Officiels et experts posant pour la postérité à la clôture de l'atelier de concertation

Les sociétés nationales d’électricité des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) que sont l’EDM SA du Mali, le NIGELEC du Niger et la SONABEL du Burkina entendent jouer pleinement leur partition dans le combat pour l’épanouissement socioéconomique des peuples de la zone. Elles l’ont affirmé ce jeudi 22 janvier à Ouagadougou à l’issue de leur atelier de concertation qui a réuni responsables desdites sociétés et experts des différents segments du secteur de l’énergie électrique des trois pays.

Officiels et experts posant pour la postérité à l’issue de l’atelier de concertation des 3 sociétés d’électricité

«Quelles stratégies pour sécuriser l’approvisionnement des pays de l’AES en énergie électrique ? ». C’était sous ce thème que responsables et experts des sociétés nationales des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) étaient depuis le 20 février dernier à Ouagadougou.

C’est le PCA de la SONABEL Souleymane Kéré qui a livré le discours de clôture du ministre de l’énergie du Burkina

Après trois jours de réflexions nourries, l’on en sait un peu plus sur les résultats du conclave. De la lecture à la clôture ce jeudi 22 février de la synthèse des travaux laisse transparaître déjà les grands axes d’une stratégie énergétique commune aux 3 Etats de l’AES que sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger.  Une stratégie énergétique commune sahélienne qui devrait selon les projections des experts être formalisée en 2026 après évidemment la validation des plus hautes autorités des 3 pays qui attendent les conclusions des présentes assises électriques, selon Souleymane Kéré, représentant du ministre burkinabè de l’énergie, Zabré Gouba.

Une stratégie à 6 axes…

Le DG de la SONABEL Souleymane Ouédraogo, a affirmé l’engagement des sociétés d’électricité de jouer leur partition pour le bien-être des populations de l’espace AES

La stratégique énergétique commune envisagée par les techniciens comportent 6 grands axes. Le premier axe concerne la valorisation des ressources énergétiques endogènes qui permet à chaque Etat membre de valoriser au mieux le potentiel où il a un avantage comparatif. Ainsi le Niger prendra le lead pour la construction des centrales à charbon et le Mali, dans celui de l’hydroélectricité.  Quant au Burkina Faso, il devrait être accompagné par les autres pays dans le solaire où il est déjà en avance.

Le 2ème axe concerne les échanges d’énergie électriques à travers notamment les interconnexions. Ce qui pose un grand défi à relever avec les infrastructures de transport de l’électricité qu’il faut construire. Le 3ème axe est relatif à la promotion de la recherche et le 4ème axe, la promotion de l’efficacité énergétique. Le 5ème et 6ème axes portent respectivement sur la viabilité des sociétés électriques et l’amélioration de l’offre énergétique dans l’espace AES.

Le patriotisme agissant et l’exemple éthiopien peuvent faire école

Autant de grandes ambitions qui posent de facto le problème des capacités des opérateurs électriques parties prenantes à relever ces grands défis, surtout dans un contexte économique difficile marqué par une rareté des ressources financières.

Mais, là-dessus le directeur général de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo s’est voulu rassurant, évoquant la disponibilité des partenaires techniques et financiers à les accompagner, vu le caractère marchand et porteur du secteur électrique. Le DG Ouédraogo va même plus loin en invoquant l’expérience éthiopienne en matière de financement de son barrage de la renaissance que des bailleurs étrangers avaient refusé de financer mais que le pays a finalement réalisé grâce au patriotisme des éthiopiens qui y ont grandement contribué. A l’écouter, les Sahéliens pourraient être en mesure de consentir des sacrifices similaires si des opportunités leur étaient données, comme ils font déjà par exemple pour la sécurité, la lutte contre le terrorisme.

L’optimisme du DG de la SONABEL est partagé par sa collègue de la NIGELEC, Fati Abarchi qui fonde également beaucoup d’espoir quant aux capacités des sociétés d’électriques de l’AES à jouer pleinement leur partition en matière de développement. Et les slogans sur les différentes banderoles affichaient clairement leur détermination à relever ensemble les défis : «EDM SA – NIGELEC – SONABEL ensemble pour l’électrification de l’espace de l’AES ! » ;  «Mutualiser les ressources et les compétences pour renforcer la résilience énergétique de l’espace de l’AES» ; «L’énergie, un levier d’intégration pour un développement véritable !»

Le nucléaire aussi dans l’agenda électrique

Haoua Dembélé Téguété, directrice des études et travaux de l’l’EDM SA du Mali, livrant la synthèse de 3 jours de réflexions

La construction d’une centrale nucléaire reste aussi un objectif des sociétés nationales d’électricités des 3 Etats de l’AES. L’échéance de 2034 est annoncée dans le plan d’actions qui est assorti de recommandations.

A ce niveau, les participants au présent atelier ont recommandé la création d’une Cellule de suivi et de coordination des actions qui doit évoluer à moyen terme pour devenir un Secrétariat Permanent, puis à long terme, une Communauté Electrique de l’AES.

Les experts ont également préconisé la mise en place de mécanismes de mobilisation des ressources propres et de développement de nouveaux partenariats nécessaires à la mise en œuvre des actions.

Ils ont par ailleurs recommandé l’harmonisation des textes nationaux dans les trois pays en vue de promouvoir l’efficacité énergétique et d’encourager l’économie d’énergie chez les consommateurs finaux.

Enfin, les participants à l’atelier ont appelé à la mise en place d’une politique tarifaire commune au sein de l’AES.

Philippe Martin & Bernard Bazié

Burkina Demain

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