économiques, rentabiliser les investissements et préserver l’environnement, que des cadres de concertation comme la SAMAO ont été créés. C’est une occasion pour tous les acteurs intervenant dans le domaine minier de proposer des stratégies et solutions pour une meilleure intégration de l’exploitation minière aux économies locales afin de favoriser le développement économique et social de nos différents pays», a poursuivi le Capitaine Traoré. Et ce n’est pas tout.
«L’exploitation minière, l’une des priorités de la Transition»
«Dans l’optique de la restauration de l’intégrité du territoire, l’exploitation minière est identifié comme l’une des priorités de la Transition. Elle se traduit dans le Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PA-SD) qui est l’instrument opérationnel de la Politique nationale de développement (PND) à travers l’axe 4 : « Dynamiser les secteurs porteurs de l’économie et les emplois » avec pour objectif stratégique de « Développer un secteur industriel et artisanal compétitif, à forte valeur ajoutée et créateur d’emplois décents».
Par ailleurs, dans cette perspective, des reformes ont été opérées dont entre autres :
-l’adoption en conseil des ministres d’un projet de loi relatif au contenu local dans le secteur minier au Burkina Faso et dont l’objectif est doter le pays d’un cadre juridique complet sur le contenu local ;
-l’adoption d’un décret relatif aux taxes et redevances minières dans le but de corriger les insuffisances du décret du 23 janvier 2017 ;
-La création de la société nationale de substances précieuses (SONASP) qui a pour mission la commercialisation.
Le Burkina Faso, 4ème producteur d’or en 2022
En termes de chiffres officiels, au 31 décembre 2022, la production industrielle du Burkina Faso a été estimée à 57,68 tonnes contre 67,1 tonnes en 2021. Quant aux emplois directs, ils sont estimés à près de 19.000 à la même date. Sur le plan africain le Burkina a occupé la 4ème place en tant que pays producteur d’or en 2022 après le GHANA, le Mali et l’Afrique du Sud.
En terme de recettes directes au budget de l’Etat, elles sont passées de 430 milliards en 2021 à 540 milliards en 2022, soit une augmentation des près de 20,40%. Le niveau de production des carrières a atteint 1,458 millions de m3 pour près de 1,4 milliards de FCFA en termes de recettes directes au budget de l’Etat.
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain