Selon les dirigeants et les experts fonciers participant à la Cinquième Conférence sur la politique foncière en Afrique (CLPA) qui se déroule du 21 au 24 novembre 2023, à Addis-Abeba, en Éthiopie, l’intégration des droits fonciers des femmes dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) représente une opportunité importante de promouvoir l’égalité des sexes, de réaliser l’autonomisation économique des femmes et de favoriser le développement durable en Afrique.
«L’intégration des droits fonciers des femmes dans la ZLECAf est essentielle pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes en Afrique
Addis-Abeba, le 21 novembre 2023 – Selon les dirigeants et les experts fonciers participant à la Cinquième Conférence sur la politique foncière en Afrique (CLPA) qui se déroule du 21 au 24 novembre 2023, à Addis-Abeba, en Éthiopie, l’intégration des droits fonciers des femmes dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) représente une opportunité importante de promouvoir l’égalité des sexes, de réaliser l’autonomisation économique des femmes et de favoriser le développement durable en Afrique.
Ils affirment que la ZLECAf peut créer un environnement favorable aux femmes entrepreneurs, faciliter leur participation au commerce transfrontalier et contribuer à la réduction de la pauvreté et à une croissance inclusive pour résoudre les défis uniques auxquels sont confrontées les femmes pour accéder à la terre et en posséder.
La Conférence sur la politique foncière 2023 est organisée par le consortium tripartite composé de la Commission de l’Union africaine (CUA), de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) ; ladite conférence a pour thème : « Promouvoir une gouvernance foncière durable pour la mise en œuvre accélérée de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)».
La Ministre ougandaise des terres, du logement et du développement urbain, Judith Nabakooba, a déclaré que l’Afrique a besoin de politiques de bonne gouvernance foncière qui renforcent les droits des femmes à la terre afin d’obtenir des résultats justes et durables pour tous.
Les cadres juridiques nationaux doivent être renforcés, alignés sur les normes internationales des droits humains et appliqués efficacement pour protéger les droits fonciers des femmes. Cela nécessite d’examiner les lois et les pratiques discriminatoires, de sensibiliser aux droits fonciers des femmes et de fournir une aide juridique et des services de soutien aux femmes confrontées à des conflits liés à la terre.
La ministre ougandaise a déclaré que la collaboration entre les gouvernements, les Organisations de la société civile, les groupes de défense des droits des femmes et les entités du secteur privé est cruciale pour intégrer efficacement les droits fonciers des femmes dans la ZLECAf. En outre, des partenariats devront être forgés pour élaborer des politiques commerciales sensibles au genre, fournir un soutien technique et mettre en œuvre des programmes de renforcement des capacités.
La Commissaire chargée de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable, Josefa Sacko, a noté que des progrès significatifs ont été réalisés depuis la dernière édition de la conférence dans l’avancement des politiques foncières dans les États membres de l’Union africaine.
«Il y a deux ans, nous nous sommes réunis pour réfléchir sur les défis qui entravent une gouvernance foncière durable, et je suis heureuse d’annoncer qu’il y a eu une dynamique notable dans la mise en œuvre de politiques visant à favoriser des pratiques d’administration foncière durable », a déclaré Mme Sacko.
«Un domaine de progrès important concerne l’avancement des droits fonciers des femmes, conformément au programme foncier de l’Union africaine. Grâce à des interventions politiques ciblées, des réformes juridiques et des campagnes de sensibilisation, nous avons été témoins de progrès tangibles dans l’élévation du statut des femmes en tant qu’acteurs clés de la gouvernance foncière.
«Il est impératif que les parties prenantes travaillent ensemble pour garantir que les droits fonciers des femmes soient pleinement intégrés dans les politiques, les programmes et les mécanismes de mise en œuvre de la ZLECAf », a déclaré Robert Lisinge, Chef de la section de l’énergie, des infrastructures et des services, de la Division du développement du secteur privé et des finances.
«Cela profitera non seulement aux femmes et contribuera au succès global et à la durabilité de la ZLECAf, mais accélérera également le programme de développement de l’Afrique ».
Il a déclaré que des systèmes de gouvernance foncière solides sont essentiels pour permettre aux jeunes, aux femmes, aux communautés et au secteur privé de s’engager et de bénéficier de la ZLECAf et de la numérisation.
Sandra Bhatasara, Chargée de cours au Département de sociologie, de l’Université du Zimbabwe, a déclaré que la capacité des femmes à accéder à la terre par l’héritage en Afrique est compromise. En pratique, les femmes sont constamment menacées par les membres de leur clan et les proches de leurs maris.
«L’application et la protection des Droits fonciers des femmes (WLR) – limitées en ce qui concerne les lois sur l’héritage qui confèrent des titres de propriété et des droits d’héritage aux membres masculins de la famille tout en reléguant les femmes, en particulier les femmes mariées, à un accès secondaire par l’intermédiaire de leur mari ou de leurs enfants de sexe masculin » doivent être revues, a déclaré Madame Bhatasara.
Par exemple, à Lamu, une ville côtière du Kenya, la communauté majoritairement musulmane estime que les hommes sont les principaux gardiens de la terre, même si la constitution garantit un accès équitable à la terre pour tous. Au Cameroun, en Éthiopie, en Afrique du Sud et au Togo, l’État n’a pas encore fourni d’orientation politique nationale sur les questions d’acquisition de terres à grande échelle.
Cela expose les femmes à la dépossession de leurs terres et, en fin de compte, à un accès difficile à la terre.
Elle a déclaré que des efforts devront être faits pour intégrer la dimension genre dans tous les aspects de la mise en œuvre de la ZLECAf. Assurer l’équilibre entre les sexes dans les négociations commerciales, établir des mécanismes de suivi et d’évaluation sensibles au genre et mener des évaluations de l’impact des politiques commerciales sur le genre afin d’identifier les risques et opportunités potentiels pour les femmes comptent parmi les principales questions de préoccupation.
L’Agenda 2063 de l’Afrique appelle les gouvernements à autonomiser pleinement les femmes dans tous les domaines en leur accordant des droits sociaux, politiques et économiques égaux, y compris le droit de posséder et d’hériter de biens, de signer des contrats et d’enregistrer et de gérer des entreprises.
En 2016, l’UA a lancé une campagne visant à allouer 30 % des terres aux femmes africaines d’ici 2025 pour la transformation économique de l’Afrique.
À propos de la CEA
Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l’une des cinq commissions régionales de l’Institution et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.
Composée de 54 États membres, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) joue un double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur : www.uneca.org
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Publié par :
La Section des communications
Commission économique pour l’Afrique
BP 3001
Addis-Abeba (Éthiopie)
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