Les journalistes sont venus des 4 coins de l'Afrique pour renforcer leurs capacités à Mombassa

C’est un fait indéniable de la situation climatique mondiale : l’Afrique pollue moins (3% des émissions du carbone) et paie le lourd tribut (sécheresses, canicules, inondations, famines, sinistrés). Face à ce paradoxe climatique injuste, Power Shift Africa (PSA), s’est positionné à l’avant-garde de la lutte pour un traitement efficient et porteur de la problématique dans les médias du continent afin de contribuer à faire bouger les lignes, en organisant les 28 et 29 juillet 2024 à Mombassa une session de renforcement de capacités d’une trentaine de journalistes africains.

Des participants suivant attentivement la formation

Ils sont venus de plusieurs pays de l’Afrique orientale et australe, de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et de l’Afrique du Nord et des Grands Lacs. Eux, ce sont la trentaine des journalistes et chercheurs africains de la question du climat qui ont participé, les 28 et 29 juillet 2024 à Mombassa, au Kenya, à une formation. Il s’agit là d’une heureuse initiative de Power Shift Africa (PSA) destinée à renforcer les capacités des journalistes dans le traitement des questions climatiques.

Reconnaissance du rôle important et complexe des journalistes

Ce groupe de réflexion sur le climat basé à Nairobi qu’est Power Shift Africa (PSA) reconnaît, par la présente initiative le rôle vital et complexe des hommes et femmes de médias engagés dans la sensibilisation et l’information du public sur l’adaptation au climat. La formation vise à mieux les outiller qu’ils aient une meilleure compréhension afin que leur engagement soutenu contribue à entraîner celui du public, des populations africaines.

«Malgré l’impact significatif du changement climatique sur les communautés africaines, la couverture médiatique de l’adaptation climatique en Afrique reste insuffisante. Cela a affecté la compréhension du problème parmi les Africains, nuisant aux efforts des communautés pour renforcer leur résilience et leur capacité d’adaptation. Cela a également limité l’apport de fonds nécessaires pour faire face à la crise climatique. Cette formation à l’adaptation pour les journalistes est conçue pour contribuer à combler ce fossé dans la couverture médiatique et communicationnelle des stratégies et des défis d’adaptation climatique en Afrique», a indiqué à l’ouverture de la session le directeur de PSA Mohamed Adow.

Plusieurs thématiques au menu de la formation

Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa, souhaitant la bienvenue aux journalistes à Mombassa

Plusieurs thématiques étaient au menu de la présente formation des journalistes africains sur le climat. Entre autres :  «Adaptation au climat en Afrique (faits et chiffres)» ; «Les attentes de l’Afrique à la COP29 : feuille de route pour Bakou» ; «Journalisme de données et discours climatique » ; Rôle des médias dans l’action climatique» ; «Attentes de la société civile pour la COP29».

Bernard Mwinzi, journaliste scientifique, partage son expérience avec ses confères et consoeurs

Ali D. Mohamed, négociatrice chevronnée de l’Afrique pour les conférences des nations-unies sur le climat

Les communications sur ces différentes thématiques, pour ne citer que celles-ci, ont été assurées par des experts chevronnés. A l’image de Bernard Mwinzi, journaliste scientifique expérimenté ou de Ali D. Mohamed, négociatrice chevronnée de l’Afrique pour les Conférences des Nations- unies sur le Climat (COP).

Un discours africain sur le climat pour faire bouger les lignes

A écouter M. Adow, les communicants africains doivent sortir des sentiers battus et avoir un nouveau discours et plus porteur sur la question du climat. C’est une approche révolutionnaire dans le traitement de la problématique climatique qu’il a exhorté ses interlocuteurs. Car, dit-il, c’est à cette conditions seulement qu’on cessera de nous distraire et qu’on arrivera nous-mêmes en tant qu’Africains à relever les défis climatiques et environnementaux parce qu’en ce moment tout le monde sera engagé parce que chacun aura pris conscience de la solution qu’il représente. Pour lui les solutions pour les Africains ne viendront pas d’ailleurs.

Le directeur de PSA Mohamed Adow plaide pour que les efforts soient concentrés sur l’adaptation

Et de plaider pour que les acteurs climatiques africains mettent surtout l’accent sur les efforts d’adaptation ; au lieu de perdre inutilement des efforts pour l’atténuation, les compensations financières promises par les pays du Nord ou sur les crédits carbone qu’il a qualifiés de «fausses solutions» parce qu’elles ne suffiront pas mettre fin aux problèmes posés. En effet, c’est lui-même qui a assuré la communication portant sur le thème : «Fausses solutions en matière de financement climatique : Pleins feux sur les Marchés du carbone».

Comme «l’homme qui a arrêté le désert» au Burkina

Bref, en cela réside tout le rôle qui est attendu des journalistes pour que leur engagement puisse aider à emmener les masses populaires africaines à comprendre plus que jamais la réalité et la proximité quotidiennes des effets climatiques. Tout ce qu’elles vivent comme difficultés sont d’une manière ou d’autre liées aux changements climatiques.

Avec la prise de conscience individuelle et collective, il faudra ensuite les emmener à penser aux solutions endogènes.  A l’image de ce que le regretté Yacouba Sawadogo a réussi à  faire  au Burkina Faso. Yacouba Sawadogo, «l’homme qui a arrêté le désert» avant de tirer à 77 ans sa révérence un certain 3 décembre 2023. Cet exemple de solution endogène aux effets de changements climatiques lui vaudra de son vivant d’être lauréat du prix Nobel alternatif en 2018.

Organisateurs, formateurs et journalistes posant pour la postérité

«Cette formation a permis de renforcer les compétences des journalistes africains et des Storytellers climatiques pour traiter ce sujet, dans le but d’accroître la compréhension et l’engagement du public. Cette rencontre a été couronnée de succès, offrant une plateforme d’échanges enrichissants entre experts et journalistes africains», s’est félicité un participant à la fin de la formation. Comme quoi, tout est bien qui finit bien.

Grégoire B. BAZIE

Burkina Demain

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