Un panel de haut niveau ce 21 septembre 2024 à New York a permis de revenir sur les acquis et les défis de la mise en oeuvre de la Déclaration de Beijing (Pékin) septembre 1995 portant égalité des genres dans le monde
Un panel de haut niveau ce 21 septembre 2024 à New York a permis de revenir sur les acquis et les défis de la mise en oeuvre de la Déclaration de Beijing (Pékin) septembre 1995 portant égalité des genres dans le monde

Près de trente ans après sa tenue et au moment où s’ouvre ce dimanche 22 septembre à New York l’historique Sommet de l’Avenir sous l’égide des Nations-Unies ; la Conférence de Beijing (Pékin) de septembre 1995, notamment ses fort engagements en faveur de l’égalité des sexes résonnent encore dans les esprits. En effet, beaucoup d’intervenants, à l’image de la Reine Mathilde de la Belgique, réunis à une session parallèle de ce 21 septembre consacrée à la problématique, s’y sont légitimement référer, tant la Déclaration de Beijing était porteuse d’espoir pour l’égalité Homme-Femme.

La Conférence de Beijing de septembre 1995 avait accouché d’une Déclaration qui contenait une série d’engagements de la Communauté internationale en faveur de l’amélioration des conditions de vie des femmes et des filles dans le monde

«Nous, gouvernements participant à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes ; réunis à Beijing en septembre 1995, année du cinquantième anniversaire de la fondation de l’Organisation des Nations Unies ; résolus à faire progresser les objectifs d’égalité, de développement et de paix pour toutes les femmes dans le monde entier, dans l’intérêt de l’humanité tout entière, (…) ; prenant note de la voix de toutes les femmes dans le monde entier et tenant compte de la diversité des femmes, de leurs rôles et de leurs conditions de vie, rendant hommage aux femmes qui ont ouvert la voie, et inspirés par l’espérance incarnée dans les jeunes du monde entier ; nous réaffirmons notre engagement de  réaliser l’égalité des droits et la dignité intrinsèque des hommes et des femmes et atteindre les autres objectifs et adhérer aux principes consacrés dans la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme et les autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, en particulier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes… ».

Ce sont là, entre autres, des engagements contenus dans la Déclaration dite de Beijing qui a sanctionné la conférence mondiale tenue du 4 au 15 septembre 1995 à Pékin pour donner un coup d’accélérateur aux engagements de la communauté internationale en faveur de la réalisation de l’égalité Homme –Femme. Organisée sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies, cette Conférence notait quelques progrès mais soulignait surtout de nombreux défis à relever pour parvenir à cette égalité Homme-Femme.

‘’Des obstacles demeurent mais des motifs d’encouragement’’

Pendant la session parallèle, beaucoup d’oratrices, à l’image de la Reine Mathilde de Belgique, ont relevé des obstacles qui empêchent encore l’égalité des genres

29 ans après et au moment où la même Organisation des Nations unies organise ces 22 et 23 septembre 2024 à son siège à New York, le Sommet de l’Avenir, il était impossible de ne pas jeter un coup d’œil sur le rétroviseur pour se faire une idée sur le chemin parcouru depuis Beijing et se projeter dans l’avenir à partir de New York.

« En 2024, nous continuons de faire face à des obstacles systémiques dans de nombreux aspects de la vie. Les opportunités économiques, la représentation aux niveaux décisionnels, l’éducation et l’accès aux soins de santé des femmes et des filles restent des questions cruciales. Pire, nous assistons à une réaction inquiétante contre l’égalité des genres», relève la Reine Mathilde de Belgique ce 21 septembre à New York au cours de la session parallèle consacrée à l’égalité des genres.

Et la Reine Mathilde d’alerter : «Si rien n’est fait pour inverser la tendance, plus de 340 millions de femmes et de filles devraient vivre dans une pauvreté extrême d’ici 2030».

Mais, heureusement, à l’entendre, l’espoir n’est pas encore perdu. Elle a notamment fait référence au Plan d’accélération de l’égalité des genres du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui place les droits des femmes au centre des efforts de l’ONU en matière de paix, de développement et de droits humains.

Ce Plan de l’ONU est ambitieux certes, mais, la Reine Mathilde est loin d’être naïve. Elle est consciente du fait que le succès de cette initiative onusienne à venir dépendra de la collaboration des États membres, de l’engagement des acteurs de la société civile et des parties prenantes de tous les secteurs. «Nous devons tirer le meilleur parti de cette fenêtre d’opportunité pour réaffirmer et nous mobiliser autour de ces objectifs», a-t-elle exhorté,  soulignant l’importance de l’action collective dans ce combat.

Des exemples encourageants en Côte d’Ivoire, au Bangladesh

A entendre la reine de Belgique, des femmes dans le monde sont déjà engagées et montrent quotidiennement la voie à suivre pour les autres. Elle a fait cas de ce qu’elle a vu et entendu lors de ses récentes visites de terrain en Côte d’Ivoire, au Bangladesh, au Vietnam. Dans ces pays en développement, la Reine Mathilde a pu constater par elle-même le rôle transformateur que jouent les femmes dans la construction de sociétés durables et inclusives. «Dans les plantations de cacao de Côte d’Ivoire, par exemple, les femmes sont en première ligne dans la gestion des finances et du marketing de leurs entreprises de chocolat, démontrant ainsi comment l’autonomisation des femmes peut entraîner des bénéfices à l’échelle de la communauté. Nous devons les soutenir», assure-t-elle.

Prise en compte des droits des femmes dans la Pacte de l’Avenir

La présente session parallèle de haut niveau a réuni des représentants de plus de 40 pays et organisations internationales. Elle a surtout donné lieu à une déclaration de 20 pays soulignant l’importance des droits des femmes et des filles et de la nécessité de prendre en compte ces droits de l’autre moitié du ciel dans la mise en œuvre du Pacte pour l’avenir qui sera adopté à l’issue du Sommet de l’Avenir.

Cette prise en compte nécessitera évidemment un accroissement accru du financement de la promotion de l’égalité des sexes et axé plus spécifiquement sur les femmes. «Il faut des actions urgentes pour empêcher des millions de femmes de tomber dans l’extrême pauvreté d’ici 2030», a souligné pour sa part Nadine Gasman, présidente de l’Institut national des femmes du Mexique. Mme Gasman a sasi l’occasion pour souligner l’engagement de son pays à placer les personnes, en particulier les plus vulnérables, au centre de son paradigme de développement ; convaincue que le changement espéré viendra de politiques axées sur les personnes, conduisant au bien-être, à l’inclusion et au développement durable.

En cela, la Déclaration de New York, plutôt le Pacte de l’Avenir devrait venir en renfort à la Déclaration de Beijing (Pékin) et permettre à la Communauté Internationale sous l’égide des Nations Unies de tendre, au-delà de l’égalité Homme-Femme, davantage vers l’atteinte de ses objectifs globaux de développement durable. En ce sens que l’égalité des genres n’est pas une question isolée, mais un pilier de la réalisation de tous les objectifs de développement à l’échelle mondiale. En effet, qu’il s’agisse de croissance économique, de résilience climatique ou de stabilité sociale, la pleine participation des femmes est non seulement essentielle, mais aussi et surtout indispensable tout comme celle des hommes.

Martin Philippe

Burkina Demain

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.