Au Burkina Faso, il faudra de nouveau, en matière d’infrastructures urbaines et productives, compter aussi avec Fada N’Gourma. En effet, limitée, enclavée aussi bien à l’interne qu’à l’externe et reléguée au second plan dans ce secteur il y a quelques années, faute d’investissements ; la Cité de Yendabli est en train de redorer son blason, grâce aux réalisations du PUDTR visitées ce 27 juin 2024 par des journalistes en présence du coordonnateur Zwadéyi Martial Wilfried Bona Bassolé.
Une équipe de journalistes nationaux a visité ces 26 et 27 juin 2024 divers et importants sites d’infrastructures, déjà achevées ou en cours de réalisation, à Fada N’Gourma, chef-lieu de la Région de l’Est du Burkina Faso. Point d’orgue de ces sorties de terrain : la visite du site de la salle polyvalente de la ville, en présence du coordonnateur du Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR), Zwadéyi Martial Wilfried Bona Bassolé. Sous la houlette du Coordonnateur Bassolé et des membres de l’équipe technique chargée de la construction, les journalistes visiteurs ont passé en revue les différents compartiments de cette gigantesque salle polyvalente toujours en chantier.
Le fleuron des réalisation PUDTR
Une fois achevée, la salle polyvalente de Fada, fleuron des réalisations PUDTR à l’Est et dans tout le pays, comportera à l’intérieur, entre autres, une salle de spectacle modulable de 1000 places assises, des bureaux, des salles de réunions. A l’extérieur de la salle, on aura des parkings, un restaurant. L’ouvrage sera doté de rames d’accès pour les personnes à mobilité réduite à l’intérieur comme à l’extérieur.
A trois mois de son inauguration officielle en octobre prochain, le chantier affiche à ce jour un taux d’exécution de 75 %, à la satisfaction du coordonnateur Bassolé. Les techniciens sont confiants quant au respect du délai de réalisation de l’infrastructures qui était de 16 mois. D’un coût global de 2 511 550 000 F CFA, la salle polyvalente de Fada couvre une superficie de 2 hectares et demi. Selon le coordonnateur du PUDTR, le caractère modulable de l’ouvrage devrait lui permettre d’abriter permanemment des activités des populations de Fada dans leur ensemble. Sur le choix de la Cité de Yendabli pour abriter ce joyau, il explique que la ville est le seul chef-lieu de région ayant abrité les festivités du 11 décembre à ne pas en disposer.
30 milliards d’investissements à Fada…beaucoup de réalisations
Conformément à sa philosophie de lever tous les obstacles au développement en vue de renforcer la résilience des populations bénéficiaires confrontées au défi sécuritaire, le PUDTR a fait diverses réalisations dans la région de l’Est. Dans la seule ville de Fada, en plus de la salle polyvalente, les infrastructures réalisées ou en cours vont par exemple des centres de santé et de promotion sociale (CSPS) aux canaux d’assainissement d’eau pluviale en passant par des bâtiments sanitaires (salles d’hospitalisation) ; des infrastructures scolaires (écoles, CEG, lycées) et sociales ; des routes bitumées, des pistes rurales, des équipes d’éclairage public, des infrastructures marchandes (marchés) ; financement des activités, renforcement des capacités et équipements des associations des femmes déplacées internes et autochtones de la ville de Fada. Pour la seule ville de Fada, c’est au total, 30 milliards de francs de CFA qui ont été investis par le Projet. Pour toute la région de l’Est, la somme globale des investissements avoisine les 62 milliards de francs CFA.
«La population de Fada est passée de 100 000 à 200 000 »
Outre Fada, le Projet intervient également dans plusieurs de la région de l’Est : Bogandé, Coalla, Manni, Tibga, Diapangou, Diabo. Alors, pourquoi cette focalisation des actions du PUDTR à l’Est et surtout à Fada. Explications du coordonnateur Bassolé : «Fada est l’une des villes où le Projet concentre un peu ses interventions pour la simple raison que c’est l’une des villes qui accueillent un nombre important de déplacés internes. Au niveau de Fada, la population a pratiquement doublé avec l’arrivée des personnes déplacées internes qui a fait passer la population d’un peu plus de 100 000 à plus de 200 000 habitants. Il était donc de bon ton pour le gouvernement d’intervenir ici pour aider à renforcer la résilience de la ville mais également aider les populations, aussi bien les populations autochtones que les populations déplacées internes à pouvoir être beaucoup plus résilientes et à les aider avoir des activités génératrices de revenus».
Evoquant les objectifs du Projet, il a indiqué qu’ils étaient essentiellement au nombre de trois. A savoir, premièrement, aider à améliorer l’accès aux services sociaux de base, aussi bien à travers la réalisation des infrastructures mais aussi en capacitant les populations pour qu’elles puissent avoir accès à ces infrastructures sociales de base. Ensuite, deuxièmement, c’est d’améliorer la connectivité physique à travers les routes et la connectivité virtuelle à travers l’amélioration de l’accès aux technologies de l’information et de la communication pour permettre aux populations de saisir les opportunités économiques. Et, enfin, troisièmement, c’est développer des activités économiques pour favoriser le développement local au niveau de Fada et de la région de l’Est.
Au nombre des bénéficiaires de nombreuses réalisations du PUDTR à figurent les membres des deux associations de femmes de Fada. Il s’agit de l’Association Teeg-Wendé des Femmes Déplacées Internes de Gourma présidée par Mariette Compaoré et de l’Association Féminine Oatayienou du Gourma que préside Fatimata Lompo.
Ces associations féminines sont spécialisées dans la production et la vente de produits locaux comme le savon, les arachides, le soumbala, le beurre de karité. Et à écouter l’une ou l’autre des deux responsables d’association, l’appui du PUDTR leur a été d’une grande utilité dans l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie ; elles qui ont bénéficié du Projet, matériels de travail et fonds de roulement. L’Association Féminine Oatayienou du Gourma, forte de 70 membres, pour sa part, a reçu au total du Projet, environ 14 millions : environ 3 millions pour son fonds de roulement et 11 millions pour l’équipe en matériels de travail.
L’Association Teeg-Wendé des Femmes Déplacées Internes de Gourma en a reçu moins mais sa présidente est déjà satisfaite des résultats enregistrés à leur niveau. «Avec ce que nous avons reçu comme appui du PUDTR, nous arrivons maintenant à produire plus, à honorer nos commandes et à avoir plus de bénéfices. Ce qui nous a permis d’améliorer nos conditions de vie et celles de nos familles», a laissé entendre Mariette Compaoré. Fatimata Lompo a dit presque la même chose et ne tarit pas d’éloges sur les bienfaits de l’accompagnement du Projet.
Comme quoi, avec les réalisations du PUDTR, Fada n’est pas seulement en train de devenir une coquette. Ses habitants, à l’image des membres des associations féminines sont également en passe de devenir plus résilients sur le front de la lutte pour le développement. Fada, la «coquette et résiliente», comme dirait l’autre, est si proche que jamais.
Mais, pour que cela soit une réalité durable, il faudra certainement veiller sur l’entretien de toutes ces infrastructures réalisées ou en cours. Là-dessus, le coordonnateur s’est voulu rassurant. Concernant la salle polyvalente de Fada, il a parlé d’une étude en cours visant à assurer une exploitation durable du joyau des joyaux de la Cité de Yendabli.
Martin Philippe
Burkina Demain