En 2 sessions de formation, les capacités de 60 femmes du quartier Zongp ont été renforcées sur la prévention et gestion des violences basées sur le genre

A l’initiative de l’Association D’appui et d’Eveil Pugsada (ADEP), 30 femmes et filles Personnes déplacées internes PDI et 30 femmes de la Population hôte (PH) du quartier Zongo de la ville de Ouagadougou, ont bénéficié d’une formation sur la prévention et la prise en charge des Violences basées sur le genre (VBG). La seconde session de formation ouverte le mardi dernier, s’achève ce jeudi 23 mai 2024 à la mairie de Boulmiouga, où a eu lieu également la première session tenue les 16, 17 et 18 mai 2024.

L’optimisme et l’engagement étaient palpables chez les participantes à l’ouverture ce 21 mai de la seconde session de formation à la Mairie de Boulmiougou

Malgré la sensibilisation, les violences basées sur le genre (VBG) restent une préoccupation au Burkina Faso, le système patriarcal aidant, pour le grand malheur de l’autre moitié du ciel. Pire, le phénomène s’est accru dans certaines zones à la faveur de la crise sécuritaire. En effet, l’insécurité a entraîné un déplacement massif des populations vers des centres urbains comme Ouagadougou.  Cela a accentué la précarité de la situation des femmes et des filles dans les sites de déplacés internes. Confrontés aux problèmes de logement et de nourriture, ces personnes rencontrent également des difficultés lors de la recherche de leur pitance quotidienne. Stigmatisés à leur arrivés dans les sites d’accueil, elles font face également à plusieurs types de violences telles que : les violences verbales, physiques, sexuelles etc.

La pierre de l’ADEP : 2 sessions de formation

Kadisso Sanogo/Ouédraogo, chargée du projet a donné les objectifs des 2 sessions de formation

L’Association D’appui et d’Eveil Pugsada (ADEP) qui s’intéresse à la problématique et fidèle à son engagement, n’a pas voulu rester les bras croisés face à la situation. Elle y est allée de sa pierre. Ainsi, dans le cadre son projet ‘’ Renforcement de la résilience des femmes déplacées internes du quartier Zongo de la ville de Ouagadougou’’ ; elle a initié deux sessions de formation de 03 jours chacune au profit de 30 femmes et filles PDI et 30 femmes de la population hôte sur la prévention et la prise en charge des VBG.

«Notre objectif principal, c’est vraiment de  renforcer les connaissances et compétences des bénéficiaires sur les Violences basées sur le genre afin de  leur permettre de mieux se protéger contre ces VBG, mais également de connaître les voies à suivre pour accéder à une prise en charge en cas de violence», a expliqué la chargée de projet Kadisso Sanogo/Ouédraogo à l’ouverture de la seconde session de formation le 21 mai dernier à la mairie de Boulmiougou.

«Un engouement de la part des participantes»

Boureima Sawadogo, consultant-formateur, a donné des détails sur le déroulement de la formation

Et Mme Sanogo d’ajouter : «Les hommes de ses femmes sont concernés par des causeries éducatives sur les violences basées sur le genre car en plus de ces formations nous organisons des séances de causerie à l’endroit des hommes, enfants, toute la communauté pour qu’ils soient imprégnées. Avec notre public cible, nous avons déjà réalisé des beaucoup de formation, des séances de causerie et aussi des formations sur la gestion financière et de l’entrepreneuriat et sur la fabrication du savon liquide et Kaba Kourou à l’endroit de ses femmes PDI».

Selon le consultant formateur Boureima Sawadogo, il y a un engouement chez les bénéficiaires de la présente formation de 3 jours sur les violences basées sur le genre. «Vous avez dû certainement contacter qu’en quelques  minutes de causerie avec elle en tout début de la formation, les perceptions sur les charges ménagères ont quelque peu commencé à bouger. En quelques minutes d’échanges, certaines au départ gênées par les images, disaient que quand un homme aime sa femme il doit être capable de l’accompagner dans les tâches ménagères. Il y a vraiment un intérêt, un engouement. Cela est important, encourageant pour nous parce que cela prouve que nous ne prêchons pas dans le désert», a- t- il confié.

«Renforcer et enrichir mes connaissances»

Alimita Rosine Soubeaga/Ouédraogo, animatrice de l’ADEP, entend renforcer ses connaissances

Toujours, aux dires de M. Sawadogo, la formation, en plus de séances plénières, se déroule également en travaux de groupe. Il a parlé de l’importance des débats et de la technique de communication qui est basée sur des films, des images et en langue.  «On espère que d’ici la fin de cette formation les femmes vont changer, s’engager», a conclu le consultant formateur.

Alimita Rosine Soubeaga/Ouédraogo est animatrice de l’Association D’appui et d’Eveil Pugsada (ADEP). En tant que telle, elle intervient aussi sur le terrain de l’animation et de la sensibilisation des membres de l’ADEP. Pour sa part, elle entend pleinement profiter de sa participation à la présente session de formation pour, dit-elle, «renforcer et enrichir» ses connaissances.

Michael Zoma, chargé de suivi-évaluation à l’ADEP, s’adressant aux participantes de la présente session

Rappels sur les notions de genre, sexe, et de violences

L’approche genre, faut-il le rappeler, part du constat que les inégalités entre les femmes et les hommes sont construites par les sociétés. Ces inégalités résultent des rôles masculins et féminins assignés sur la base de différences biologiques.  Le genre est un concept sociologue désignant les rapports sociaux de sexe et de façon concrète, l’analyse des statuts, rôles sociaux, relations entre les hommes et les femmes dans une société donnée et à un moment donné.

L’approche genre remet en cause le processus de hiérarchisation des individus en fonction de leur sexe et les discriminations qui en découlent. L’approche genre défend l’universalité des droits et l’égal accès à la justice. Et en tant que méthodologie, l’approche genre produit une analyse comparée des situations des femmes et des hommes et favorise une meilleure prise en compte des inégalités dans tous les secteurs du développement.

Bernard Bazié

Burkina Demain

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