La commune de Didyr dans la province du Sanguié, région du Centre-Ouest, se prépare à vibrer au rythme de la quatrième édition de ses Journées culturelles. A 48 heures du début de ces Journées culturelles de Didyr (JCD) prévues les 27 et 28 avril 2024, le Raphaël BADIEL, Coordonnateur de l’Association Fraternité Didyr (AFD) nous fait le point des préparatifs et se prononce aussi sur bien des aspects de la manifestation culturelle placée sous le patronage Me Rodrigue Edasso BAYALA, Ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les Institutions, Garde des sceaux et du parrainage de Lambert BAKOUAN.
Burkina Demain : Quelle est l’idée principale qui sous-tend l’initiative des Journée Culturelles de Didyr ?
Raphaël Badiel : L’initiative est venue d’un petit groupe des fils et filles de la commune qui se sont réunis en 2018 pour mettre en place une cadre pour réfléchir sur les questions de développement de la commune. Par la suite, l’initiative a connu une adhésion massive des fils et filles même de la diaspora. Parmi les activités identifiées figuraient les journées culturelles de la commune autour desquelles beaucoup d’autres sous-activités se greffent.
Nous sommes à presqu’à 48 heures du début de la 4ème édition qui se tient les 27 et 28 avril 2024. Comment se présente à ce jour l’état des préparatifs ?
Raphaël Badiel : Dans l’ensemble, tout se passe bien, nous avions eu une audience avec le Patron et le Parrain pour leur faire le point sur les préparatifs. A 48 heures, nous pouvons affirmer que nous sommes presque prêts. Dans ces genres d’évènements, on ne peut pas se dire totalement prêts parce que nous sommes entrain de mettre les petits plats dans les grands pour assurer un évènement de qualité aux festivaliers.
En êtes-vous satisfait ?
Raphaël Badiel : On peut le dire : oui car, en ce qui concerne la mobilisation, on a constaté une très forte mobilisation surtout les acteurs à la base. Déjà avec les activités organisées en prélude aux journées culturelles notamment l’établissement des cartes nationales d’identités, la population n’a pas marchandé son déplacement.
Pouvez-vous nous rappelez les activités culturelles au programme de cet évènement culturel majeur ?
Raphaël Badiel : En dehors de la campagne d’établissement des CNIB dont je parlais tantôt, nous avions au programme :
-La compétition de lutte traditionnelle ;
-compétition de tir à l’arc ;
-Le saut à la corde des femmes ;
-La compétition de flutes traditionnelles ;
-les prestations des chansonnières traditionnelles ;
-Les démonstrations de danses, rythmiques et instruments de musique ;
-les conférences thématiques
-Les ateliers d’initiation et d’apprentissage des instruments traditionnels ;
-Les soirées de contes, histoires et légendes du Lyolo.
D’où viendront ceux ou celles qui vont compétir ?
Raphaël Badiel : Les compétiteurs pour les autres disciplines sont uniquement de la commune de Didyr et de certains villages du Nayala qui entretiennent des liens qui entretiennent des liens séculaires avec Didyr.
Avez-vous déjà une idée du nombre des participants ?
Raphaël Badiel : Oui nous prévoyons accueillir plus de 1600 festivaliers pour les deux jours
Quelles sont les récompenses qui seront décernées aux meilleurs acteurs culturels ?
Raphaël Badiel : Nous avons des récompenses aussi bien en nature qu’en espèces. Pour nous ce qui importe, c’est cette envie de faire la promotion des disciplines culturelles qui tendent à disparaître.
Pourquoi ce thème «Culture, facteur de résilience dans un contexte de crise sécuritaire» ?
Raphaël Badiel : Nous avions décidé de placer les journées culturelles sur ce thème parce que pendant cette période de l’année dernière, notre commune et celles voisines a vécu une situation difficile, mais grâce aux efforts des autorités et des populations à la base, les choses commencent à évoluer dans le bon sens. C’est pour saluer cette résilience de cette population qui se bat au quotidien et aussi d’interroger la conscience collective quant à la place de la culture dans la prévention des conflits et la préservation de la paix que ce thème a été choisi.
L’évènement se tient dans un contexte socio-économique difficile. Avez-vous pu bénéficier des soutiens nécessaires pour l’organisation dans de meilleures conditions ?
Raphaël Badiel : Effectivement le contexte socio-économique est assez difficile, nous l’avons ressenti dans la mesure ou la principale source de financement de nos activités reste la contribution des fils et filles de la commune. Bien attendu, nous avons approché des partenaires et certains ont bien voulu nous accompagner selon les moyens dont ils disposent. C’est aussi le lieu de lancer un appel à tous ceux qui luttent pour la préservation de notre patrimoine culturel de bien vouloir nous apporter un soutien dans l’organisation de ces journées culturelles. C’est évident que la tendance actuelle est la promotion du financement endogène, mais ce n’est pas toujours évident surtout quand il s’agit d’une activité à caractère typiquement culturel de mobiliser certains sponsors quand bien la pertinence de l’activité n’est plus à démontrer.
Avez-vous pu noter une certaine appropriation de l’évènement de la part des fils et filles de la Commune de Didyr ?
Raphaël Badiel : Oui après trois éditions, nous avons constaté qu’il y a de l’engouement auprès de la population pour s’approprier les journées culturelles. Tout se fait de concert avec leur représentant qui sont les conseils villageois de développement (CVD). Tout se fait par elles et pour elles. De l’inscription des compétiteurs à la mise en place des commissions qui ont la charge de conduire les activités. Les populations sont au cœur des journées culturelles de Didyr. De plus, de plus en plus les populations contribuent à la mobilisation des ressources financières pour la tenue des Journées Culturelles.
Et quelles sont les innovations par rapport aux éditions précédentes ?
Raphaël Badiel : Pour cette édition, nous avons décidé d’impliquer véritablement les acteurs sur le terrain, nous avions aussi mis en place des points focaux dans les autres régions et cela a porté des fruits en ce qui concerne la mobilisation sur tous les aspects.
Votre organisez, aussi en prélude, une campagne d’établissement des CNIB au profit des populations. Quelle appréciation pouvez-vous faire à ce jour de cette opération ?
Raphaël Badiel : Nous sommes plus que satisfaits de la campagne d’établissement des CNIB qui s’est dérouler en deux jours du 22 au 23 avril avec l’accompagnement de l’ONI. Selon le premier bilan que nous avons eu, sur une prévision de 600 personnes attendues, 911 personnes ont été touchées par l’opération. Faciliter l’établissement des CNIB au profit de 911 personnes est un réel motif de satisfaction pour moi en tant que Coordonnateur de l’association fraternité Didyr.
A deux jours du début officiel de l’évènement, quels sont les principaux défis qui vous restent à relever ?
Raphaël Badiel : Les défis c’est de satisfaire tous ces festivaliers qui vont faire le déplacement pour participer aux journées culturelles à Didyr
Mobiliser le budget nécessaire à l’organisation des journées culturelles. Il faut noter que le budget n’est pas encore bouclé et nous espérons arriver à le faire grâce aux soutiens des bonnes volontés et des partenaires de la commune
Avez-vous un message à lancer ?
Raphaël Badiel : C’est d’inviter toute la population de la province du Sanguié en général et celle de Didyr en particulier à s’unir à nous les 27 et 28 avril 2024 à Didyr pour célébrer la fête de la culture. C’est aussi le lieu pour nous de rendre hommage aux devanciers qui ont eu par le passé à apporter leur contribution dans la promotion de la culture dans notre zone. Je pense par exemple à un aîné, Armand Badiel qui a été initiateur du Festival du Monde Rural de Didyr. Il n’est pas le seul. Il y a eu d’autres acteurs dont je ne pourrai pas citer les noms de peur d’en oublier. Ce que nous essayons de faire aussi, c’est d’ajouter notre pierre aux pierres des devanciers. Comme par le passé et lors des précédentes éditions, c’est encore et toujours la culture qui sera à l’honneur lors de cette 4ème édition des JCD. Tout comme, c’est la même culture qui sera à l’honneur lors de la prochaine Semaine Nationale de la Culture qui se déroulera du 27 avril au 4 mai 2024 à Bobo-Dioulasso.
Justement, un mot sur cette SNC 2024 ?
Raphaël Badiel : Je pense que cette 21ème édition de la SNC sera encore un grand évènement qui fera encore la fierté de notre pays à travers la promotion de sa culture. Le thème «Culture, mémoire historique et sursaut patriotique pour un Burkina nouveau» est tout à fait pertinent dans le contexte actuel pour notre pays.
Entretien réalisé par Bernard Bazié
Burkina Demain
Félicitations pour la qualité des réponses à ces questions très pertinentes