Le ministre de l’énergie, des mines et des carrières, Simon Pierre Boussim, a présidé, ce vendredi 27 octobre 2023 à Ouagadougou, la cérémonie officielle de création du Conseil Burkinabè de l’Energie (CBE). Le tout nouveau Bureau exécutif du CBE fort de 9 membres est présidé par Baba Ahmed Coulibaly.
A l’instar d’autres pays du continent comme le Niger ou le Sénégal, le Burkina Faso dispose désormais de son Conseil de l’Energie. Calqué un peu sur le modèle du Conseil mondial de l’énergie et auquel il est appelé à s’affilier, le Conseil Burkinabè de l’Energie a vocation à jouer un rôle prépondérant dans la mise en œuvre de la politique énergétique du pays. Organe consultatif au service des autorités du Ministère de l’énergie, le CBE ambitionne en effet d’apporter sa contribution pour une amélioration de la gouvernance du secteur de l’énergie.
Un Bureau exécutif de combat fort de 9 membres
A l’issue de l’amendement et de l’approbation des textes, Baba Ahmed Coulibaly et Kévin Sanou ont été désignés par acclamation, respectivement président et secrétaire général du Bureau exécutif qui comprend au total 9 membres. Entre autres font partie de cette toute nouvelle instance dirigeante du CBE, Mme Emma Marie Blanche Kantiono, directrice générale de Essakane Solar Sas et Squall P. A. Ouédraogo, vice-président de Access Oil Sa en leur qualité respectivement de 1ère vice-présidente et 2ème vice-président.
Pour la bonne marche du Conseil, plusieurs commissions techniques sont créées avec des responsables et membres issus de divers secteurs d’activités de l’énergie. Côté académique, l’on retrouve une personnalité comme le Professeur Sié Kam de l’Université Professeur Joseph Kizerbo.
La présidence d’honneur échoit au ministre de tutelle. Des personnalités du secteur comme Dr Lassina Zerbo, ancien Premier ministre et Souleymane Ouédraogo, actuel directeur général de la SONABEL sont commissaires honoraires.
Aboutissement d’un long processus
La mise en place ce vendredi 27 octobre 2023 du Conseil Burkinabè de l’Energie est l’aboutissement d’un long processus qui a débuté en 2017 et a été jalonné par un certain nombre de difficultés liées entre autres à l’instabilité institutionnelle au niveau du ministère de l’énergie.
Et si le processus a finalement abouti, c’est grâce à l’engagement, à la détermination des porteurs du projet, le président du comité restreint de mise en place Baba Ahmed Coulibaly, le point focal du CME au sein du ministère de l’énergie Kévin Sanou et bien d’autres acteurs.
En tant que premier responsable du département ministériel de l’énergie, le ministre Boussim a félicité ces différents acteurs pour leur contribution à la naissance de la structure et les a surtout exhortés à se mettre au travail pour en faire un véritable outil de promotion de notre secteur énergétique. «Ce n’est que la naissance. Je vous exhorte à vous mettre au travail et c’est aux résultats qu’on pourra véritablement vous féliciter pour votre contribution», a-t- il indiqué en substance. «Vous n’êtes pas un Bureau exécutif da gala mais un Bureau de combat».
En présidant un peu plus tôt dans la matinée l’ouverture des travaux de la présente Assemblée générale constitutive du CBE, le secrétaire général du ministère Jean-Baptiste Kaboré, avait eu lui aussi des mots encourageants, insistant sur ce qui est attendu comme contribution de la structure à l’amélioration de la gouvernance du secteur de l’énergie au Burkina Faso. Néanmoins, en attendant de les voir véritablement à l’œuvre, les artisans de la création du CBE ou leurs représentants ont reçu des attestations de reconnaissance. De quoi certainement les galvaniser dans leurs engagements.
«Oui à l’adhésion au CME mais préservez notre souveraineté»
L’adhésion du CBE au CME pourrait renforcer l’impact sur le secteur de l’énergie burkinabè. Conscient de cela, le ministre Boussim a exhorté les responsables dans ce sens. Mais, il s’est voulu aussi intraitable sur un point : la souveraineté. «Allez-y négocier et apportez-nous ce qui peut renforcer notre secteur énergétique mais sachez aussi que tout n’est pas négociable, notamment notre souveraineté».
Pour sa part, dans son intervention via Zoom depuis Dakar, le manager pour la Région Afrique du Conseil mondial de l’énergie, Latsoucabé Fall, s’est félicité de cette étape importante franchie par le Burkina Faso, exprimant sa disponibilité à l’accompagner dans le cadre de son processus d’adhésion au CME. A l’écouter, le Conseil mondial de l’énergie est une grande organisation mondialement reconnue et qui offre beaucoup d’avantages à ses membres. Abordant l’intérêt du Burkina Faso pour le nucléaire, M. Fall a dit que toutes les options étaient sur la table.
Présentation du CME et avantages à en être membre
Fondée en 1923, le Conseil mondial de l’énergie (CBE) est la principale organisation multi-énergétique mondiale. Sa mission est de «promouvoir la fourniture et l’utilisation durables de l’énergie pour le plus grand bien de tous». Le CME est agréé par l’Organisation des Nations Unies et est partenaire stratégique d’autres organisations clés dans le domaine de l’énergie avec lesquelles il travaille de concert, en toute impartialité, pour promouvoir un système énergétique abordable, stable et respectueux de l’environnement pour le plus grand bénéfice de tous. Constitué de membres nationaux et internationaux, le Conseil mondial de l’énergie est un forum mondial de réflexion, impartial et indépendant, qui cherche à répondre aux questions énergétiques urgentes et actuelles. Il regroupe un large éventail d’opinions et réunit l’expertise et les connaissances des leaders du monde : personnalités gouvernementales et académiques, organisations non-gouvernementales, cadres industriels et experts en matière d’énergie.
Quant à ses avantages pour les conseils nationaux membres, ils sont multiples.
Bernard Bazié
Burkina Demain